Inondations au Canada: le Québec les pieds dans l’eau


Le Québec fait face à d’importantes inondations depuis plusieurs semaines. Les régions situées le long du fleuve Saint-Laurent sont particulièrement touchées, que l’on parle notamment des municipalités de Gatineau, non loin de la capitale canadienne Ottawa, et de Montréal. Quelque 187 villes ou villages seraient touchés, forçant l’évacuation de près de 3 700 personnes.

D’une certaine façon, ces inondations sont liées à un phénomène saisonnier car elles surviennent après la fonte des neiges, à un moment de l’année où les cours d’eau et les rivières sont déjà très hautes. Ce printemps s’ajoute un très long épisode pluvieux.

Depuis deux semaines, il ne cesse de pleuvoir, presque tous les jours. Les sols déjà gorgés de la fonte de la neige sont saturés, et l’eau finit par envahir les plaines. C’est particulièrement vrai dans une région comme le lac Saint-Pierre, qui constitue un élargissement du fleuve Saint-Laurent. Les champs très bas ont été envahis par les eaux fluviales.

Vu des airs, cela donne l’impression qu’une nouvelle mer intérieure est apparue. Pour corser le tout, les marées sont parmi les plus fortes de l’année. Or, le fleuve Saint-Laurent vit au rythme de ces marées qui accentuent encore le débit d’eau. Il y a six ans, la vallée du Richelieu, non loin de Montréal, avait elle aussi connu de graves inondations pendant plus d’un mois. Cette fois-ci, la zone touchée est beaucoup plus étendue, et surtout concerne des zones urbaines comme certains quartiers de Montréal.

Etat d’urgence

Dès le début, la sécurité civile a coordonné les secours, pour s’assurer de la sécurité de tous les résidents. Certaines municipalités ont décrété l’état d’urgence pour disposer de plus de ressources, et plus de 2 000 soldats donnent un coup de main pour ériger des digues ou évacuer des gens. Les barrages et les réserves d’eau permettent aussi de gérer le débit des rivières.

En même temps, la population découvre qu’elle manque de données essentielles pour mieux comprendre pourquoi des zones jugées inondables seulement une fois par siècle se retrouvent les deux pieds dans l’eau. Le gouvernement canadien ne dispose pas assez de cartes à jour tenant compte de la nouvelle réalité des changements climatiques. Autrement dit, les berges d’une rivière pouvaient être considérées comme sûres il y a 20 ans, et se retrouver aujourd’hui sous l’eau car la fréquence des fortes précipitations augmente ou qu’on a trop bétonné un peu plus haut.

Revoir les règles pour les permis de construire

Le maire de Montréal a indiqué que les municipalités qui constituent cette région doivent mieux se préparer aux conséquences des changements climatiques, et surtout mieux aménager les rives. Le Premier ministre du Québec Philippe Couillard, ainsi que Justin Trudeau, le Premier ministre du Canada, veulent eux aussi revoir les règles en vigueur notamment en matière de permis de construction. Il faudra voir ce que deviendront ces vœux pieux, une fois que l’eau se sera retirée des maisons.

En 2011, le gouvernement libéral de l’époque avait autorisé les propriétaires de maisons inondées à rester sur leur terrain en ajoutant certaines dispositions pour mieux se protéger de l’eau. Pourtant, un organisme public avait recommandé quelques années avant de s’éloigner des berges de rivières susceptibles de déborder.

 

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