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Interview/Depuis Kong, Ouattara Bakary (Chef du village) parle du massacre des populations de Kong par Samory Touré, de l’accession de son fils Alassane Ouattara au pouvoir…


Abidjan, 24-08-2018 (lepointsur.com)

Dans le cadre de la caravane dite « Découverte » qu’elle a initiée, l’Union des Patrons de Presse en ligne de Côte d’Ivoire (UPLCI) a séjourné dans la ville de Kong du 19 au 22 juillet 2018. À cette occasion, le chef du village a accordé une interview synchronisée à l’ensemble des journalistes de l’Uplci. Sa Majesté Ouattara Bakary a retracé la riche et triste histoire de cette ville mythique depuis le massacre de ses populations par Samory Touré à l’accession au pouvoir d’Etat de son fils Alassane Ouattara.

Les souffrances, les satisfactions, les rêves et les attentes des populations de la région d’origine de l’actuel chef de l’Etat ivoirien n’ont pas été occultés par le garant de la tradition de Kong. Mais à la fin le garant de la tradition a lancé un message de paix et de réconciliation. Lisez plutôt.  

Chef, comment Kong a vécu les événements  au cours de la crise  que la Côte d’Ivoire a connue et comment se présente Kong aujourd’hui, quand on sait que  Alassane Ouattara  est le fils de Kong, et qui luttait pratiquement avec Laurent Gbagbo ? Est-ce que Kong a été particulièrement éprouvé, attaqué et  visé parce que Ouattara vient d’ici ?

Justement, comme vous le dites, on a été vraiment visés. Il faut avoir le courage de le dire, on a été  visés directement par le président Gbagbo. Son adversaire était notre frère et nous aussi en son temps on avait bien  dit et précisé qu’Alassane Ouattara était le choix de Kong ou rien. Dès le départ même, quand sa candidature avait  été refusée à la magistrature  suprême en 2000 nous, à Kong ici, nous nous étions réunis  au grand foyer, avions pris  la   décision avec tous les chefs de villages  et  notables du département de Kong pour qu’il soit le député de Kong. Cette candidature avait été aussi rejetée. C’est à ce moment que nous avons décidé  à l’unanimité de faire le boycott actif. Et ça été vraiment actif. Kong est resté cinq ans sans avoir un seul siège à l’Assemblée nationale.

Et pendant ce temps comment l’administration fonctionnait-elle?

On n’avait qu’un seul sous-préfet à l’époque ici. C’est avec lui  qu’on  se débrouillait et  qu’on faisait  tout. Et,  comme nous savions bien que ce que nous avons fait ne plaisait pas au pouvoir, nous étions prêts à assumer parce qu’on ne peut pas faire d’omelettes sans casser des œufs.

Est-ce à dire que Kong a été marginalisé, lésé dans le développement de la Côte d’Ivoire à cause de cette  situation que le fils de Kong a vécue ?

Oui, le terme même est moins dit. J’allais dire même que Kong a été mis aux oubliettes. Personne ne parlait de Kong. Même les quelques fonctionnaires qu’on affectait à l’époque  à Kong ici venaient très très difficilement. Puisque dans votre ministère, dès qu’on dit que vous êtes affectés à Kong, vos collègues qui sont aux alentours, tout le monde pleure et vous dit ‘’Yako’’. Sur le plan administratif, on a vraiment souffert.

Sur le plan médical même, c’était encore pire. La ville  n’avait ni médecin ni infirmier. À l’époque, on était considéré comme des hommes contre le pouvoir et donc des gens à bannir. Le pouvoir refusait de nous affecter une ambulance. Les gens, à l’époque, étaient obligés de transporter les malades et les femmes enceintes  dans des camions  de trois tonnes chargés de maniocs ou d’ignames pour les emmener à Ferké (Ndlr/ Ferkessedougou).

Comment Kong a vécu la crise entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara ?

Nous avons  vécu cette crise  plus que les autres ivoiriens, puisque l’adversaire clé même de Laurent Gbagbo était Alassane Ouattara, originaire et digne fils  de Kong. Laurent Gbagbo aussi, en son temps, a fait ce qu’il pouvait faire à Kong. Durant le règne de Gbagbo, nous sommes restés à Kong ici 90 jours sans électricité. Durant trois bons mois. Et pourtant, Il n’y avait pas de panne. Et c’était dans le mois de carême.  On jeûnait. Toutes les démarches entreprises dans ce sens  à Ferké et Korhogo sont restées vaines. Pendant trois mois, on ne pouvait pas boire d’eau glacée et quand on partait à la prière on n’avait pas de lumière. Nous étions des laissés- pour-compte.

