Editorial

Journée internationale de la femme : Haro sur les beaux discours, place aux actes !


Commençons par cette sortie fulgurante d’une amie, ivoirienne et brillante universitaire, répondant au nom de Madame Kaba Fatyma dont la page facebook m’a inspiré à travers son post et les interventions qui y figuraient à l’occasion de la Journée Internationale de la Femme.

Nous disons, tout simplement qu’à travers cette femme, il est temps que les hommes africains donnent à la femme combattante, brillante, forte, leader, travailleuse, audacieuse et manager la place à laquelle elles ont droit. Qu’elles soient des champs, des rivières, des hameaux et des villages, toutes les femmes méritent d’être placées sur le même pied d’égalité que les hommes.

Dans nombre de pays africains, dont la Côte d’Ivoire, la Femme n’est considérée que comme une chose au service de l’homme, du mâle, pas comme un être humain, car en divers domaines tels le travail, l’éducation, la qualité intellectuelle, les postes de hautes administrations, dans le public comme dans le privé, la femme est aussi excellente, compétente et experte.

En Cote d’Ivoire, Le Président de la République, SEM Alassane Ouattara, lors de sa campagne électorale et dans son programme de gouvernement, a promis au moins 33% des postes et de son gouvernement et de la haute administration, y compris les institutions d’Etat, aux femmes. Nous entrevoyons de timides avancées, à travers la Grande chancellerie, le ministère délégué auprès du Premier-ministre chargé de l’Economie et des Finances, la nomination de la première femme ivoirienne au poste de Général des armées etc…

Tout ceci est une première dans ce pays. Mais, nous pensons que les compétences féminines ne sont pas suffisamment mises en exergue à cause de l’égoïsme naturel, bio-structurel des mâles, des hommes qui, par essence, pensent que Dieu leur a donné le rôle de décider du sort et des Femmes et des hommes. Il faut que cette « folie » et cette arrogance des hommes, des mâles, s’arrêtent.

Les Femmes n’attendent ni cadeau, ni faveur de la part des mâles, les hommes. Elles attendent la juste et la pleine reconnaissance de leurs mérites, de leur travail et surtout de leurs compétences et leurs Droits.

Voilà ce que dit et écrit Madame Kaba Fatyma. Et elle nous interpelle. Prenons tous acte que cet éditorial sera publié, évidemment, un ou deux jours après le 08 mars de cette année 2015. «A l’orée de la journée internationale de la femme le 8 mars prochain, j’aimerais avec votre permission rendre un hommage solennel à toutes les femmes qui, chaque jour travaillent à la vie, pour la vie et pour la survie du monde.

A ces milliers de jeunes filles qui malgré les difficultés sociologiques et société tales se forment, se donnent une chance de liberté future…

A ces milliers de mères qui ne renoncent pas / jamais, malgré les responsabilités ménagères et les disparités salariales abjectes et de qui, pour la grande majorité d’entre-elles, dépendent l’éducation des futurs êtres de demain.

A toutes ces femmes qui pensent que leur condition de filles, épouses, mères… n’est en rien un frein à leur épanouissement et à leur liberté…

A ces femmes qui travaillent/travailleront à combattre la phallocratie religieuse, sociale, civile… d’où qu’elle se situe, quelle que soit la manière dont elle se présente….    Il y a quelque chose de déroutant dans la plupart des messages de célébration de cette journée : « Bonne fête » par ci, « bonne fête » par là, « nous vous aimons » par ci « nous vous aimons » par là…. « Vous tes nos mères, pères ancêtres » avec ce genre d’illustrations photos qui ma foi, sont hors sujet.

Il ne s’agit pas de nous célébrer, ni de nous aimer, ni de flagorner, c’est insultant, rabaissant voire infériorisant.

Il s’agit de reconnaître notre valeur d’être humain à part entière au même titre que les hommes même si des spécificités originelles nous différencient… Ce qui dans la conscience humaine et dans nos sociétés signifierait que dans les faits, un homme qui perçoit plus qu’une femme pour un même travail soit considéré comme ILLÉGAL…
Qu’un viol même dans le couple soit un des crimes les plus lourdement puni. …
Qu’il soit aberrant ET ILLEGAL qu’une jeune fille ne puisse jouir de son droit à l’éducation parce que femme…
Que même dans le péché, on soit égal. Ainsi la femme pourra tromper son mari, comme lui la trompe, et sans que cela soit choquant pour la conscience populaire, comme si la promesse de fidélité dans le mariage n’était pas bilatérale. .. Comme si l’homme était excusé d’office par le fait qu’il soit fait de chair omettant volontairement que la femme était de la même constitution !
Etc….

Le 8 mars donc, ce n’est pas un folklore de plus… C’est un État des lieux, un bilan de nos rapports intelligents, un bilan honnête des avancées responsables de nos consciences.

Le 8 mars, je refuse d’être la mère, l’épouse, la soeur, l’ancêtre….

Le 8 mars, ma qualité ne m’importe point…car seul compte mon statut d’Homme !

