Italie : Le président Giorgio Napolitano a démissionné


Georgio Napolitano, le Président démissionnaire d'Italie

Georgio Napolitano, le Président démissionnaire d’Italie.

Giorgio Napolitano, le Président italien, a démissionné de ses fonctions le mercredi 14 janvier 2015, selon un communiqué officiel. L’annonce était attendue en Italie. Elu depuis 2006 et réélu en 2013, le Chef de l’Etat, âgé de 89 ans, avait depuis longtemps laissé entendre qu’il quitterait ses fonctions avant la fin de son deuxième mandat. Dans ses voeux au pays le 31 décembre, il avait expliqué que son âge rendait de plus en plus difficile l’exercice de ses fonctions.

Le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, avait, dans la matinée, également annoncé la démission imminente du chef d’Etat « après avoir accompli un long parcours de changements ».

Incertitudes sur sa succession

Les spéculations sur sa succession durent depuis déjà plusieurs mois. Si ses fonctions sont principalement honorifiques, le Président de la République italienne nomme le président du conseil et peut opposer son veto sur certains textes de loi. Il est élu par l’Assemblée des grands électeurs (Sénat, Chambre des députés et délégués régionaux), qui doit se réunir dans un délai de quinze jours après la démission de Giorgio Napolitano.

Cette assemblée est composée des sénateurs, y compris ceux à vie, des députés ainsi que de 58 représentants des 20 régions italiennes, trois représentants par région, sauf pour le Val d’Aoste qui n’en a qu’un. Dans la configuration actuelle du Parlement, il s’agit d’un total de 1 009 membres.

Giorgio Napolitano, “le Stabilisateur”

Aux trois premiers tours de scrutin, une majorité des deux tiers des grands électeurs, soit 672 voix, est nécessaire pour être élu. Mais à partir du 4e tour de vote la majorité simple suffit, soit 505 voix. Le Parti démocrate (PD) du chef du gouvernement, Matteo Renzi, dispose officiellement d’un minimum de 415 voix entre sénateurs et députés, auxquels s’ajoutent plusieurs dizaines d’élus d’autres partis ou des groupes mixtes, de sorte que l’élection de son candidat à partir du 4e tour semble acquise, à moins d’un faux pas.

Le 22 avril 2013, Giorgio Napolitano prête serment pour la deuxième fois. Il vient d’être réélu président de la République italienne. Une réélection historique. Après 5 tours de scrutin, le Le 22 avril 2013, Giorgio Napolitano prête serment pour la deuxième fois.

Il vient d’être réélu président de la République italienne. Une réélection historique. Après 5 tours de scrutin, le Parlement ne parvenant pas à élire un président, Napolitano accepte de se porter candidat par ‘devoir de responsabilité devant la Nation’.

Les législatives de février cette année-là sont marquées par le blocage politique du parlement. En pleine crise de la zone euro, l’Italie est paralysée politiquement. Une situation qu’aura souvent vécue Napolitano au cours de ses deux mandats.

Licencié en droit, Giorgio Napolitano, après avoir rejoint le Parti communiste italien, est élu député en 1953 pour la première fois, jusqu’en 1963 puis, sans discontinuer, de 1968 à 1996, jusqu’à sa nomination au ministère de l’Intérieur par Romano Prodi. Avant cela, c’est au Parlement européen qu’il s’illustre. Elu en 1989, il occupe ses fonctions de député européen jusqu’en 1992, puis y revient en 1999. Il y restera 5 ans.

Européen convaincu, il assumera notamment la présidence de la commission des affaires institutionnelles jusqu’en 2004. Nommé sénateur à vie par le président Carlo Azeglio Ciampi, Giorgio Napolitiano est élu président de la République le 10 mai 2006, à l’issue du quatrième tour de scrutin. Il est alors le premier ancien communiste élu au palais du Quirinal. Âgé alors de 80 ans, sa santé est déjà fragile. En 2008, lors d’une cérémonie où il venait de recevoir le titre de professeur émérite dans une Université de Trente, il fait un malaise.

Au cours de ses deux mandats, Napolitano aura vu se succéder 5 présidents du Conseil, mais c’est sans aucun doute avec Silvio Berlusconi que les rapports auront été les plus difficiles. Cohabitation politique d’abord et personnalités opposées. C’est le chef de l’État qui obtient en 2011, en plein coeur de la crise de l’euro la démission du Cavaliere.

Le 1er janvier dernier, Giorgio Napolitano avait adressé un message au Pape François à l’occasion de la journée mondiale de la Paix. Athée, le Président italien a toujours voué un profond respect au Saint-Siège et à l’Église, au point d’avoir établi une réelle relation de confiance et d’amitié, avec Benoît XVI notamment.

Mais, lors de l’expiration du premier mandat de sept ans de M. Napolitano, au printemps 2013, avec une assemblée dont la composition n’a pas évolué, les responsables politiques n’avaient pas pu se mettre d’accord sur le nom d’un successeur.

Face au blocage, M. Napolitano avait accepté de se représenter au 5e tour pour un second mandat, en précisant qu’en raison de son âge, il ne comptait pas effectuer ce mandat dans son entier.

Matteo Renzi a déclaré vouloir conclure rapidement un accord entre les principaux partis politiques du pays sur le choix du successeur de Giorgio Napolitano. Certains observateurs estiment toutefois qu’un échec des pourparlers n’est pas à exclure. Un scénario qui pourrait conduire à des élections anticipées.

Source : Le Monde

 

Commentaires

commentaires