Ont-ils donné les raisons à ces cas de coupure ?

Nous-mêmes savions les raisons. Sinon comment on peut priver une population d’électricité  sans avoir une raison ? Ils avaient leurs raisons. On le comprenait, mais ça, c’est la politique africaine.  Sinon ils n’avaient pas  le droit de faire ça. L’électricité, c’est une compagnie  commerciale où nous payons nos factures. Ce n’était pas une panne et  c’était fait exprès. Et comme le pouvoir était le plus fort à ce moment, il a fait ce qu’il pouvait faire. Nous en avions énormément souffert. Hélas !

Alors chef, on nous  parlait d’insécurité, d’attaques de coupeurs de route et d’assassinat à un moment donné à Kong. Aujourd’hui, qu’est-ce qu’il en est?

Le chef du village et la délégation de l’UPL-CI ont posé pour la postérité

Aujourd’hui, on peut se frotter les mains. On peut même pousser un ouf de soulagement. Il faut reconnaître que le commandant de brigade qui est  présentement à Kong, M. Ouattara Fangama, fait l’essentiel au plan sécuritaire. Depuis que moi-même  je suis né à Kong jusqu’à présent (j’ai plus de  50 ans) je n’ai jamais vu un CB aussi compétent, efficace  et travailleur que ce monsieur. Avant son arrivée ici, il ne se passait pas deux jours sans qu’il n’y ait mort d’homme. Et ces coupeurs de route faisaient le tour de la région.

Quand on apprend le matin qu’ils ont coupé la route de Dabakala à deux kilomètres d’ici, en moins d’une heure, vous allez apprendre encore qu’ils ont coupé la route de Ferké. En moins de 40 minutes, on apprend encore qu’ils ont coupé la route de Bouna. Ils ne sévissaient pas sur une seule route.  Ils faisaient le tour de la région en un seul jour sans être inquiétés. Ils s’attaquaient aux véhicules en provenance d’Abidjan et de Bouaké. Il ne se passait pas  deux jours sans qu’on ait un mort parmi les passagers.

Aujourd’hui on peut dire  merci à ce vaillant commandant. À l’époque, même pour aller dans son propre champ, le fait de voir un homme devant toi, tu ne pouvais plus avancer. Tu reculais. Et  effectivement, ces gens-là ont vraiment sévi ici. Ces bourreaux n’hésitaient pas à dire ouvertement aux passagers que depuis que le président Alassane Ouattara a eu le pouvoir, il les a oubliés.  Donc, ils  vont prendre  ‘’pour eux’’ (Ndlr : leurs salaires ou leur récompense)   dans les  mains de ses parents (Ndlr : les parents du chef de l’Etat) . Ils disaient ça aux passagers. Avec l’arrivée du CB Fangama Ouattara, aujourd’hui, on peut circuler tranquillement  dans le département de Kong sans du tout s’inquiéter. Oui, il faut le dire honnêtement, la région de Kong est totalement en sécurité, actuellement.

Qui étaient réellement ceux qui agressaient ainsi?

Ce sont les ex-combattants qui agressaient. Ils n’acceptaient pas que les gens regardent droit  dans leurs yeux. Ils ont toujours leurs cagoules. Ils n’attaquaient pas à visage découvert.

Vous étiez le point de mire des adversaires de votre fils. Depuis 2011 que votre fils est au pouvoir, est-ce qu’il vous a rendu l’ascenseur  pour les efforts  que vous avez consentis pour lui ?

Il faut avoir le courage de le dire. Il nous a rendu largement l’ascenseur. Aujourd’hui, au niveau du département de Kong, je peux dire que tout le monde est satisfait. Comme un être humain n’est jamais totalement satisfait, même si on l’envoie au ciel, il demandera toujours quelque chose. En sept ans, ce qu’il a fait pour nous, si on avait eu ça depuis l’indépendance jusqu’à ce qu’il accède au pouvoir, Kong serait aujourd’hui un petit Paris.

Qu’est-ce que vous avez reçu concrètement ?

Il a renforcé l’administration. Ce vaste territoire de 78 villages n’avait qu’un seul sous-préfet à l’époque. Imaginez-vous quand on doit quitter Kong pour aller à kilimouno, ça fait 69 kilomètres. Quitter Kong pour aller à Kaclopa, ça fait 65 kilomètres. Appréciez vous-mêmes les difficultés.  Il a renforcé l’administration et a érigé plusieurs  villages en chefs-lieux de sous-préfectures. Nous sommes devenus un département, l’électricité a été renforcée au niveau de la  ville et les villages de plus de 500 habitants sont de 55% à 65% électrifiés.

