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[Interview/Probable candidate aux présidentielles de 2020] Christiane Djahuié parle de ses ambitions pour la Côte d’Ivoire et souhaite le retour des exilés pour une paix réelle


Abidjan, 09-10-2019 (lepointsur.com) Femme de conviction et véritable battante, Mme Christiane Djahuié, ne cache plus ses désirs de se présenter aux présidentielles d’octobre 2020, en Côte d’Ivoire. Dans cette interview, elle parle sans faut fuyant de ses ambitions pour la Côte d’Ivoire et propose, par ailleurs, le retour des exilés au pays pour une paix réelle et des élections apaisées et inclusives.

Bonjour MADAME Christiane Djahué, pour le moment vous êtes l’une des rares femmes a manifesté le désir de vous présenter à la présidentielle d’octobre 2020, qu’est ce qui motive votre candidature ?

Écoutez je suis candidate à l’élection présidentielle de 2020 parce que je veux impulser le renouveau politique en Côte d’Ivoire. Nos devanciers ont travaillé au rayonnement politique internationale de notre pays tant sur les plans politique, économique, infrastructurelle etc… Mais cela n’est pas suffisant, face aux défis politiques, socio-culturelles, économiques, sanitaires, sécuritaires, éducatifs qui sont ceux du 21e siècle, cela reste profondément insuffisant. Et il faut faire changer les choses, il faut faire plus. Il faut donner plus, il faut être plus inventif, c’est ce que je me propose de faire en portant mon projet politique qui se décline en plusieurs propositions, consignées dans un programme que j’entends soumettre à l’appréciation des Ivoiriens…

Avant que nous arrivons au niveau de la Côte d’Ivoire, le constat est que la gente féminine est lésée au niveau des représentativités des grandes institutions (Assemblée Nationale, municipale, et maintenant sénat).  Elle ne représente que 30% des membres de ces institutions. Si vous êtes élue présidente de la Côte d’Ivoire, qu’allez-vous faire pour changer ou encore booster ce chiffre ?

Vous avez raison de poser la question parce que lorsqu’on observe, quand on considère et qu’on regarde le taux de représentativité des femmes dans la vie civique, professionnelle, publique dans les assemblées parlementaires, on n’est en droit de s’interroger. Si à l’issue de la présidentielle de 2020, je suis élue par les ivoiriens, je m’engage à faire la promotion des femmes, qui ont les capacités et l’expérience requise dans les hautes sphères de l’administration publique et militaire, je m’attellerai à en faire une priorité.

Aujourd’hui, on parle d’autonomisation des femmes, à cet effet est-ce que vous avez prévu quelque chose ?

Vous le verrez lorsque notre programme de société sera disponible.

Madame Christine Djahuié, on vous reconnait comme une écrivaine, une romancière très engagée, vous avez dépeint sans gans les tares de notre société concernant la situation que vivent les Ivoiriens dans votre recueil de nouvelles ‘’L’apatride’’. Que changerez-vous lorsque vous serez élue au soir du 18 octobre 2020 pour les apatrides, les enfants de la rue, les sans-emplois, les sans domiciles fixes, etc… ?

 J’ai envie de dire que je continuerai de faire ce que j’ai toujours fait, à savoir me battre pour que dans notre pays, triomphe la justice et je veillerai au respect des droits des enfants, des femmes, des pauvres, etc.  En somme, je ferais en sorte que les démunis puissent bénéficier   d’une protection sociale. Notamment d’une protection des services civiques.

A qui assimilez-vous les personnages de votre recueil de nouvelles “L’apatride’’, sur la scène politique Ivoirienne. Je veux bien sûre parler du “Parvenu’’ et le “général Habib’’?

Ces personnages n’incarnent personnes en particulier. Nos internes, nos faiblesses. Et la particularité de ces personnages est qu’ils se battent pour réaliser leurs rêves. Que ses rêves soient bons ou mauvais, dans les nouvelles que vous évoquiez, auxquelles je voudrais ajouter la fin d’un héros, Esméralda etc…

Revenons à l’actualité politique, votre commentaire concernant la nomination de 50 ministres par le président Ouattara dans son dernier gouvernement ?

Je me souviens qu’au sortir d’un conseil des ministres, le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly, a laissé entendre que cette nouvelle équipe, est un gouvernement de combat dont l’une des missions premières est de mettre en application le programme social du gouvernement. Cela veut dire que le gouvernement doit être jugé aux résultats. Cela dit j’aurai fait les choses différemment, j’aurai instruit mon Premier Ministre à l’effet de former un gouvernement à l’effectif réduit. Pourquoi cela ? Pour faire des économies sur les salaires des ministres, mais également sur le fonctionnement des ministères. Ces économies seraient injectées dans des secteurs sinistrés tels que l’éducation.

 Nous sommes à 1 an des présidentielles de 2020 et des fils de ce pays, notamment Laurent Gbagbo et Blé Goudé, sont encore hors du pays. Quels sont vos mots pour apaiser les cœurs meurtris, ramener la paix, réconcilier les Ivoiriens, qui d’autres sont en exil, d’autres en prison (les militaires) et ce, depuis la fin de la crise post-électorale de 2011 ?

Pour ma part, je pense que le problème des Africains doit être réglé en Afrique par les Africains eux –mêmes. Ma conviction est que, c’est à ce seul prix que nous garantirons nos libertés. Je suis pour le retour des exilés, le retour au pays des fils et filles de la Côte d’Ivoire.

Pour se présenter à une élection présidentielle aujourd’hui, outre les papiers administratifs, il faut payer une caution qui s’élève à 20 millions. Êtes-vous prêtes à payer cette caution, est–ce que derrière cette charmante Dame que nous voyons ne se cacheraient pas des mains occultes ?

Des mains occultes ? Bon, ce que je voudrais dire tout d’abord c’est que dans nos pays sub-sahariens où les salaires minimums garantis ne dépassent pas les 60 mille francs, je trouve quand même que la caution présidentielle est un frein à toute candidature sérieuse. On ne peut pas aboutir à un appareil politique fort. Pour répondre à votre question, non, je n’ai personne derrière moi.

Vous n’appartenez à aucun parti politique, êtes-vous sûre que toute seule, vous pouvez bouleverser les données ?

Je n’appartiens à aucun parti politique. On fera ce qu’on peut. Le plus important c’est d’avoir tenté. Et on verra par suite, ce que ça va donner.

Interview réalisée par Déli Gueu Jean Claude

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