 Tout est une question d’éducation…. car sans éducation, on peut croire que notre liberté est une aumône perçue ! L’éducation ce grand manque qui nous afflige tant par son insolence face à la transcendance perceptible ! »

Et une amie de Madame Kaba Fatyma, une autre femme du nom de Madame Nadège Lawson Keleti d’asséner ces paroles fortes et dures, mais vraies et sincères : « Le drame, c’est lorsque l’Etat et ses commis ceux là-mêmes qui ont un rôle régalien dans ce processus, se gouffrent, parce embrigadés dans des clichés phallocrates…

  1. le Ministre, Monsieur le Président aussi, il est question d égalité de DROIT. L’émancipation de la femme, ce n est pas que la femme ait la barbe ou des gonades coûte que coûte …, mais de la sortir des clichés phallocrates, que sa grossesse ne soit plus perçue comme frein a son évolution professionnelle ou un manque à gagner pour l’entreprise, que lorsque la femme ivoirienne, qui ayant cotisé, après son décès ait les mêmes droit que l homme. Qu’il y ait parité dans l administration et les instances décisionnelles et stratégiques de l Etat ou d’organisations qu’elles soient privées ou publiques .Et à ce niveau ce ne sont pas des têtes qui manquent. Que des propos aussi sexistes que les vôtres ne soient que de tristes souvenirs! La complémentarité de nature elle va de soi. Mais face à nos droits et devoirs citoyens nous sommes tous EGAUX! La lutte continue. »

Précisons que Madame Nadège Lawson Keleti, s’adressait au ministre ivoirien de la fonction publique et de la réforme administrative dont elle n’a pas apprécié le discours, très réducteur, à l’égard de la Femme en cette journée Internationale de la Femme.

Répondant à ces deux Grandes et brillantes Femmes de la Cote d’Ivoire et de l’Afrique, nous voudrions dire ceci : Chères Mesdames, chères mères, chères sœurs, chères Amies, partout où il y’a le combat pour l’égalité des droits, pour la Liberté, pour la Démocratie, pour réduire les injustices, contre les exclusions et discriminations ; partout où il s’agira de se battre pour que nous soyons traité d’égal à égal, vous nous trouverez à vos côtés. N’en déplaise à certains hommes, à certains mâles ;et aussi, malheureusement, à des femmes qui se plaisent dans leurs soumissions aveugles à l’homme, au motif qu’un certain DIEU/ALLAH aurait écrit et dit cela ;tant que vous mènerez le combat des justes, chères dames, vous trouverez des Hommes, les Vrais, ayant comme guide l’esprit de Justice, à vos côtés.

Madame Kaba Fatyma,à travers vous, nous adressons à chaque Femme, à chaque Homme et à chaque être humain. Vous êtes la belle démonstration de la qualité et de la maturité d’un être humain, au delà de sa situation de Femme. La Femme reste la Femme. L’Homme reste l’Homme. Chacun dans son rôle et sa spécificité doit comprendre qu’en droits et en devoirs, nous sommes des êtres libres et égaux.

Les mâles, nous autres hommes, devons comprendre, à chaque instant que tant que nous traiterons la femme d’être humain inférieur, nôtre chemin d’être humain; et même de la quête de ALLAH/DIEU, n’est pas complet, n’est pas parfait. Je ne vois, personnellement pas, pourquoi une Femme, de par ses mérites, compétences et expertises ne deviendrait pas Président de la République, Premier-ministre, Président du Conseil Constitutionnel, de la Cour Suprême, Inspecteur Général de l’Etat, Président de telle ou telle autre plus grande haute autorité ou entreprise, publique ou privée de ce pays, la Cote d’Ivoire, mon pays.

Malgré ces vœux, les Femmes, vous êtes, vous restez et vous demeurez nos Amies, mères, Sœurs et épouses, car ce rôle et cette mission humaine vous sont uniques. Dans ce domaine, la Cote d’Ivoire, mon pays, l’Afrique, mon continent accusent un retard terrible qui frise la HONTE. Je ne raisonne que dans l’esprit d’un Etat, un pays dont la religion est la Liberté, le mérite, la démocratie, l’égalité des chances et des opportunités devant les lois et les institutions.

Des Hommes, conscients que sans votre apport il n’y a pas de futur et il n’y a pas de monde, vous aiment et vous respectent chères Femmes. Le 08 Mars, consacrée  » Journée Internationale de la Femme » doit être marquée, consacrée et pratiquée avec engagement et détermination chaque jour. La FEMME c’est L’Homme et l’Homme, c’est la Femme. C’est ce qui rend notre monde si beau et si coloré. Nous remercions au passage, notre Sœur et Amie, Fatyma Kaba, brillante Femme, nous allions dire brillant cerveau, dont le poste a été partagé ici, nous a inspiré.

Dans un email adressé à Monsieur Alassane Ouattara, à la veille et au lendemain de l’élection présidentielle de 2010, nous avons dit et écrit ceci : » Monsieur le Président, marquez un geste fort, en nommant, pour la première fois, dans l’Histoire de ce pays, une Femme au poste de Premier-Ministre ».

Ai été lu, entendu et écouté ? Nous n’en savons rien. Mais, nous avons la conscience d’avoir dit au prince notre vision de la Cote d’Ivoire d’aujourd’hui et de la Cote d’Ivoire de demain, avec les Femmes occupant les postes les plus élevés par leurs qualités mérites, grades, compétences et expertises.

Aux Hommes politiques et aux décideurs, nous disons, ça suffit les beaux discours, place aux actes !

A la semaine prochaine.

Par D.AK.S. (DIARRASSOUBA Abdoul Khader Stéphane)

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