[Jacques Samir Stenka] La Côte d’Ivoire en deuil d’un géant de la peinture
Abidjan, le 25 novembre 2024 (lepointsur.com) Le monde artistique ivoirien est en émoi. Jacques Samir Stenka, une figure majeure des arts plastiques, s’est éteint ce dimanche 24 novembre 2024 à Abidjan, à l’âge de 79 ans. Sa disparition s’inscrit dans une sombre série de pertes récentes pour le milieu artistique, survenue après celles du sculpteur Djiré Mahé, le 18 novembre, et du peintre Monné Bou, le 17 novembre. Une onde de choc qui ravive les interrogations sur la valorisation et la mémoire des grandes figures culturelles en Côte d’Ivoire.
Une carrière jalonnée de succès et de passion
Né à Abidjan, Jacques Samir Stenka est un enfant du pays qui a su marquer son temps. Diplômé de l’École nationale des Beaux-Arts d’Abidjan et de l’École des Beaux-Arts de Paris, il incarne l’excellence artistique ivoirienne. Avant de s’adonner pleinement à la peinture, il débute comme dessinateur au Centre d’entomologie de l’Université Félix Houphouët-Boigny, une étape marquante qui forge son souci du détail et de l’observation.
Peu après, il se consacre corps et âme à l’art figuratif, faisant rayonner la culture ivoirienne à travers des œuvres où se mêlent identité africaine et universalité. Avec plus de 40 000 créations, Stenka laisse un patrimoine inestimable, véritable miroir de l’âme ivoirienne.
Un artiste résilient face à l’adversité
Malgré une longue maladie, Jacques Samir Stenka n’a jamais cessé de peindre. Son amour pour son art a transcendé les épreuves, témoignant d’un engagement indéfectible. Ses tableaux, empreints d’émotion et de profondeur, racontent des histoires, des luttes, des espoirs, et captivent par leur sincérité.
Son œuvre, exposée dans les plus grandes galeries nationales et internationales, demeure une source d’inspiration pour les générations présentes et futures. Il a ainsi pavé la voie pour de nombreux jeunes artistes ivoiriens qui voient en lui un modèle de persévérance et d’excellence.
Un hommage national à la hauteur de son héritage
Face à cette perte immense, les hommages affluent. Françoise Remarck, ministre de la Culture et de la Francophonie, a exprimé toute la gratitude de la nation :
« La disparition de Jacques Samir Stenka est une perte incommensurable. Il était plus qu’un artiste, il était un ambassadeur de la culture ivoirienne. Ses œuvres continueront de parler pour lui et de magnifier notre patrimoine. »
Outre la ministre, de nombreuses figures du monde artistique et culturel, ainsi que des anonymes, saluent la mémoire de cet artiste hors pair. Une veillée artistique est déjà envisagée pour célébrer son immense contribution à la scène culturelle ivoirienne.
Préserver l’héritage de Stenka : un défi pour demain
Le décès de Jacques Samir Stenka soulève une question essentielle : comment préserver et transmettre cet héritage artistique unique ? La Côte d’Ivoire, riche de talents, doit renforcer ses politiques culturelles pour que les œuvres de ses maîtres soient accessibles et perpétuées.
Si le départ de Stenka laisse un vide, il rappelle également l’urgence de mieux valoriser les artistes de leur vivant et d’assurer une continuité à leur apport culturel.
Un adieu empreint de gratitude
Jacques Samir Stenka s’en est allé, mais son œuvre demeure. Elle transcende les époques et témoigne de la richesse culturelle ivoirienne. Ses tableaux continueront d’habiter les galeries et les cœurs, rappelant à tous que l’art est un pilier essentiel de l’identité nationale.
Puisse son âme reposer en paix, et que son exemple continue d’éclairer la voie pour les générations à venir. La Côte d’Ivoire perd une légende, mais le maître restera immortel dans la mémoire collective.
LPS/CP/NK