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Interview/ Jean François Cope: « Le FN en tête serait humiliant pour la France »


Les derniers sondages sur les européennes placent l’UMP numéro 2 derrière le FN. Votre pronostic ?

Jean-François Copé. Attention aux sondages ! Nous faisons tout pour l’emporter car seule l’UMP aura le poids ­nécessaire pour construire une Europe des solutions. Le Front national en tête serait humiliant pour la France !

Que dites-vous aux électeurs du FN ?
Je sais que les Français, exaspérés par l’échec du PS, veulent dire leur colère. Je sais aussi que l’Europe a commis des ­erreurs. Mais, en votant FN, ils donneraient un coup de main à François ­Hollande, choisiraient des députés qui n’auraient ­aucune influence et ­affaibliraient la France. Parce que, avec le FN, c’est l’Europe du blocage et la France du repli.

En quoi l’UMP peut faire mieux que les autres ?
Un seul exemple : Schengen. Les ­socialistes ne veulent rien bouger. Nous pourrons, avec nos alliés européens, faire que les Etats qui ne prennent pas les moyens de contrôler leurs frontières soient sortis de l’espace Schengen (la Grèce, par exemple). Le FN, isolé, sera, lui, impuissant.

L’Europe semble en danger. Nicolas Sarkozy doit-il intervenir avant le vote de dimanche ?
J’en serais très heureux car sa voix compte.

Après vos réponses sur les accusations de surfacturations à l’UMP, d’aucuns ont compris que vous laissiez entendre que c’était pour sauver Sarkozy dont les comptes de campagne avaient explosé ?
Je n’ai rien dit de tel. J’ai simplement observé que le président de l’UMP n’est évidemment pas au courant de la gestion comptable quotidienne. Je veillerai à ce que toute la lumière soit faite, mais je n’accepterai pas les insinuations détestables à mon égard.

Soupçonnez-vous que ces attaques à la veille des élections municipales ou européennes visent à vous affaiblir ?
Je regrette que seule l’UMP soit sous le feu des critiques quand le FN fait l’objet d’une enquête de justice et que des interrogations planent sur les comptes de campagne du PS, du côté de la masse salariale. Tout est fait pour que l’UMP ne puisse pas arriver en tête le 25 mai.

Quelles remarques vous inspire ce scrutin européen ?
L’effondrement de la gauche est prévisible. Le PS n’a pas fait campagne. Manuel Valls a tenu trois meetings pendant que je suis allé dans toutes les eurorégions métropolitaines. Son seul signal a été un tour de passe-passe fiscal qu’il ne peut financer ! Les Français sont trop ­expérimentés pour être dupes.

Selon vous, l’UMP s’en sort mieux ­malgré l’abstention record attendue ?
En 2012, le parti était en lambeaux à la suite des défaites. Aujourd’hui, nous sommes redevenus le premier parti de France. Je le dis aux Français : il faut transformer l’essai le 25 mai, continuer le combat lors des prochaines élections et préparer l’alternance.

Après un tour d’horizon avec les partis d’opposition, l’Elysée semble avoir compris que tous étaient d’accord avec la ­diminution du nombre des régions ?
A l’UMP, nous estimons que onze ­régions représenteraient de puissants contre-pouvoirs face à l’Etat. C’est une révolution qui doit être obligatoirement décidée par les Français, par référendum.

De notre correspondante à Paris M.G.F

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