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INTERVIEW : Charles TRA BI (Président du FORDPCI)/


“VOICI MES PRINCIPAUX OBJECTIFS »

Dans cet entretien, Charles Lambert TRA BI, président du Forum des Directeurs de Publication de Cote d’Ivoire(FORDPCI) parle de son organisation et fixe ses principaux objectifs. 

Charles Lambert Tra Bi, Président du FORDP-CI (Dr)

Charles Lambert Tra Bi, Président du FORDP-CI (Dr)

Votre organisation, le Forum des Directeurs de publication (Fordpci), créé en décembre 2013, a rendu public son bureau. Depuis lors, quelles actions avez-vous menées en tant que creuset des Directeurs de publication de Côte d’Ivoire ?

Charles TRA BI : Le Forum des Directeurs de publication de Côte d’Ivoire, en abrégé, Fordpci, est né effectivement fin novembre-début décembre 2013. Les Directeurs de publications des organes qui paraissent régulièrement s’étaient retrouvés à Grand-Lahou, dans le sud Ouest du pays, pour mettre en place cette organisation. Il nous fallait d’abord, avant de mener les actions sur le terrain, utiliser les voies administratives pour officialiser et faire connaître la structure. C’est ce qui a été fait. Le Fordpci est désormais une structure reconnue par l’Etat de Côte d’Ivoire parce que enregistrée à la Préfecture d’Abidjan. Mieux, un mois seulement après l’Assemblée générale qui l’a porté sur les fonds baptismaux, le Fordpci a fait partie des organisations de la presse nationale qui étaient récemment à la présidence de la République pour présenter les vœux au Chef de l’Etat Alassane Ouattara.  Jeudi 23 janvier 2014, notre organisation était invitée, au nombre de bien d’autres structures de médias, à présenter les vœux de nouvel an au ministre de la Communication, la tutelle. C’est parce que le Fordpci s’est présenté comme une structure crédible dans la presse ivoirienne qu’il a pu gravir les marches de la reconnaissance officielle aussi vite.  Quant aux actions à mener sur le terrain, nous les préparons. Un séminaire de formation des DP est prévu dans les semaines à venir. Mais avant, nous allons procéder à l’investiture du Bureau du Fordpci, cérémonie que nous voulons marquer d’une pierre blanche. Ce sera un des événements majeurs en ce début d’année au niveau de la presse tant les personnalités invitées sont de qualité. L’évènement aura lieu dans la première moitié du mois de février prochain. C’est vous dire que le Fordpci est né et avance pour une presse ivoirienne crédible et responsable.

Concrètement, que comptez-vous faire pour revaloriser la fonction de directeur de publication ?

Vous savez, la loi No 2004-643 du 14 décembre 2004, portant régime juridique de la presse votée par le législateur fait injonction aux Directeurs de publications que nous sommes, garants moraux et juridiques des organes de la presse, de s’organiser. D’où la naissance du Fordpci. C’est une organisation qui se veut sérieuse, en vue d’exercer une gestion morale rigoureuse dans le secteur de la presse ivoirienne où, sachez-le, les Directeurs sont un maillon important, sinon le plus important maillon, de la chaine. Donc pour revaloriser l’importante fonction de Directeur de publication, il nous faut une notoriété aux doubles plans nationaux et internationaux.  Nous allons jouer à fond la carte de la crédibilité et de la transparence dans tout ce que nous allons entreprendre de faire. Il nous faut aussi et surtout un siège, ce qui a cruellement manqué jusque-là aux DP de Côte d’Ivoire. Vous savez, une organisation ne saurait être prise au sérieux si elle n’a pas une existence physique qui n’est autre que sa situation géographique. Le Fordpci sera une structure forte s’il a un siège digne de ce nom. Et nous nous attelons à acquérir ce siège dans les semaines à venir. Revaloriser la fonction de Directeur de publication, suppose aussi que nous soyons formés. Car un Directeur de publication qui ignore les techniques de rédaction est un danger pour lui-même, pour sa rédaction et pour le pays.

Quelles sont les projets du Fordpci en cette année 2014 ?

Il est vrai que nous avons un programme d’activités ambitieux pour la presse pour cette année 2014, programme que je ne pourrai dérouler de façon exhaustive dans cet entretien. Seulement, sachez que le Fordpci fait de la formation des Directeurs de publication, mais aussi des journalistes, sa priorité. La formation d’un journaliste aux techniques de l’écriture est une bonne chose. Mais, je le redis, un DP bien formé, c’est encore mieux pour un organe de presse crédible et ambitieux. La Côte d’Ivoire sort d’une crise grave et la presse doit aider à la réconciliation nationale. Et donc en tant que garants moraux des lignes éditoriales des organes de presse, les DP doivent contribuer au retour d’une paix durable. C’est pourquoi le Fordpci va initier des séminaires tendant à enseigner aux journalistes d’agir dans consolidation de la paix. C’est un cadre apaisé que les journaux peuvent se vendre normalement et garder leur équilibre. Réconcilier la presse avec les Ivoiriens qui la regarde de mauvais œil, c’est rétablir aussi la confiance inter ivoirienne. Le Fordpci prévoit également, dans un agenda, un gala d’excellence, à l’instar des Ebony de l’Unjci, Les Directeurs Publication qui auront observé l’éthique et la déontologie durant une période donnée seront primés. Notre souhait, stimuler une sains émulation et favoriser le culte de l’excellence. Voilà en gros, ce que le Fordpci entend faire cette année avec le soutien de tous. 

Comment comptez-vous améliorer les rapports entre employés et patrons de presse ?

J’ai toujours considéré que sans patron il n’y a pas d’employé et sans employé, point de patron. C’est vous dire combien il est nécessaire que les deux entités se comprennent pour que l’entreprise de presse existe.  Les rapports entre employés et patrons de presse deviennent tendus, généralement  sur l’épineuse question du traitement salarial, en tout cas pour ce que je sais de la presse ivoirienne.  Le Directeur de publication, en sa qualité de premier responsable de la rédaction, donc lui-même employé, doit  travailler à améliorer les rapports avec le patron de presse. Comment ? En favorisant l’excellence dans sa rédaction et en relevant le niveau de la presse par le goût du travail bien fait. De sorte à améliorer la productivité et la qualité du travail. Mais le DP doit aussi et surtout veiller à l’application des engagements sur  la convention collective, généralement pomme de discorde entre patrons et employés.

Avant le Fordpci, il y avait la Cndpci, quels sont vos rapports avec les responsables de cette structure ?

Pour nous, et vous pouvez le vérifier, le Fordpci est le creuset de tous les Directeurs de publications de Côte d’Ivoire qui y ont adhéré massivement. Vous n’avez qu’à consulter le bureau exécutif du Fordpci et vous auriez tout compris. Cela dit, les Directeurs de publication veulent être mieux dirigés et entendent être crédibles au sein du Forum.

L’image de la presse ivoirienne est aujourd’hui sérieusement écornée. Pas d’Ebony, suspicion de corruption avec l’affaire Assalé Tiémoko… Quel commentaire ?

Souffrez que je ne commente pas ces affaires-là, ici et maintenant, en ma qualité de président du Fordpci. Le bureau du Forum va se réunir en sa séance hebdomadaire à l’issue de laquelle une déclaration pourrait sortir qui donnera la position du Fordpci sur toutes ces questions. Toutefois, en ma qualité de Vice-président de l’Unjci, je m’en tiens à la déclaration qui a été produite par la structure. Je déplore et je regrette tout ce que nous connaissons en ce moment et qui n’honore pas notre corporation.

                                         Interview réalisée par Sériba Koné

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