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La CONARIV et l’ICTJ sollicitent les journalistes pour une couverture médiatique équilibrée #UE


Françoise Kaudjhis-Offoumou

Françoise Kaudjhis-Offoumou

Abidjan, le 27-6-15 (lepointsur.com)-En partenariat avec son partenaire financier, l’Union européenne (UE) et la Commission nationale pour la Réconciliation et l’Indemnisation des Victimes (CONARIV) le Centre International pour la Justice Transitionnelle (ICTJ) a organisé un forum à l’intention des journalistes sur le thème « la politique des réparations et les besoins et demandes des victimes » vendredi 26 juin 2015 dans un complexe hôtelier de la place.

 « Dans le but de soutenir la discussion nationale sur les réparations et présenter les demandes des victimes à une audience plus large, ICTJ cherche à assurer une couverture médiatique équilibrée des réparations, de sorte à renforcer les communautés des victimes (…) C’est dans cette optique qu’ICTJ organise un forum des professionnels de la presse pour discuter du contexte général des réparations et de la justice réparatrice dans le processus de justice transitionnelle en Côte d’Ivoire ».

Tels pourrait-on expliquer les motivations de cette rencontre avec la presse, selon l’ICTJ. Ainsi, outre les responsables de l’ICTJ, dont le chef de mission du programme Côte d’Ivoire , Mohamed Suma et de Didier Gbéry, chargé de programme , d’imminentes personnalités, en occurrence, le professeur Séry Bailly, Me Françoise A. Kaudjhis-Offoumou et Me Marie-France Goffry, tous membres de la CONARIV, M. Abel Doualy, représentant le président de l’Union Nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), Traoré Moussa, ainsi que M. Anon Christ Simplice, président de l’Association des Victimes de Guerre d’Abidjan (AVIDGA) et son assistante, Mme Sanogo ont pris part à cet important rendez-vous avec les hommes de média.

Après la présentation du concept de réparations et le contexte actuel de la Côte d’Ivoire, par le chargé de programme de l’ICTJ, M. Didier Gbéry, Me Marie Françoise Goffry a entretenu les journalistes sur la collecte et l’enregistrement des victimes par la CONARIV, non sans faire le résumé des propositions des réparations par les victimes. Entre autres propositions,  concernant les violences sexuelles, des meurtres et disparitions, violences physiques, destructions des biens collectifs, les victimes proposent « la prise en charge médicale des victimes, le suivi spécial de ceux atteints par le VIH-SIDA, prise en charge psychologique, appui à la scolarisation ou à l’apprentissage pour les jeunes filles, de moins de 18 ans … )Indemnisation unique, paroles fortes de la part du gouvernement à l’endroit des victimes, mesures pour la restitution des biens, libérer les maisons et autres plantations occupées…Par ailleurs, Me Marie Françoise Goffry a insisté sur la nécessité d’une conférence pour les opérateurs économiques, qu’elle considère comme faisant partie des grands perdants des différentes crises. En outre, l’avocate a précisé qu’à ce jour, 108 listes pour 16.650 dossiers ont été enregistrés, parmi lesquelles des cas urgents qui nécessitent un traitement urgent comme l’a souhaité le Président de la République, Alassane Ouattara. « Pour rendre la collecte et l’enregistrement des victimes plus efficiente, en plus des centre d’écoute, des unités mobiles ont été créées pour aller vers les populations les plus reculées.» A renchéri Me Marie-Françoise Goffry.

Quant à Me Françoise Kaudjhis-Offoumou qui s’est prononcé sur la vérification et la typologie, elle a expliqué qu’il y’a deux types de vérifications. La vérification documentaire qui consiste à la vérification des pièces afférentes. La vérification de terrain concerne les cas, où la présumée victime n’arrive pas à fournir de pièces, une incursion est faite sur le terrain pour interroger d’éventuels sachants. Aussi, précise t-elle «  l’expertise a été confié à la société Solit qui a fait ses preuves depuis la CDVR. Evidemment, ce travail a pour souci d’indemniser toutes victimes, malheureusement, force est de reconnaître qu’il est impossible de satisfaire tout le monde (…) Nous demandons aux présumées victimes qui sont hors du pays (environ 39.000) et qui veulent figurer sur les listes consolidées de rentrer pour se faire enregistrer.» A précisé, la présidente fondatrice d’AID-Afrique.

Avant de souligner qu’un avant-projet de lois élaboré attend d’être validé. « Types et canaux de communication pour l’information des victimes. » Tel est le sujet sur lequel le professeur Séry Bailly a communiqué. « L’ordonnance N°2015-174 du 24 mars 2015 en son article 8 stipule que pour l’accomplissement de sa mission de consolidation du fichier des victimes des crises survenues en Côte d’Ivoire, la CONARIV dispose de cellules administratives que sont : la cellule de communication, des moyens généraux, informatique et administrative et financière… » A-t-il dit. En mettant en place ces différentes cellules, surtout la cellule de communication les autorités ivoiriennes ont voulu impliquer davantage les hommes de média dans le processus d’indemnisation et de réconciliation des Ivoiriens. « La question des présumées victimes à l’extérieur fera l’objet d’une étude… » A précisé le professeur.

Le président de l’Association des victimes de guerre d’Abidjan, M. Christ Anon a égrené les besoins et les demandes des victimes. « A ce jour, n’eut été l’épidémie du virus à Ebola, au moins 700 familles seraient rentrées. Aussi, en ce qui concerne le cas des victimes qui sont hors du pays, nous avons été confrontés à certains problèmes, liés à la politique. Au moment où nous avons appelé nos compatriotes à rentrer, certains leaders politiques au Ghana leur ont demandé de ne pas se faire enregistrer. Nous comptons environs 39 000 réfugiés (…) Les besoins et les demandes des victimes sont entre autres l’indemnisation, la prise en charge des orphelins, veufs, veuves, de ceux qui ont perdu des biens… » A dit en substance le président de l’ADVIGA, qui a appelé les hommes de média à les soutenir.

Pour rappel, le Centre International pour la Justice Transitionnelle (ICTJ) aide des pays qui cherchent à établir des responsabilités pour violations massives des droits de l’homme. Le Centre travaille dan des sociétés qui sortent de régimes répressifs ou de conflits armés, mais aussi dans les démocraties établies, où les injustices historiques ou l’abus systématique demeurent irrésolus.

EKB

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