La grande part de responsabilité de la jeunesse du RHDP dans l’échec de la réconciliation nationale
Abidjan, le 24-10-15 (lepointsur.com)-Du lancement de la campagne le 9 à la clôture le 23 octobre 2015 à minuit, le candidat-Président Alassane Ouattara n’a pas été épargné par ses adversaires, qui l’accusaient d’avoir échoué quant à la réconciliation des Ivoiriens. S’il est vrai qu’à l’analyse des faits, pendant quatre ans, le tenant de l’exécutif ivoirien n’a pas pu réconcilier l’ensemble des ivoiriens, force est cependant de constater que ledit échec incombe en grande partie a la jeunesse du pouvoir qui n’a pas véritablement tendu la main à l’opposition.
Le candidat indépendant, par ailleurs président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR), Charles Konan Banny qui s’est retiré de la course au pouvoir, à quelques heures de la clôture de la campagne n’a pas été tendre avec le Président des Ivoiriens. Il a fait porter l’échec de la réconciliation nationale à Alassane Ouattara.
Pour Charles Konan Banny, seul le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, garant des Institutions de la République pouvait mener à bien ce processus. Son point de vue est certes critiquable, mais quelle a été l’apport de la jeunesse du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) ?
La jeunesse de la coalition politique au pouvoir est restée muette. Pourtant, la réconciliation nationale dont il est question passe par cette jeunesse qui a pris les armes. Sa part de responsabilité est d’autant plus grande que c’est elle qui est utilisée par les leaders politiques pour accomplir leurs besognes (bonnes comme mauvaises).
Seul Charles Blé Goudé, aujourd’hui incarcéré dans une prison internationale a réussi ce pari. Au plus fort de la crise de 2002, il a appelé les jeunes leaders de l’opposition à la table de négociations devant Laurent Gbagbo. Il s’est déplacé dans le fief de la rébellion à Bouaké pour rencontrer les chefs de guerre.
Tous ces différents actes ont contribué à décrisper l’atmosphère, très tendue, à l’époque. Ces petites touches, mais grandes d’intérêt ont permis à la Côte d’Ivoire et aux Ivoiriens de se regarder en frère. Un large pan du mur de méfiance a été brisé. Charles Blé Goudé, leader de la jeunesse ivoirienne à travers son mouvement, le Cojep n’a pas que semer la graine de la haine et de la division, comme ont voulu le faire croire certaines mauvaises langues.
Le leader de la jeunesse ivoirienne du parti au pouvoir d’alors est l’un de ceux qui, à chaque contexte et situation, a su trouver les moyens de défense des objectifs de son mouvement. Il n’est donc pas mauvais de copier ce qui est bon. Pourquoi, en quatre années d’exercice du pouvoir, les leaders de la jeunesse du Rhdp n’ont-elles pas tendu la main à leurs homologues de l’opposition ?
Si le bilan de leur leader est mis en cause concernant la réconciliation nationale, ils sont les premiers fautifs. D’ailleurs, point n’est besoin de rappeler que le président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci) Traoré Moussa (MT) est allé vers des confrères en exil avec ses propres moyens financiers chercher des journalistes, dès que le Président Alassane a dit qu’il tendait la main aux exilés. Plusieurs journalistes sont rentrés, certains ont repris le stylo comme Amos Béonao, après avoir été candidat malheureux aux municipales à Bangolo.
Pourquoi, les leaders de la jeunesse du Rhdp ne pouvaient-ils pas en faire autant ? Si tel est qu’ils n’ont pas pu aller à la rencontre de certains jeunes en exil, pourquoi ne sont-ils pas allés vers ceux qui sont revenus d’exil pour leur apporter un réconfort moral ? Ont-ils fait ces différentes propositions à leurs différents leaders qui ont refusé cette main tendue ?
Dans quelques heures, les Ivoiriens iront aux urnes pour porter leur choix sur le candidat qui dirigera les cinq années à venir la Côte d’Ivoire. La réconciliation nationale qui reste le point angulaire d’un retour inclusif à la paix doit passer par chaque ivoirien, mais surtout par la jeunesse. Cette frange de la population est présente dans toutes les couches de la société. Elle est présente tant à la Présidence de la République qu’auprès des garants de la tradition. Elle a son mot à dire, pourvu qu’elle veuille conduire la Côte d’Ivoire vers des lendemains meilleurs.
Sériba Koné
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