Il a pensé à la santé. Il y a un hôpital en construction. Cet hôpital arrangera toute la sous-région. La ville est aujourd’hui bitumée. Avec lui, on a eu un peu de bitume. Nous sommes satisfaits.  Sinon, avant, surtout en saison pluvieuse, il était difficile de faire venir des véhicules à Kong. On ne pouvait pas circuler à cause de l’état de dégradation des voies. Avec lui, nous avons eu du bitume. C’est déjà un grand soulagement pour ses parents que nous sommes.

Avant, dans les régions du Nord, certains  parents partaient chercher leurs enfants des salles de classe pour les conduire au champ. Cela se poursuit-il encore ?

Avec l’arrivée de notre frère au pouvoir, qui nous a dit que l’école est obligatoire, cela a vraiment cessé. Aujourd’hui, dans tout le département de Kong, le préfet et les sous-préfets font une campagne dans tous les villages pour dire aux parents que   ‘’l’école  est obligatoire’’ pour tous les enfants qui ont l’âge d’aller à l’école. Et  que  tous ceux qui se dérobent à cette décision sont punis par la gendarmerie. Quand on parle de prison à un Africain, il a peur. Aujourd’hui, tout le monde envoie son enfant à l’école.

À combien peut-on estimer le pourcentage des jeunes  scolarisés dans votre région ?

Aujourd’hui, on peut l’évaluer à 70%.

Vous en tant que chef de Kong, Pouvez-vous nous raconter un peu  l’histoire de la ville de Kong ?

Il faut dire que la  ville de kong a été créée entre le Xème et le XIème siècle. La petite moquée est plus âgée que la grande mosquée que vous avez visitée tout à l’heure. Cette grande mosquée a marqué l’histoire de Kong, c’est par rapport à la guerre que Samory Touré a déclarée à Kong.  On ne  peut pas parler de Kong sans parler de cette grande mosquée. Quand la population a su qu’elle ne pouvait pas  échapper à  cette guerre, tous ceux qui étaient de grands marabouts se sont habillés en blanc pour aller  dans cette  mosquée. Et c’est cette mosquée qu’il a fait tomber sur les gens et beaucoup d’entre eux  sont morts sous les décombres.

Petit à petit, Kong retrouve le développement

Tous les trois ans, les quatre ans, nous apportons des retouches à la mosquée. Cette façade a été reprise. C’est de Dabakala que Samory est entré à Kong pour venir massacrer les populations de Kong. À ce moment-là, Sékou Ouattara qui est le grand père du président actuel (Ndlr : Alassane Ouattara)  était déjà là. Il est le fondateur de l’empire de Kong. Il avait une armée très organisée. Mais Kong existait déjà avant l’arrivée de Sékou Ouattara. C’est pourquoi il y a une différence entre la chefferie du chef de village et celle du chef de canton. Un chef de village est toujours  plus âgé dans la tradition  que le chef de canton.  S’il n’y avait  pas de village, il n’y aurait  pas  de canton. Quand il n’y a pas de village, il n’y a pas de canton. Sékou Ouattara est le fondateur de l’empire de Kong.

Mais Kong existait déjà avec un chef. Les deux chefs collaboraient en parfaite harmonie. A l’époque Kong était un ‘’État’’ très avancé. Sékou Ouattara avait aussi une armée composée de sofas. On pouvait trouver tout ici. La civilisation est venue trouver que Kong était déjà civilisé. Nos parents étaient instruits   en arabe, ils écrivaient déjà des lettres. Il y avait des tisserands, ils habillaient des forgeons, etc. Mais c’est la guerre de Samory qui a détruit l’empire de Kong et qui a fait éclater la population de Kong. Chacun est parti de son côté. Certains sont partis au Ghana, au Burkina et au Mali. On peut trouver partout aujourd’hui des gens de Kong. Et c’est ce que les gens n’ont pas compris et font exprès de ne pas chercher à comprendre. C’est ce qui a fait que la réception de la candidature de notre frère qui est au pouvoir a été dure. Alassane Ouattara est purement et authentiquement  fils de kong.

