La pénurie mondiale de microprocesseurs aggravée par un incendie chez le japonais Renesas
Le groupe assure 20 % de l’approvisionnement en microcontrôleurs pour voitures et occupe la deuxième place mondiale sur ce segment.
L’incendie de l’usine de Naka (préfecture d’Ibaraki, au nord-est de Tokyo) du géant japonais de l’électronique, Renesas, le 19 mars, perturbe un peu plus le marché mondial des microprocesseurs, à commencer par ceux destinés à l’automobile. Lors d’une conférence de presse, mardi 30 mars, le groupe nippon a admis que l’incendie avait causé plus de dégâts qu’initialement estimé, mais que les trois quarts des wafer (galettes de semi-conducteurs) de la ligne de production affectée étaient utilisables.
« La probabilité d’une reprise de la production d’ici un mois augmente », a précisé le président-directeur général (PDG), Hidetoshi Shibata. L’activité devrait retrouver les niveaux d’avant l’incendie vers la fin de juin. Renesas bénéficie de l’appui de ses clients, Toyota ou encore Nissan, et du gouvernement japonais. « Il est important de soutenir les efforts de l’entreprise pour surmonter cette crise qui pourrait avoir des conséquences économiques et sociales au Japon », affirme Kazumi Nishikawa, employé au secteur des technologies du ministère de l’économie, du commerce et de l’industrie (METI).
De l’usine de Naka sort chaque mois l’équivalent de 17 milliards de yens (131 millions d’euros) de circuits, dont les deux tiers pour l’automobile. Renesas assure 20 % de l’approvisionnement en microcontrôleurs pour voitures, et occupe la deuxième place mondiale sur ce segment. L’incendie sur le site de 12 000 m², principal outil de production du groupe Renesas, né en 2002 de la fusion des activités de fabrication de puces d’Hitachi et de Mitsubishi et dont les ventes ont atteint 715,7 milliards de yens en 2020, « s’ajoute aux perturbations dans les mois écoulés de la chaîne d’approvisionnement de l’industrie automobile », rappelle Mariko Semetko, de l’agence Moody’s Japan.
In Le Monde