Interview/ Thomas Touré (international ivoirien) : « Je sais ce que je vaux… »


Abidjan,26, 01, 16(lepointsur.com)9fd64 C’est un Bordeaux requinqué et ambitieux qui joue ce soir à Lille une place en finale de la Coupe de la Ligue. De retour de blessure, son jeune attaquant Thomas Touré (22 ans) revient sur la période délicate qu’ont traversé les Girondins et nous livre les clés de leur réussite actuelle.

«Vous avez récemment effectué votre retour comme titulaire après une absence de plusieurs semaines due à une blessure récurrente à la cuisse. Comment vous sentez-vous aujourd’hui ?

Tout va bien. Ma blessure est désormais derrière moi. Ça fait un bien fou de renouer avec la compétition. Je retrouve mes sensations petit à petit. Maintenant, je dois enchaîner les matches à haute intensité et essayer d’être décisif.
Comment avez-vous géré cette période délicate?

Il y a eu des moments difficiles. Surtout mentalement. J’avais envie de jouer, j’étais frustré… Les dirigeants ont été présents. Michel Dussuyer, le sélectionneur ivoirien, également. C’est le genre d’étape qu’il faut savoir surmonter, mais c’était la première longue indisponibilité de ma carrière. C’était important pour moi de me sentir soutenu car dans ces cas-là, on prend un sacré coup au moral. C’est minant, d’autant que j’ai effectué quelques retours. Mais à chaque fois j’ai rechuté. Ça dégoûte.
Parallèlement, le club a vécu lui aussi une situation compliquée (3 succès en 17 matches de la mi-septembre à début décembre)…

Ce n’était pas facile. Les joueurs, le staff, les dirigeants, tout le monde s’entendait bien. On vivait bien ensemble. Il n’y avait pas de tension, pas de problème. L’ambiance était bonne. Mais les résultats ne suivaient pas. Alors beaucoup de gens ont commencé à parler de clans, à inventer des problèmes, à créer des polémiques. Ils étaient loin de la vérité.

Comment expliquez-vous cette mauvaise passe, alors?

Je pense qu’on manquait d’automatismes, de repères. C’était compliqué à gérer pour nous : on faisait tout ce qu’on pouvait mais on n’y arrivait pas. Chaque erreur se payait cash. La Ligue Europa, aussi, nous a pompé beaucoup d’énergie (NDLR : Bordeaux a terminé dernier de sa poule, derrière Liverpool, Sion et le Rubin Kazan). Tout s’est mal enchaîné.
Après la défaite à Ajaccio, fin octobre (2-0, 12e j.), vous aviez d’ailleurs été chahutés par vos propres fans lors de votre retour à Bordeaux. Une supportrice vous avait même accusé de l’avoir insultée…

Les supporters nous ont mis beaucoup de pression. C’est normal qu’ils exigent des résultats, mais ça c’était vraiment n’importe quoi. Quand on est arrivés à Bordeaux, il y avait beaucoup de tensions. Il y a eu certains échanges. Les supporters étaient agacés. Nous, les joueurs, nous étions abattus. Le lendemain, un ami m’a envoyé un message pour me dire « comment ça, t’as insulté une supportrice? ». Moi je ne comprenais rien, alors il m’a envoyé une capture d’écran avec un communiqué d’un groupe de supporters. J’ai démenti dans la foulée sur Twitter.

Après de telles accusations, n’avez-vous pas eu peur pour votre réputation ?

Franchement, non. Je sais comment je suis. Je sais ce que je vaux. Je suis quelqu’un de correct, de poli. Insulter une supportrice, ce n’est pas du tout mon genre. Je ne sais pas pourquoi elle a raconté ça. C’était sûrement pour faire parler…
Quelle était alors l’attitude de Willy Sagnol, votre entraîneur ?

Le coach se sentait impuissant. Forcément. Comme tout le reste du groupe. On faisait du bon boulot aux entraînements et à chaque fois, en match, on faisait une petite erreur qui nous empêchait de nous remettre dans le droit chemin.
Quel discours a-t-il tenu au groupe ?

Son discours a toujours été le même. Il nous a toujours dit que seul le travail nous aiderait à surmonter cette mauvaise passe. Malgré les mauvais résultats, malgré les critiques, on ne s’est pas découragés. Aujourd’hui, ça paye.

Bordeaux n’a plus perdu depuis le 2 décembre (1-0 à Bastia, 16e j.). Quel a été le déclic?

Il n’y en a pas forcément eu un. On a toujours su qu’on avait un bon groupe, on a toujours été conscients d’avoir des joueurs de qualité. La Coupe d’Europe nous a quand même fait beaucoup de mal. À partir du moment où on a été éliminés, on a su se reconcentrer… Puis la chance a tourné, on va dire ça comme ça (rires). Maintenant, ça nous sourit.
Quelles sont les ambitions du club aujourd’hui ?

On veut jouer les Coupes à fond. On est à un match du Stade de France en Coupe de la Ligue (en 8es de finale de Coupe de France, Bordeaux recevra Nantes, le 9 ou 10 février). En Championnat, on vise clairement la deuxième place. Elle est largement jouable. Ça va vite. Derrière Paris, on sait qu’Angers, Nice ou Saint-Étienne vont forcément laisser des points. On fait attention à Monaco… Mais on ne va pas faire de langue de bois ou se contenter de dire qu’on joue l’Europe. On a été pas mal critiqués mais…on n’est qu’à cinq points du podium.