Il n’est pas un Burkinabé Comme certains, par calcul politicien, veulent le faire croire. Ses  grands parents viennent  de la famille de Sékou Ouattara. A l’époque, Sékou Ouattara avait fait partager ses enfants dans les différentes zones.  L’un de ses fils  était installé à Folon un autre installé à Limono et  un autre encore qu’on appelait Somaoulé  était installé à Linguékro qui est le village natal de l’actuel président. Sékou Ouattara lui-même, en tant que ‘’préfet’’ était installé à Kong ici. Ses enfants qui étaient installés dans ces différentes zones lui apportaient des nouvelles au fur et à mesure. Tout cela pour se préparer contre les ennemis.

À l’époque, il n’y avait pas de cultivateurs  à Kong. Tout Kong était commerçants. Ses sofas accompagnaient les commerçant pour aller acheter le sel et la cola. L’histoire de coupeurs de route n’a pas démarré aujourd’hui. C’est par rapport à ces coupeurs de route que Sékou Ouattara faisait accompagner les commerçants pour aller acheter le sel et la cola avec les sofas et les escorter aussi à leur retour.

Où les commerçants partaient-ils acheter la cola et le sel ?

À l’époque, on appelait ça le Soudan (Ndlr : Mali actuel). On venait vendre ça ici. Kong était un grand centre commercial.  Les commerçants partaient prendre  la cola au Soudan. Avant la destruction de Kong, Kong abritait cette grande  mosquée (Ndlr : les membres de l’UPLCI ont eu l’occasion de la visiter).

L’Etat de Côte d’Ivoire existait-il déjà ?

L’État de Côte d’Ivoire n’existait pas à ce moment.

Kong qui était une grande agglomération a été secouée par la guerre de Samory Touré. Il y a eu un leader qui était le grand-père du président Alassane Ouattara .Kong qui renaît de ses cendres est-elle alors une ville martyre ?

Oui, Kong a été  une ville martyre. Les Kongois ont été colonisés avant la colonisation. Avant même l’arrivée des Blancs en Côte d’Ivoire, les populations de Kong étaient déjà colonisées. Les Kongois étaient déjà des intellectuels parce qu’ils savaient lire et écrire des lettres en arabe. Kong était déjà une ville  civilisée avant même la naissance de Ouattara.  Kong était déjà une ville bien organisée les différents chefs qui la géraient. Après la destruction de Kong par Samory, on nous  avait dit que 100 ans après, Kong allait renaître. On avait tout ça en mémoire. Mais on ne savait pas comment.

Donc  c’est la prophétie qui est en train de se réaliser sous Alassane Ouattara ?

Oui, justement ça été dit. À l’époque, celui qui est venu avant Alassane, c’était son grand frère Gaoussou Ouattara ( Ndlr : décédé, paix à son âme)  qui a été élu premier  député de Kong. On avait aussi dit à l’époque  qu’un descendant de Sékou Ouattara allait plus régner que lui à Kong. Donc, quand son grand-frère Gaoussou Ouattara était arrivé ici, chacun de nous avait pensé que c’était lui.  On ne savait pas que derrière lui se cachait encore un autre baobab. Effectivement, le président Ouattara a accédé au pouvoir. Cela a été précédé par  la souffrance du président lui-même et de la population de Kong, en général. Mais c’était peut-être là le passage obligé que Dieu nous a réservé.

Comment expliquez-vous la guerre entre Samory et Kong ?

Le commandant de brigade qui est présentement à Kong, M. Ouattara Fangama, fait l’essentiel au plan sécuritaire, selon le chef

Il y a deux versions sur la destruction de la ville de Kong. Certains disent que c’est pour pouvoir islamiser la ville de Kong que Samory a détruit la ville de Kong. D’autres disent que c’est par rapport à l’alliance que les Ouattara de Kong ont signé avec les Blancs que Samory a détruit Kong. Ceux qui ont dit que c’est l’alliance signée entre les Ouattara et les Blancs ont raison parce qu’avant l’arrivée des Blancs, Kong avait sa mosquée, et Kong était islamisé. Mais Samory était contre les Blancs. Or, tout le monde sait que Binger a fait un moment ici avant de partir au Sud (Ndlr : Bingerville). C’est ce qui a fait que Kong  a été détruit par Samory ?

Est-ce qu’en réalité cette  alliance avait été effectivement signée ?

Oui, cette alliance avait été bel et bien signée. En partant, Binger avait dit aux parents qu’il reviendrait, qu’il ne mettrait pas trop temps à revenir.  C’est après avoir quitté Kong  qu’il est parti à Bingerville. Mais il n’est plus jamais revenu.

Quelle est la composition de la population de Kong aujourd’hui ?

