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Interview : Inondation du pont HKB/ Amara Sanogo (DG de l’Onad) : « Une étude du Bnetd attendue »


Quelle est la responsabilité de l’Office national d’assainissement et de drainage (Onad)  dans les questions de l’inondation du troisième pont ? Que s’est-il réellement passé alors que tout devrait fonctionner normalement ?

L'ONAD et la SODECI peaufinent la stratégie des grands travaux d'assainissement du district d'Abidjan (Ph:Dr)

L’ONAD et la SODECI peaufinent la stratégie des grands travaux d’assainissement du district d’Abidjan (Ph:Dr)

Il convient de préciser qu’il n’y a pas d’inondation du troisième pont mais plutôt celle de  la zone de l’échangeur du pont Hkb situé à Marcory au niveau du boulevard Valery Giscard d’Estaing. Le réseau enterré de drainage de cette zone, avait été obstruée par des gravats lors des travaux de réalisation du pont. Suite à l’interpellation du Ministère des infrastructures économiques, l’Onad a fait entretenir ce réseau par la Sodeci (Société de distribution d’eau en Côte d’Ivoire)  qui est actuellement fonctionnel et qui fait l’objet d’un suivi particulier par cette entreprise. L’exutoire de ce réseau entretenu, qui est  le canal d’Anoumabo, est totalement ensablé. Pour évaluer les travaux de son entretien, une étude a été confiée au Bnetd par le  Ministère des Infrastructures économiques.  Nous sommes en attente des résultats de cette étude.

L’année dernière, les fortes pluies ont fait des dégâts considérables dans le District d’Abidjan. Ces pluies s’annoncent encore. Quelles dispositions avez vous prises pour un meilleur drainage des eaux pluviales afin d’éviter ces mêmes dégâts ?

Dans sa stratégie de prévention des inondations, nous avons engagé deux opérations principales. La première, de plus grande envergure, consiste à entretenir les ouvrages primaires de drainage des eaux pluviales dans le District d’Abidjan (les bassins et ouvrages associés au carrefour de l’Indenié, les canaux et ouvrages de franchissement au Banco (au niveau de l’Autoroute du nord et de Mossikro (Attécoubé). Cette opération couvre toute l’année 2015 et permettra d’avoir une présence sur ces ouvrages à la grande et petite saison des pluies. Elle a été engagée depuis le 02 mars 2015. La seconde opération, dénommée ‘’opération pré-saison des pluies’’, a consisté à curer tous les ouvrages de drainage à ciel ouvert ou enterrés sur les différentes zones potentiellement inondables. Le but de cette opération est de garantir un fonctionnement hydraulique de ces ouvrages et d’éviter ainsi que ces sites soient sous eau.

Le curage des caniveaux dans le district d’Abidjan semble être un  problème crucial pour les populations. Car, à chaque coin de rue, des avaloirs et mêmes des caniveaux sont bouchés empêchant du coup, une meilleure circulation de l’eau. Que faites-vous ?

Pour une meilleure compréhension de la répartition des compétences, l’Onad a en charge l’entretien des ouvrages primaires, des ouvrages enterrés et des ouvrages sous voies et les communes l’entretien de caniveaux (réseau secondaire). Comme indiqué plus haut, l’Office assure l’entretien des ouvrages primaires et le réseau enterré de drainage et des ouvrages sous voies. Pour mieux coordonner les activités d’entretien, l’Office a initié un cadre de concertation avec les communes du District d’Abidjan pour échanger sur la question où les réunions se tiennent tous les premiers jeudi du mois. En plus des travaux et de la concertation, nous lançons périodiquement des campagnes de sensibilisation basée sur des affichages, des spots télé et radio. Nous profitons d’ailleurs de cette tribune pour inciter les populations à ne pas rejeter dans le réseau de drainage les déchets solides, et ne pas y raccorder les eaux usées ni occuper les emprises desdits ouvrages.

Interview : Inondation du pont HKB/ Amara Sanogo (DG de l’Onad) : Une étude du Bnetd attendue #CIV

Le seul travail que voient les populations est sans nul doute, les travaux du bassin du Gourou notamment au carrefour de l’Indenié. Malheureusement, cela dure des années. A quand véritablement la fin des travaux ?

Au niveau du bassin du Gourou en général et du carrefour de l’Indenié en particulier, les intervenants sont multiples. Certes nous intervenons, mais il y a d’autres acteurs. Il s’agit notamment du Programme de gestion intégrée du bassin versant du Gourou-Phase d’urgence (Pgibv-Pu) et le Programme de renaissance des infrastructures de Côte d’Ivoire (Prici). Au niveau du carrefour de l’Indenié, nos services assurent l’entretien des trois bassins (Cie, Lycée Technique et Fraternité Matin) et des ouvrages annexes (canaux et dalots). A ce même carrefour, le Prici réalise des travaux de restructuration de la voie avec la création d’un canal qui à terme permettra la suppression des bassins existants. Sur le bassin versant du Gourou, le Pgibvg-Pu réalise la construction de 4 barrages écrêteurs de crues (Zoo, Paillet Ouest, Paillet Est, Hma), la construction d’ouvrages de drainage au niveau de l’ancienne Casse d’Adjamé et la réhabilitation de 3 barrages écrêteurs de crue (Agban, Dokui Ouest et Dokui Est). L’échéance des travaux déjà engagés est prévue pour la fin de l’année 2015. Néanmoins, les résultats de ces travaux sont perceptibles au regard de la régulation des débits sur le bassin versant et surtout à son exutoire, le carrefour de l’Indenié. L’un des problèmes rencontrés est l’incivisme des populations qui continuent de déverser des déchets solides dans les talwegs et les canaux.

Comment gérez-vous les boues de vidange des installations d’assainissement non collectif ? Puisqu’il n’est pas rare de voir des véhicules de vidange des boues déverser leur contenu à des endroits non appropriés ?

La gestion des boues de vidange est de notre responsabilité. Sur la question, nous avons pris les devants en instituant un agrément d’exercice de l’activité de collecte, de transport et de vidange des boues des installations individuelles. Dans le but d’améliorer la pratique de l’activité, nous avons réhabilité et mis en service trois postes de dépotage des boues de vidange (Abobo, Treichville et Yopougon). Dans le but d’assurer le traitement de ces matières de vidange, nous avons engagé une opération de sécurisation foncière dans les villes d’Abidjan, Bouaké, Yamoussoukro, Korhogo et San-Pedro pour la construction des stations de traitement des boues de vidange. Pour ce qui est de la ville de Korhogo, la procédure de sélection de l’entreprise pour la construction de la station de traitement des boues de vidange est en cours. A terme, l’ensemble des Chefs-lieux seront dotés de station de traitement des boues de vidange pour garantir la protection des milieux récepteurs et préserver la santé publique des populations.

In LG INFO du mercredi 10 juin 2015

 

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