EKB avec l’EQUIPE

C’est un Bordeaux requinqué et ambitieux qui joue ce soir à Lille une place en finale de la Coupe de la Ligue. De retour de blessure, son jeune attaquant Thomas Touré (22 ans) revient sur la période délicate qu’ont traversé les Girondins et nous livre les clés de leur réussite actuelle.

«Vous avez récemment effectué votre retour comme titulaire après une absence de plusieurs semaines due à une blessure récurrente à la cuisse. Comment vous sentez-vous aujourd’hui ?

Tout va bien. Ma blessure est désormais derrière moi. Ça fait un bien fou de renouer avec la compétition. Je retrouve mes sensations petit à petit. Maintenant, je dois enchaîner les matches à haute intensité et essayer d’être décisif.
Comment avez-vous géré cette période délicate?

Il y a eu des moments difficiles. Surtout mentalement. J’avais envie de jouer, j’étais frustré… Les dirigeants ont été présents. Michel Dussuyer, le sélectionneur ivoirien, également. C’est le genre d’étape qu’il faut savoir surmonter, mais c’était la première longue indisponibilité de ma carrière. C’était important pour moi de me sentir soutenu car dans ces cas-là, on prend un sacré coup au moral. C’est minant, d’autant que j’ai effectué quelques retours. Mais à chaque fois j’ai rechuté. Ça dégoûte.
Parallèlement, le club a vécu lui aussi une situation compliquée (3 succès en 17 matches de la mi-septembre à début décembre)…

Ce n’était pas facile. Les joueurs, le staff, les dirigeants, tout le monde s’entendait bien. On vivait bien ensemble. Il n’y avait pas de tension, pas de problème. L’ambiance était bonne. Mais les résultats ne suivaient pas. Alors beaucoup de gens ont commencé à parler de clans, à inventer des problèmes, à créer des polémiques. Ils étaient loin de la vérité.

Comment expliquez-vous cette mauvaise passe, alors?

Je pense qu’on manquait d’automatismes, de repères. C’était compliqué à gérer pour nous : on faisait tout ce qu’on pouvait mais on n’y arrivait pas. Chaque erreur se payait cash. La Ligue Europa, aussi, nous a pompé beaucoup d’énergie (NDLR : Bordeaux a terminé dernier de sa poule, derrière Liverpool, Sion et le Rubin Kazan). Tout s’est mal enchaîné.
Après la défaite à Ajaccio, fin octobre (2-0, 12e j.), vous aviez d’ailleurs été chahutés par vos propres fans lors de votre retour à Bordeaux. Une supportrice vous avait même accusé de l’avoir insultée…

Les supporters nous ont mis beaucoup de pression. C’est normal qu’ils exigent des résultats, mais ça c’était vraiment n’importe quoi. Quand on est arrivés à Bordeaux, il y avait beaucoup de tensions. Il y a eu certains échanges. Les supporters étaient agacés. Nous, les joueurs, nous étions abattus. Le lendemain, un ami m’a envoyé un message pour me dire « comment ça, t’as insulté une supportrice? ». Moi je ne comprenais rien, alors il m’a envoyé une capture d’écran avec un communiqué d’un groupe de supporters. J’ai démenti dans la foulée sur Twitter.

Après de telles accusations, n’avez-vous pas eu peur pour votre réputation ?

Franchement, non. Je sais comment je suis. Je sais ce que je vaux. Je suis quelqu’un de correct, de poli. Insulter une supportrice, ce n’est pas du tout mon genre. Je ne sais pas pourquoi elle a raconté ça. C’était sûrement pour faire parler…
Quelle était alors l’attitude de Willy Sagnol, votre entraîneur ?

Le coach se sentait impuissant. Forcément. Comme tout le reste du groupe. On faisait du bon boulot aux entraînements et à chaque fois, en match, on faisait une petite erreur qui nous empêchait de nous remettre dans le droit chemin.
Quel discours a-t-il tenu au groupe ?

Son discours a toujours été le même. Il nous a toujours dit que seul le travail nous aiderait à surmonter cette mauvaise passe. Malgré les mauvais résultats, malgré les critiques, on ne s’est pas découragés. Aujourd’hui, ça paye.

Bordeaux n’a plus perdu depuis le 2 décembre (1-0 à Bastia, 16e j.). Quel a été le déclic?

Il n’y en a pas forcément eu un. On a toujours su qu’on avait un bon groupe, on a toujours été conscients d’avoir des joueurs de qualité. La Coupe d’Europe nous a quand même fait beaucoup de mal. À partir du moment où on a été éliminés, on a su se reconcentrer… Puis la chance a tourné, on va dire ça comme ça (rires). Maintenant, ça nous sourit.
Quelles sont les ambitions du club aujourd’hui ?

On veut jouer les Coupes à fond. On est à un match du Stade de France en Coupe de la Ligue (en 8es de finale de Coupe de France, Bordeaux recevra Nantes, le 9 ou 10 février). En Championnat, on vise clairement la deuxième place. Elle est largement jouable. Ça va vite. Derrière Paris, on sait qu’Angers, Nice ou Saint-Étienne vont forcément laisser des points. On fait attention à Monaco… Mais on ne va pas faire de langue de bois ou se contenter de dire qu’on joue l’Europe. On a été pas mal critiqués mais…on n’est qu’à cinq points du podium.

EKB avec l’EQUIPE

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