Aujourd’hui, il y a un peu de tout. Nous à notre temps quand on était encore petit, on pouvait dire à cette époque que Kong était à 100% musulman. Mais aujourd’hui, avec l’arrivée de nos frères Mossi et Lobi, on rencontre  différentes religions à Kong. Il y a des musulmans et des chrétiens ici. La cohabitation est pacifique.

Avec l’arrivée  des Mossi et des Lobis, on trouve toutes les religions à Kong, mais c’est la religion musulmane qui domine. Il y a des chrétiens parmi nous. Kong a été toujours une population pacifique. En face de la gendarmerie, il y a une église en construction. Les Lobis sont avec nous il y a plus de 30 ans. On ne peut pas les empêcher de pratiquer leur religion. Même dans leurs  campements, certains ont transformé leurs cases en églises. Donc, il n’y a pas de problème de religion ici à Kong. L’entente entre chrétiens et musulmans est parfaite.

Quelle sont les grandes familles de Kong ?

La population de Kong est dominée par les Ouattara. Il y a quatre grandes familles à Kong. Le chef de canton de Kong est Ouattara. Le chef du village est Ouattara. Donc c’est une ville des Ouattara.   Kéléhou,   Djagninanso, Kombisso et Somanso sont les quatre grandes familles de Kong.

Vous avez dit que Ouattara a beaucoup fait pour ses parents de Kong et qu’on ne peut pas être totalement satisfait, la satisfaction n’est pas ici-bas. Mais aujourd’hui, quels sont les autres besoins des populations de Kong en dehors de ce que Ouattara a déjà réalisé et qu’il continue de réaliser. Qu’est-ce que vous rêvez d’avoir encore ici à Kong ?

Au niveau de la ville de Kong, nous sommes  à plus de  50% satisfaits. Avec l’accroissement de la population, il y a certains villages qui étaient  à l’époque à 100 ou à 150 habitants qui sont passés aujourd’hui 500 âmes. Nous avons besoin de deux  choses importantes qui sont les routes et l’eau. On a toujours dit que la route précède le développement.

Vous qui avez connu la Côte d’Ivoire sous  Houphouët-Boigny, Henri Konan Bédié, Guéi Robert et Laurent Gbagbo, comment appréciez-vous la gestion de votre fils ? Êtes-vous fiers de votre fils Alassane Ouattara ?

Nous sommes très fiers de sa gestion. Vous savez, quand vous êtes président de la République, vous avez un gâteau qui appartient à toute une nation. Où y-a-t-il ‘’palabre en mangeant’’ ? C’est quand tu prends le plus gros morceau de viande et que tu me donnes le plus petit morceau qui entraine la bagarre. Mais quand le chef de famille sait partager, il n’y a pas de palabre. Nous sommes très contents de sa gestion.

On ne peut pas trouver aujourd’hui un département ou une sous-préfecture en Côte d’Ivoire où le chef de l’Etat n’a rien fait, n’a pas travaillé.  C’est vrai que l’être humain ne peut pas être satisfait à 100%, mais avec ce qu’il a réalisé et continue de réaliser, nous ne pouvons que le remercier. Nous demandons à ceux qui viendront après lui de ne pas privilégier un département et délaisser les autres. Tous ceux qui sont morts à cause de lui ne sont pas des Kongois. Quand tu viens au pouvoir, il faut quand même partager. Que Dieu l’assiste à réussir sa mission dans l’intérêt de tous les Ivoiriens.

Quel message avez-vous à lancer à l’endroit des populations ivoiriennes ?

J’invite tous les Ivoiriens à faire vraiment la paix. Sans paix, il n’y a pas de développement. Ce que nous avons connu dans le passé  doit être une leçon pour chacun. Même quand on n’a rien en poche et qu’on vit tranquillement, on sait où mettre la main pour avoir quelque chose à mettre sous  la dent. Après 10 ans de guerre la Côte d’Ivoire a pu se réveiller. On ne trouve plus les séquelles de cette guerre à Abidjan. Préservons ce beau pays.

Nous avons un intérêt commun qui est la Côte d’Ivoire. Préservons ce beau pays qui fait notre fierté. Aimons-nous surtout les uns les autres. Qu’Allah bénisse tous les Ivoiriens. Merci surtout à vous les journalistes de la presse en ligne qui, malgré la distance, avez décidé de venir jusqu’ici pour comprendre l’histoire et connaître la vérité. Je vous encourage aussi dans votre noble mission d’information et d’éclairage pour toute la nation ivoirienne. Je vous souhaite un bon retour à Abidjan et dans vos familles.

Interview réalisée par l’Uplci

 

 

 

 

 

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