Interdiction de consommer la viande de brousse/ La galère des vendeuses.
En vue d’impliquer les populations aux actions de prévention contre le virus de l’Ebola, Dr Raymonde Goudou Coffie, ministre de la santé s’est exprimée en ces termes : « L’Ebola est aux portes de la Côte d’Ivoire. Pour le prévenir, nous demandons aux populations d’arrêter de consommer la viande de brousse tels que l’agouti, le rat palmiste, le singe …ou même d’avoir un contact direct avec eux ». Comme une traînée de poudre, cette sensibilisation a gagné du terrain. Du coup, les effets collatéraux ne se sont pas fait attendre. Déjà dans la commune de Yopougon, les vendeuses de viandes de brousse rencontrées sur leur site communément appelé ‘’Le Brûloir’’ ont exprimé leur inquiétude face à cette situation qui selon elles, n’est pas faite pour les aider. « Nous sommes foutues. Comment allons-nous faire pour nourrir et scolariser nos enfants alors que nos maris sont au chômage ? » Se sont-elles inquiétées. Pour des populations, qui considèrent ces mesures trop drastiques, « l’Etat de Côte d’Ivoire doit plutôt chercher à contrôler les flux migratoires et veiller sur nos frontières au lieu de s’en prendre à ces pauvres femmes. C’est de ce commerce qu’elles et leurs familles vivent. » En tout cas, c’est le désespoir que nous avons lu sur le visage de ces commerçantes. Avec sur leurs différents étals, une variété de viandes de brousse notamment l’agouti, la biche, le rat palmiste etc. Sans la moindre clientèle. Les petits brûleurs n’ont pas non plus caché leur déception. Pour eux, c’est une autre galère à laquelle ils devront désormais faire face. Quel est le sort réservé à nos parents du village qui vivent de la chasse ? Notons que la fièvre Ebola est de retour en Afrique de l’Ouest. Le virus Ebola fait partie de la famille des fièvres hémorragiques africaines. Ces maladies détruisent le système immunitaire de la victime. Les symptômes ressemblent à ceux d’une terrible grippe : fièvre, faiblesse intense, céphalées et irritation de la gorge. Puis surviennent des diarrhées, une insuffisance rénale, de la tachycardie et enfin des hémorragies internes et externes : vomissements de sang, pétéchies, éruption maculo-papuleuse, purpura… Le plus souvent, la mort intervient par embolie cérébrale. Le taux de mortalité des personnes infectées varie de 25 à 90%. Pour l’heure, il n’existe aucun traitement curatif malgré les quelques essais effectués pour un vaccin. Le « patient zéro » contracte le virus par une contamination accidentelle avec des animaux notamment des singes qui sont eux-mêmes infectés par des chauves-souris frugivores. Ce premier malade ne peut contaminer d’autres individus que s’ils ont un contact direct avec son sang, ses sécrétions, sa salive, son sperme, son urine ou encore ses organes.
Opportune Bath