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[Journée internationale des femmes 2022] La contribution du programme Benkadi dans la prise en compte du genre et de l’inclusion dans un contexte de changement  climatique


Ouagadougou le 14-03-2022 (lepointsur.com) La journée internationale des femmes célébrée le 08 mars sous le  thème « l’égalité aujourd’hui pour un avenir durable », interpelle l’ensemble des acteurs sur l’implication  de toutes les couches aux efforts nationaux et internationaux de lutte contre les changements  climatiques. 

En effet, les changements climatiques constituent des menaces sérieuses pour l’environnement  physique et humain, de même que pour l’économie nationale, régionale et mondiale. Parmi les zones  les plus affectées, figure l’Afrique de l’Ouest (IPCC, 2014), où les secteurs clés de développement,  notamment l’environnement, l’agriculture, les ressources en eau, sont considérés comme vulnérables  aux changements climatiques. 

Les changements climatiques et les inégalités entre les sexes sont donc liés. En milieu rural, les femmes  sont contraintes de faire de longues distances pour la corvée d’eau. Cela les expose aux risques de  violences sexuelles et physiques surtout dans les contextes sécuritaires délétères. A titre illustratif, les  résultats des études genre et inclusion conduites par le programme Benkadi, une initiative de la société  civile ouest africaine avec l’appui financier du Ministère des Affaires Etrangères des Pays-Bas, en 2021  révèle ce qui suit : 

Au Burkina Faso 

Les femmes, les jeunes et les personnes handicapées sont les plus vulnérables face aux effets néfastes  des changements climatiques. Pour les actions comme la réalisation des cordons pierreux, les femmes  et les personnes handicapées sont faiblement impliquées avec 14,29%. Par contre, pour le reboisement  les femmes sont impliquées dans 92,86% des cas, preuve de leur rôle dans la vie des communautés.  

Quant à l’accès aux ressources, les résultats montrent qu’il n’est pas équitable. Prenant l’exemple de  l’accès à la terre, 100% des focus groupes qu’ils soient homme, mixte ou femme affirment que la  propriété de la terre est exclusivement masculine. 

De l’avis de madame Maimouna Déné, présidente de l’Association des femmes albinos du Burkina  Faso : « Si l’on suppose qu’au Burkina il y a plus de 2.000 personnes atteintes d’albinisme, on  peut dire que le changement climatique les touche directement. Les femmes par exemple  trainent à la fontaine pour chercher de l’eau. Et les femmes albinos non seulement font partie de  ces femmes mais sont plus exposées au soleil. C’est aussi le cas des femmes handicapées qui  n’ont pas la possibilité de se tenir debout « . 

Au Bénin 

Au Bénin, les femmes occupent 60% de la main d’œuvre agricole et apportent 80% de la production  alimentaire, Elles sont très actives dans tous les secteurs d’activités agricoles. Elles constituent 65,5%  des actifs agricoles dont 42,2% dans le primaire, 18,1% dans le secondaire et 39,7% dans le tertiaire.  Toutefois, elles sont confrontées aux pesanteurs socio-culturelles découlant du système patriarcal qui  limitent leur accès aux ressources productives (terre, crédits, intrants, etc.) et tendent à les confiner  dans la sphère reproductive. Elles ont un très faible niveau d’éducation/formation et sont faiblement  représentées dans les instances de prise de décision au sein des Organisations Socioprofessionnelles  Agricoles.  

Pour la Présidente du Réseau pour l’intégration des femmes des ONGs et Associations Africaines  (RIFONGA)-Section du Bénin, « l’enjeu actuel est d’assurer l’implication effective des femmes  dans les instances de prise de décisions à tous les niveaux du dialogue politique pour le  renforcement de la participation citoyenne dans l’identification, l’élaboration, la mise en œuvre  et le suivi-évaluation des politiques et stratégies publiques de développement afin d’assurer la  résilience des communautés vulnérables face aux changements climatiques » madame Léontine  Konou IDOHOU.  

En Côte d’ivoire 

Les femmes sont présentes dans la gestion environnementale mais leur participation gagnera à être  renforcée car trop souvent, elles sont confinées dans des rôles dites « secondaires ». Non seulement  elles sont peu présentes dans les initiatives de sauvegarde de l’environnement, mais aussi leurs  conditions de travail et de vie sont précaires avec un taux de pauvreté qui s’élève à 47,4 % des femmes,  contre 45,5 % des hommes. En milieu rural, le taux de pauvreté chez les femmes s’élève à 56,8 %,  contre 39 % en milieu urbain.  

Il est temps que les femmes soient aussi présentes dans les lieux de décision pour s’assurer de la prise  en compte de leurs besoins spécifiques et de leur avis. A cet égard, la CSCI recommande aux décideurs  que dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques (gestion de l’érosion côtière et de la  préservation des aires protégées) plus d’« égalité de chance pour un avenir durable en Côte  d’Ivoire ». 

Au Mali 

La faible prise en compte du genre dans les pratiques environnementales à cause de la complexité des  pesanteurs sociales (croyances, normes us et coutumes, préjugés, poids de la religion) qui ne favorisent  pas toujours la place à la femme, aux jeunes et aux personnes vivant avec un handicap dans la gestion  de l’environnement.  

Le programme se veut donc une réponse adaptée aux besoins des femmes. Pour le chargé de projet  Benkadi au Mali, monsieur Mohamed CAMARA : « Nous sommes condamnés à travailler pour garantir leur droit à une égale participation à la résolution des problèmes liés principalement  aux questions de changements climatiques en particulier et à leur participation politique, sociale  et économique, au développement du pays en général ». A cet effet, le SECO-ONG, porteur du  projet, travaillera avec les femmes, les hommes, les filles et garçons pour déconstruire les sources de  pouvoir qui affectent négativement et significativement les femmes au niveau individuel, relationnel,  structurel et promouvoir ainsi des actions et institutions plus équitables. 

Des développements précédents, la prise en compte effective du genre et de l’inclusion dans nos  différentes interventions en Afrique s’avère nécessaire et constitue un impératif afin que le monde se  porte mieux. 

Le programme BENKADI en bref… 

Le programme BENKADI d’un coût global de 14.206.783.613 FCFA et sur une période de 5 ans (Janvier 2021- Décembre 2025) est une initiative de la société civile ouest africaine pour améliorer l’efficacité des politiques  publiques en matière d’adaptation au changement climatique et d’atténuation de ses effets au Bénin, au Burkina  Faso, en Côte d’Ivoire et au Mali.  

Le programme couvre 4 pays, 30 régions et 67 communes. Au Bénin il est porté par la Plateforme des  Acteurs de la Société Civile au Bénin (PASCiB), au Burkina Faso par le Secrétariat Permanent des  Organisations Non Gouvernementales (SPONG), en Côte d’Ivoire par la Convention de la Société Civile  Ivoirienne (CSCI), au Mali par le Secrétariat de Concertation des Organisations Non Gouvernementales  (SECO-ONG). Le programme reçoit l’accompagnement technique et financier de Woord En Daad (WD) et du  Ministère des Affaires Étrangères (MoFA) des Pays–Bas sous le leadership du Secrétariat Permanent des ONG  (SPONG).

Lepointsur avec Sercom

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