Actualite

[Interview/Koffi Kobenan Hyacinthe (Drena Guiglo)]  » La réussite des élèves est le fruit d’une étroite coopération entre les enseignants et les parents d’élèves « 


Guiglo, le 13-01-2022(lepointsur.com) En tournée dans sa zone de compétence pour des séances de travail avec les enseignants et les parents d’élèves, précisément à Gblapleu, secteur de l’IEP2, le nouveau Directeur de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation de Guiglo, Koffi Kobenan Hyacinthe a accordé un entretien exclusif à votre organe.

Dans cet entretien, il invite les enseignants et les parents d’élèves d’une part à coopérer étroitement et, d’autre part, à pratiquer le civisme afin de mettre un terme aux inconduites, freins de bons résultats des enfants en fin d’année.

Bonjour Monsieur le DRENA Guiglo. Qu’est-ce qui justifie votre présence sur le terrain, à Gblapleu, secteur de l’IEP2, quelques moments seulement après votre prise de fonction ?

Il était bon pour moi en arrivant ici de faire le tour des différents secteurs à l’effet d’échanger avec les différents acteurs de l’éducation nationale et de l’alphabétisation. Je me suis présenté aux enseignants et nous avons échangé sur les pratiques éducatives, sur la vision à conduire le fonctionnement des structures scolaires. Nous avons parlé de travail, de la vie scolaire, de nos conditions de vie. J’ai demandé aux enseignants de dialoguer avec les parents pour s’entendre sur la manière d’encadrer les enfants pour leur permettre de réussir. Ensuite, il était question de rencontrer les parents pour leur demander de s’impliquer dans l’éducation de leurs enfants, de s’y impliquer effectivement en veillant sur leurs enfants. Je leur ai également demandé d’instaurer un dialogue entre eux et les acteurs de l’éducation. C’est en travaillant qu’on devient premier. Voilà en somme la recommandation faite à la communauté éducative du secteur éducation de Gblapleu de l’IEP2.

A quelques semaines des départs anticipés en congés de Noël par les élèves, votre présence sur le terrain semble-t-elle une tentative de réponse aux maux qui minent l’éducation nationale ?

Bien sûr ! Ce que nous recherchons c’est d’abord la paix dans toutes les structures scolaires de sorte que les acteurs puissent évoluer dans un environnement paisible. Notre présence vise à prendre ensemble un engagement commun de bien travailler, d’améliorer notre environnement, de soigner notre façon de faire, notre comportement. Donc cela est très important pour qu’il y ait apaisement, pour le professeur ou le maître, pour l’élève, pour le parent d’élèves et pour toute la communauté éducative.

La chicotte tant décriée de nos jours a fait ses preuves. Ne pensez-vous pas que l’éducation d’un enfant ne peut se faire  sans la chicotte, vu que la civilisation occidentale est différente de celle de l’Afrique ? En d’autres termes, ne voyez-vous pas que l’absence de la chicotte plonge inéluctablement l’éducation nationale dans un gouffre total ?

Ce n’est pas parce qu’il y a les droits de l’Homme que le droit à l’éducation n’existe plus. Les pratiques éducatives pour mettre l’enfant à l’ordre existent. Il s’agit pour les enseignants qui sont responsables de classe de prendre effectivement leurs responsabilités et faire appliquer les pratiques éducatives. Ce n’est pas forcément la chicote qui permet à l’enfant d’apprendre. Quelles sont les approches pour permettre à l’enfant de suivre et d’être rigoureux avec lui? Il faut retenir que tout cela doit débuter d’abord par l’enseignant, sa rigueur et a fermeté vis-à-vis de lui-même. Pour parler simplement, je m’en vais vous dire qu’on ne badine pas avec l’éducation nationale. Qui aime bien châtie bien sans forcément avoir recours à la chicote. Il y a des méthodes et autres pratiques qu’on peut développer pour contraindre l’enfant à rentrer dans le moule.

Avez-vous aussi prévu de rencontrer les élèves pour échanger avec eux ? 

Bien évidemment. Dans mon chronogramme de travail, la priorité est accordée aux élèves à qui je vais parler. Cela a débuté depuis décembre où nous avons rencontré les élèves du collège la référence. Cela doit se poursuivre selon un mécanisme. D’ici peu, j’adresserai une correspondance au Préfet de Région du Cavally, Préfet du Département de Guiglo afin que nous mettions en place une plateforme qui va réunir les forces de défense et de sécurité et les acteurs à l’effet d’échanger sur les pratiques du civisme à l’école. A notre humble avis, nous pensons que le résultat sera l’apaisement, la tranquilité et aussi la prise de conscience des élèves vis-à-vis de ce que nous attendons d’eux. Mais la formation ne peut pas être juste si les maîtres eux-mêmes ne prennent pas conscience de leur rôle.

Quelle autopsie pouvez-vous faire du milieu éducatif dans le Cavally ? 

Ce qui saute aux yeux tout de suite c’est l’éloignement des parents des pratiques éducatives. Donc il s’agit pour nous de les inviter à s’y impliquer davantage en ne se laissant pas éblouir par des questions de Droits de l’Homme.

Nous sommes au terme de notre entretien. Avez-vous d’autres informations à véhiculer ?

La réussite des enfants sera le fruit d’une étroite coopération entre les parents et les enseignants d’une part et, d’autre part, dans la mise en œuvre de pratiques positives de respect de soi par l’enseignant et l’instauration d’un dialogue de partenariat entre les élèves, leurs parents et leurs enseignants. Bref, que chacun cherche à devenir de vrai citoyen pour améliorer nos résultats en fin d’année.

Réalisé par Laine Gonkanou, Correspondant Régional

Commentaires

commentaires