Interview/Nathalie Koah (ex-maitresse de Samuel Eto’o fils) : «Il a fait pression sur moi pour que je prenne des photos de Fally nu pour pouvoir lui nuire, mais j’ai refusé. »
Abidjan,12,02,16 (lepointsur.com)Nathalie Koah publie le 18 février aux Éditions du moment le récit de son aventure avec un Lion indomptable. Du conte de fée aux illusions perdues, des cadeaux en or à la trahison, elle finira par découvrir des photos d’elle nue publiées sur Internet, un soir de juin 2014, alors qu’elle tentait de s’éloigner de la star après plusieurs années d’idylle. Le scandale a fait les choux gras de la presse camerounaise et la joie des internautes. La jeune femme s’est retrouvée au centre de toutes les rumeurs et l’objet de critiques les plus acerbes.
La Camerounaise de 28 ans, qui a déposé plainte à la suite de la publication des clichés en France, où une instruction est en cours, et au Cameroun, où l’affaire a été portée au tribunal, explique « sa vérité » à Jeune Afrique.
Jeune Afrique : Quel est l’objectif de ce livre ?
Nathalie Koah : Donner ma part de vérité. Beaucoup de mensonges ont été écrits depuis le scandale. J’ai voulu rétablir les faits.
Deux procédures judiciaires sont en cours. Des rumeurs avaient pourtant fait état d’un arrangement entre vous. Ce n’est pas le cas ?
Non. Le fond et la forme n’y étaient pas.
Êtes-vous cependant à la recherche d’un accord « à l’amiable » ?
Non. Ce n’est pas d’actualité. Nous allons poursuivre les procédures judiciaires en cours.
Samuel Eto’o se sent-il invulnérable face à la justice camerounaise ?
Il se sentait invulnérable mais, aujourd’hui, c’est différent. Je pense qu’il craint un peu la justice. Il ne savait pas que je pouvais me défendre et que j’avais fait des enregistrements de nos conversations.
La publication de cet ouvrage ne risque-t-elle pas d’être prise comme une attaque de votre part ?
Quoi que je fasse, le mal est fait. Les photos sont là et je dois reconstruire ma réputation et ma vie. C’est ce qui me tient à cœur. Ce livre n’a rien à voir avec les instructions en cours. Les éléments étaient de toute façon déjà entre les mains de la justice. Maintenant, si cette initiative et la justice se croisent, tant mieux.
Avez-vous peur que Samuel Eto’o voit ce livre comme une reprise des hostilités et une revanche ?
Ce n’est pas une revanche, plutôt une thérapie. Le « revenge porn », c’est moi qui l’ai subi. Je n’attends plus rien de Samuel, même s’il est libre de démentir. Les seules relations que nous aurons auront lieu au tribunal.
Vous dites que vous lui avez pardonné…
Oui. Je ne veux pas me souvenir uniquement de ce qu’il a fait de mal. Samuel n’est pas responsable des choix que j’ai faits pour lui plaire. Je ne lui reproche pas la tournure qu’avait prise notre relation. Si quelqu’un a envie de faire mille partouzes, qu’il le fasse. Ce que je lui reproche, c’est d’avoir mis mes photos en ligne, de m’avoir exposée ainsi, dans ma nudité, et d’avoir mis ma vie en l’air.
Avec le recul, comment le décririez-vous ?
Samuel est complexe et il n’en a même pas conscience. Il est à la fois doux, colérique, pervers, obscur… Il jongle entre l’enfant pauvre qu’il était et ce qu’il est devenu. Samuel dit souvent qu’il ne se sent à sa place dans aucun de ces deux mondes.
Les colères dont vous parlez coïncident-elles avec des mauvais résultats sportifs ?
Oui. C’est quelqu’un de fier et, quand ses résultats se sont dégradés, cela a déteint sur son moral et sa personnalité. Il continue de chercher toujours plus de reconnaissance mais n’avait pas imaginé une telle fin de carrière.
Vous évoquez de multiples menaces. Il vous aurait notamment demandé de prendre des photos nues du chanteur congolais Fally Ipupa, avec qui il vous soupçonne d’avoir une relation…
Oui. Je pense qu’il y avait déjà des histoires de femmes entre eux. Samuel a perçu le fait que je sois proche de Fally, même si c’était amical, comme un coup porté contre lui. À cette période, il ne contrôlait plus rien. À ses yeux, ses amis devenaient des profiteurs, les managers ne voulaient plus de lui… Il a fait pression sur moi pour que je prenne des photos de Fally nu pour pouvoir lui nuire, mais j’ai refusé.
Vous parlez de menaces graves, notamment de viol et de meurtre. Avez-vous des preuves de ces allégations ?
Oui. J’ai des enregistrements, des mails, des SMS. Je ne pouvais écrire de telles choses sans cela. Il peut attaquer en diffamation et il faudra alors que je me défende. À la fin, j’ai poursuivi notre relation pour obtenir des preuves, comme dans une mission commando. Certaines sont entre les mains des enquêteurs. J’en conserve d’autres, au cas où la justice déciderait d’ignorer les premiers éléments.
Si vous pouviez revenir six ans en arrière, que changeriez-vous ?
Rien. J’ai recherché cette relation parce qu’il me manquait quelque chose. Si j’avais fait les choses différemment, je ne serais sans doute pas là où je suis aujourd’hui.
Craignez-vous les réactions suscitées au Cameroun par la parution du livre ?
À partir du moment où je donne des détails sur mes relations, y compris sexuelles, cela va choquer. Au Cameroun, la femme ne parle pas de sexe, ne hausse pas la voix, ne tient pas tête à un homme… Je sais que je vais être jugée. Lorsque mes photos sont sorties sur Internet, c’est moi que les gens ont critiquée. Personne ne s’est insurgé sur le fait que ces clichés aient été mis sur la place publique.
Vous avez lancé votre ligne de lingerie à l’été 2015. Quels sont vos objectifs aujourd’hui ?
Au moment du scandale, cela ne se passait plus très bien dans mon travail à la Camairco [comme hôtesse, ndlr]. Beaucoup de passagers avaient vu les photos. Je me suis alors lancée dans la lingerie mais j’ai aussi d’autres activités dans l’événementiel. Pour l’instant, la lingerie ne paie pas vraiment et elle me vaut toutes les critiques du monde. On me compare à Zahia ! Quand je me suis lancé, je ne savais même pas qu’elle avait une marque de lingerie.
Comment avez-vous financé ces activités ? Est-ce avec de l’argent que Samuel Eto’o vous avait offert ?
Non. Quand Samuel et moi nous sommes séparés, les gens pensaient que j’avais des milliards. C’est faux ! Tout ce qui me restait est parti dans les procédures judiciaires. J’arrive à gagner ma vie et mon compagnon actuel me soutient beaucoup. Je sais qu’on va dire que je suis matérialiste mais ce n’est pas de ma faute si les hommes qui ont de l’argent me côtoient.
In Jeune Afrique du 07 au 13 février
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