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Intoxication alimentaire à Tiassalé/Un plat de « Kabato » fait 10 morts et 2 survivants


Les parents des victimes se confient à « lepointsur.com »

A titre d'illustration

A titre d’illustration

Abidjan le 23 août 2015 (lepointsur.com)-Suite à l’intoxication alimentaire  survenue le jeudi 20 août 2015, à Gnanka Gnankassou, village situé à 25 km de Tiassalé, une équipe de « lepointsur.com) s’est  rendue  au Centre hospitalier universitaire de Yopougon (Chu), où des victimes ont été admises. Momo Kadja Antoinette, (35 ans,  mère de 3 enfants), l’une des parents des victimes  s’est confiée à notre reporter. Entretien…  

Qu’est-ce qui s’est passé exactement dans votre village ?

(Les yeux larmoyants, elle répond  entre deux sanglots).Tout a débuté le jeudi 23 août, aux environs de 14 heures. Dada Eloïse, la grande sœur  à mon mari m’a apporté de la nourriture. C’était un plat de « Kabato » (Ndlr : pâte de maïs) accompagné de la sauce gombo frais. Lorsque j’ai déposé le repas dans la cuisine, mon mari a éprouvé le besoin d’en consommer. Il s’est alors servi et l’a partagé avec deux de nos enfants qui, quelques heures après se plaignaient de violentes douleurs au ventre. Nous leur avons donné toutes sortes de mixtures mais malheureusement, ils n’ont pas survécu.

 Quels âges avaient-ils ?

Kouamé Aya Jocelyne avait 18 ans.  Elle était en classe de 5e et était admise en classe supérieure. Son frère, N’da Kouamé Jean-Marie  lui avait 15 ans. Il passait également en 4e. Ils sont tous les deux morts. Et avec mon mari. Lui,  s’appelait Kouamé Kouassi Léonard. Il avait 45 ans et était planteur.

 Sont-ils décédés tous les trois en  même temps ?

Oui (acquiesce-t-elle de la tête). Lorsque mon mari les a accompagnés à l’hôpital de Tiassalé, il s’est allongé sur un banc pour se reposer. C’est en ce moment que j’ai remarqué qu’il transpirait à grosses gouttes de sueur. Il a rendu l’âme les minutes qui ont suivi.

En dehors de votre famille, y a-t-il eu d’autres victimes ?

Il y a eu au total dix (10) victimes. Six sont à la morgue de Yopougon et quatre autres  à la morgue de Tiassalé. Outre mes  deux enfants et mon mari, trois enfants (Dogni Prince  9 ans, Dogny Manassé 7 ans et Dogni Naomie)  du neveu de mon mari, Sattié Dogni Thierry (Ndlr : employé à la scierie de N’douci) sont  également décédés après avoir beaucoup souffert. C’étaient les mêmes manifestations, c’est-à-dire de grosses sueurs, des raidissements et puis du sang à la couleur de vin sortait de leur bouche, après qu’ils aient rendu l’âme. Dogni Grâce âgée de 2 ans  est en observation. Marie- Jeanne,  leur mère  est aussi en vie. (Elle a pris seulement deux bouchées). Dada Eloïse,  environ 47 ans, sœur aînée de  mon mari, est morte. Ensuite une amie, Koffi Amelan Edith  qui était  passée me voir a exprimé le vœu de consommer le même « kabato ». Je lui ai dit qu’il n’y avait plus de sauce. Elle l’a consommé avec  du piment qu’elle a écrasé. Elle est morte aussi.  Moutouaman Bienvenu, 14 ans de nationalité togolaise, l’un des employés de mon mari et Diby Espoir, 2 ans un de mes protégés sont également morts.

 Pensez-vous qu’il s’agit d’un empoisonnement ?

Nous n’en savons absolument rien.

D’où provient la poudre de maïs qui a servi à concocter le Kabato ?

C’est un béninois du campement d’Amany Kouadiokro qui l’a offert à ma belle-sœur. Nous ignorons son nom.

Est-il informé de ce que vous êtes en deuil ?

Etant donné qu’il habite un campement et que tout s’est pratiquement vite passé, nous ne croyons pas qu’il soit informé. Parce que,  c’est aux environs de 3 heures du matin que la majorité des victimes a  été évacuée au Chu de Yopougon.

Réalisé par Opportune Bath

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