Jean-Michaël Seri (international ivoirien) : « L’année 2016-2017 doit être celle de la confirmation. »
Abidjan-26-10-16 (lepointsur.com) Football. Si Nice est leader de la Ligue 1, il le doit en partie à Jean-Michaël Seri (25 ans), son milieu de terrain ivoirien, dont la clause de valorisation a été portée à 40 millions d’euros. Pilier des Aiglons et des Éléphants, Séri n’est pourtant arrivé en France qu’en juin 2015. Interview.
Jeune Afrique : Vous n’évoluez en Ligue 1 que depuis un peu plus d’un an, après avoir joué au Portugal, au FC Porto puis à Paços de Ferreira. Et on a le sentiment que vous n’avez rencontré aucune difficulté pour vous adapter…
Jean-Michaël Seri : Le ballon est le même partout. Quand tu sais ce que tu veux, quand tu sais où tu veux aller, il ne doit pas y avoir de temps d’adaptation. Je suis arrivé à Nice parce que le coach de l’époque, Claude Puel, avait souhaité ma venue. Il m’a fait confiance tout de suite. J’ai également eu la chance d’évoluer dans une équipe qui pratiquait déjà un beau football, porté sur l’offensive.
Aujourd’hui, Nice est leader de la Ligue 1 au bout de dix journées, devant les gros budgets que sont Monaco, le Paris-SG, Lyon ou Marseille. Honnêtement, vous attendiez-vous à ce que le Gym domine à ce point son sujet ?
Qu’on soit leader après dix matches, peut-être pas. Mais que Nice soit très bien classé, oui. Cela va peut-être surprendre ceux qui ne connaissent pas bien le club, mais il faut rappeler que les dirigeants ont défini un projet. Cela a commencé avec Claude Puel, cela continue avec Lucien Favre. Il y a une continuité dans la philosophie de jeu. Il y a eu des départs importants cet été (Ben Arfa, Germain, Mendy), des arrivées de jeunes joueurs (Walter, Cyprien, Souquet, Lusamba) et de joueurs beaucoup plus expérimentés comme Dante, Belhanda et bien sûr Balotelli. Les joueurs passent, la philosophie reste. Nous avons su conserver un état d’esprit positif, une envie de bien jouer, de réussir. Et de prendre du plaisir. Nous savons que nous pouvons jouer un rôle important en championnat. Mais il y a aussi le reste : la Ligue Europa, les coupes nationales…
Et vous ? Après dix matches, êtes-vous satisfait de votre début de saison ?
Non. J’ai certes marqué un but et délivré quatre passes décisives [3 buts et 5 passes décisives la saison dernière, NDLR], mais cela ne me convient pas encore. Je dois faire mieux, être plus décisif dans le jeu. Commettre moins d’erreurs. Avoir encore plus d’influence dans le jeu de l’équipe. Je travaille pour cela. Je pense avoir fait une bonne première saison en France, durant laquelle je suis devenu international ivoirien lors d’un match au Maroc en octobre 2015 (1-0). L’année 2016-2017 doit être celle de la confirmation. Je veux montrer que je suis capable d’être encore meilleur.
En sélection nationale, vous êtes présenté comme le successeur, poste pour poste, de Yaya Touré. L’annonce récente de sa retraite internationale vous a-t-elle libéré d’un poids ?
Non. Yaya Touré est un immense joueur, qui a beaucoup apporté à la Côte d’Ivoire. Il a annoncé sa retraite internationale, et c’est évidemment une perte importante. Mais je n’ai jamais joué en sélection en pensant à son retour. S’il était revenu, j’aurais continué à me battre pour jouer. Aujourd’hui, il faut penser à l’avenir. Des joueurs exceptionnels comme Drogba, Zokora, Kolo et Yaya Touré ont décidé de ne plus jouer pour les Éléphants ces dernières années. D’ailleurs, cela enlève je pense, un peu de pression.
Vous trouvez ? Au Gabon, lors de la CAN 2017, la Côte d’Ivoire sera citée parmi les favoris…
Oui, car elle est championne d’Afrique en titre. Mais si nous avons de belles individualités, d’autres équipes en ont aussi. Et moi, j’aime bien cette situation. Longtemps, parce qu’elle avait de très grands joueurs, la Côte d’Ivoire était souvent présentée comme le grand favori. Au Gabon, plusieurs sélections auront le potentiel pour remporter le titre. Nous, nous avons eu quelques difficultés pour nous qualifier. Nous avons subi des critiques. Il y a de nouveaux joueurs. L’attention sera peut-être un peu moins portée sur nous. Et ça, ça me plaît…
In Jeune Afrique
Le titre est de la rédaction