Abidjan, 9-9-16 (Lepointsur.com) Le chef central des Tagbana, Hié Kinapinan Jean-Marie de la région du Hambol sera intronisé par le chef central senoufo El Hadj Koné Milarga au centre d’écoute de la promotion de la paix de Yopougon-Ouassakara, samedi 10 septembre 2016. A quelques heures de cette grande cérémonie, nous avons rencontré le président du comité d’organisation, par ailleurs conseiller du chef central des Tagbana, Ouattara Clément. Dans cet entretien, il plante le décor et appelle à la mobilisation.

Quel regard portez-vous sur la chefferie Tagbana ?

M. Ouattara Clément, PCO et conseiller du chef. A titre d’illustration

La chefferie centrale des Tagbana de Yopougon existe depuis notre enfance (plus de 50 ans). Dans chaque quartier, il y a un chef central des Tagbana. Toutefois, cela passait inaperçu, parce que sociologiquement, le Tagbana a une manière de fonctionner culturellement. Le chef central qui était là, n’avait pas trop d’emprise, donc il n’était pas reconnu par  les Tagbana d’une commune donnée. Pour rappel, les Tagbana couvrent les zones de Katiola,  Fronan, Timbé en ce qui concerne le département de Katiola.

Le département de Niakara regroupe lui,  la sous-préfectre de Niakara, Tortiya, Badikaha, Tafiré, Halikokaha, Niambikaha. De Katiola jusqu’à Tafiré, de Katiola jusqu’à Tortya, nous faisons également frontière avec  les Djiminis de Dabakala. Il y avait certes un chef central par commune. Malheureusement, il n’était pas reconnu. C’est-à-dire que les autres ne se référaient pas à eux. Les gens procédaient plus par mutuelle de leurs villages qui  ont leurs présidents dans une commune  à Abidjan ou le chef de ressortissant de tel village à Abidjan.

Alors, depuis 2007 à Yopougon, nous avons remarqué que ce système ne fonctionnait pas et avec la notabilité du chef, nous avons voulu faire une sensibilisation pour dire que dans le monde actuel, l’on ne peut pas évoluer sans mutualisation, sans globalisation.

Nous avons donc décidé  de mutualiser  nos efforts  afin d’exister hors de notre zone Tagbana (le Hambol). Nous sommes ici, entre guillemets, à l’étranger. C’est vrai que nous pouvons fonctionner en mutuelle et coopérative, mais devant les autorités administratives, pour éviter de parler de voix discordantes, nous avons besoin de nous mettre ensemble pour parler d’une même voix. La sensibilisation a porté, étant donné que nous avons eu plusieurs réunions depuis 2007 avec des présidents de mutuelle, les chefs résidant à Yopougon. Nous sommes arrivés à la conclusion qu’il fallait un chef central qui doit nommer des chefs par quartier. En résumé, la chefferie est reconnue par tous les Tagbana résidant à Yopougon. Donc chaque quartier a un chef de Tagbana qui coiffe soit un Tagbana de Katiola soit celui de Tafiré etc.

A moins de 48 heures de la cérémonie, à combien de participants vous attendez-vous?

Nous avons fait une prévision de 1500 personnes. En faisant un quota de 60 par sous-préfecture, avec 17 chefs et les différentes associations, et nos alliés, notamment les Dans, Wê,  Gouro etc.

Sous quel slogan, installez-vous le chef central des Tagbana ?

C’est l’unité pour avoir une cohésion durable

Quels sont les personnalités politiques et administratives que vous attendez ?

Photo d’archives

La cérémonie est placée sous le haut  patronage  du ministre d’Etat, ministre de la Sécurité et de l’Intérieur, Hamed Bakayoko qui a confirmé qu’il se fera représenter. Nous avons  également le président d’honneur de tous les Tagbana d’Abidjan, le Général de Division Gaston Ouasénan Koné. Le parrain est le Docteur Kibésongui N’Datien Cévérin. Au nombre des invités d’honneur, le député-maire de Yopougon,  Gilbert Kafana Koné, le professeur, Waotta Alexandre et M Camara Thomas, DG de la SIR et maire de Katiola. Concernant les invités spéciaux, nous attendons toujours les confirmations.

Au-delà de tous ceux-là, il faudra compter  avec les hauts cadres du Hambol, aussi bien militaires qu’administratifs, sans compter les autres  chefs Tagbana des autres communes du district d’Abidjan et banlieue. Une forte délégation venue de la région du Hambol sera également présente.

Un mot à l’endroit de vos invités ?

Nous leur disons que  toutes les dispositions pour l’accueil sont prises aussi bien au plan sécuritaire que de l’accueil. Nous attendons leur mobilisation sans faille. Je terminerai par expliquer pourquoi, nous avons attendu aussi longtemps pour cette cérémonie d’intronisation du chef Tagbana de Yopougon. En effet, après le décès de chef Ouattara Nagbé, au regard de la tradition Sénoufo en général et Tagbana en particulier, on n’élit pas un chef, on naît d’une  famille de chefs. Ça se transmet et quand un chef décède, on observe un temps de deuil avant de passer à l’intronisation de celui qui va le remplacer qui est d’ailleurs connu d’avance. Celui que nous intronisons était le notable du chef décédé.

Entretien réalisé par EKB

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