Kenya : une attaque terroriste fait au moins 147 morts dans l’université de Garissa


Les islamistes ont attaqué l’université de Garissa, au Kenya, à 150 kilomètres de la frontière avec la Somalie, dans l’une des attaques les plus sanglantes perpétrées par les djihadistes somaliens.

Une victime arrive à l'Hôpital Kenyatta à Nairobi. (Photo: Simon Maina, AFP / Getty Images)

Une victime arrive à l’Hôpital Kenyatta à Nairobi. (Photo: Simon Maina, AFP / Getty Images)

Au moins 147 personnes, essentiellement des étudiants, ont été tuées jeudi dans l’attaque menée par les islamistes somaliens chebab contre l’Université de Garissa, dans l’est du Kenya, selon un nouveau bilan communiqué par le Centre national de gestion des catastrophes (NDOC).

L’opération menée par les forces kényanes de sécurité pour reprendre le contrôle de l’Université, prise d’assaut à l’aube, est «terminée (et) les quatre terroristes ont été tués», a ajouté le NDOC, alors que les terroristes avaient un peu plus tôt annoncé qu’ils détenaient toujours des otages. Le ministère de l’Intérieur a pour sa part affirmé qu’au moins 79 personnes avaient été blessées. Il a également confirmé que «587 personnes ont été évacuées» de l’université, sans préciser si ces 500 étudiants figuraient parmi les otages que les chebab disaient encore détenir ou s’il s’agissait d’étudiants cachés durant l’attaque.

Les assaillants, en nombre inconnu, ont pris le campus d’assaut vers 5h30 (2h30 en France). Ils ont tiré sur deux gardes à l’entrée, puis ouvert le feu au hasard, avant de pénétrer dans la résidence universitaire qui héberge plusieurs centaines d’étudiants. Une explosion a également été signalée. «Le Kenya est en guerre avec la Somalie (…) nos hommes sont encore à l’intérieur et se battent, leur mission est de tuer ceux qui sont contre les chebab», a déclaré un porte-parole du groupe islamiste, Cheikh Ali Mohamud Rage, revendiquant l’opération. Selon lui les assaillants ont libéré les musulmans et gardé les personnes d’autres confessions en otage.

Un couvre-feu a été imposé jeudi soir jusqu’au 16 avril dans les trois comtés longeant la frontière somalienne, plus un quatrième limitrophe de celui de Garissa.

«La France se tient aux côtés des autorités kenyanes (…) dans la lutte contre le terrorisme.»

L’attaque – «haineuse» et «lâche» selon Washington, «barbare» et «insensée» pour Londres – a été largement condamnée. L’Elysée a également fait part de sa solidarité: «Le président de la République exprime sa solidarité avec le peuple kényan, qui doit faire face au terrorisme le plus abject, celui qui s’attaque à la jeunesse, au savoir et à l’éducation.». «La France se tient aux côtés des autorités kenyanes et est prête à coopérer avec elles dans la lutte contre le terrorisme.», a ajouté la présidence dans un communiqué.

Les islamistes somaliens chebab ont multiplié les attentats sur le territoire kenyan depuis 2011 et le déploiement de l’armée kényane en Somalie pour les combattre. Ils ont ainsi revendiqué le spectaculaire assaut en septembre 2013 contre le centre commercial Westgate de Nairobi (67 morts) et une série de raids sanglants contre des villages de la côte kényane en juin-juillet 2014 (au moins 96 personnes froidement exécutées). Les zones kényanes situées le long des quelque 700 km de frontière avec la Somalie – particulièrement les régions de Mandera et Wajir (nord-est) ainsi que celle de Garissa – sont le plus régulièrement la cible d’attaques.

Au moins 200 personnes ont été tuées et au moins autant blessées en 2014 au Kenya dans des attaques revendiquées par les Chebab ou qui leur ont été attribuées, selon un décompte établi par l’AFP.

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LeFigaro

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