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Immigration: Lepen ou le « névrosé raciste »


 On dit du vin que plus il vieillit, plus il se bonifie, mais de Jean Marie Le Pen, l’on pourrait dire que plus il vieillit, plus il devient fou.

En effet, au moment où le débat sur l’immigration fait rage en Europe, l’excentrique et  fantasque ex- patron du Front national (FN), qui avait déjà choqué par ses propos tendant à considérer les fours crématoires comme « un détail de l’histoire », s’est encore illustré négativement en avançant comme solution au problème de l’immigration, de rayer bonnement l’Afrique de la carte du monde, par l’utilisation de l’arme atomique : 

« une bombe atomique sur l’Afrique, et finis les morts en Méditerranée ! » Et ce n’est pas tout ! Il poursuit : « La France a les moyens de cesser la pollution de notre mer. Et ce moyen s’appelle l’uranium enrichi. De nombreux problèmes seront résolus si on annihile le continent africain ».

Débat sur l’immigration en Europe/ Jean Marie Lepen est devenu fou

Pour choquants que soient ces propos, ils ne révèlent pas moins l’état d’esprit d’un vieil homme usé, fatigué, fini, à l’esprit sclérosé, en manque de publicité et d’idées brillantes, qui a bâti sa réputation sur les déclarations scandaleuses. Le drame, c’est qu’on a le sentiment que Le Pen recherche activement le scandale par des déclarations à l’emporte-pièce pour attirer l’attention sur lui.

Mais, une fois de plus, Jean Marie Le Pen dépasse les bornes par cet appel à l’extermination d’une race et de tout un continent.

Cet homme est simplement un déchet toxique, nuisible à l’humanité, que la nature a secrété et sa place est assurément dans un asile psychiatrique. Autrement, en temps normal, il devrait être interpellé pour apologie du racisme. Du reste, l’on attend de voir si la France officielle demandera des comptes à Jean Marie Le Pen pour ses propos, comme cela a été le cas pour l’ex-secrétaire général de Reporters sans frontières actuellement  maire de Béziers, Robert Ménard, dans l’affaire de fichage d’élèves musulmans dans son arrondissement. Car, ses propos, plus que racistes, ne sont pas ceux d’un vulgaire homme, mais d’un homme cultivé dont les propos ne trahissent pas la pensée, mais en traduisent fidèlement le fond. Jean Marie Le Pen dit ce qu’il pense. Il dit peut-être tout haut ce que d’autres pensent tout bas, mais il serait inacceptable et dangereux de vouloir mettre ses nombreux dérapages langagiers sur le compte d’un simple trait de caractère. Surtout que malgré l’âge qu’il prend, il ne s’assagit pas et a même la fâcheuse tendance à se lâcher davantage, sans porter de gants. Cet individu ne présente ni plus ni moins que les signes d’une déchéance morale totale. Aidé en cela par l’amertume d’avoir perdu le contrôle de son parti où sa fille Marine n’est pas loin de commettre le parricide de le désavouer totalement. Et on la comprend.

Car, il n’est pas exclu que par de tels propos, Jean Marie Le Pen continue de régler ses comptes avec son parti, et veuille gêner aux entournures son rejeton qui lui a succédé et qui s’efforce d’avoir une position moins tranchée que la sienne à la tête de ce parti de l’extrême droite.  Pour cela, il a promis de lui pourrir la vie autant qu’il le pourra, tant qu’il lui restera un souffle de vie.

A vrai dire, même s’il en a l’air, il serait trop facile de dire que ce monsieur ne jouit pas de toutes ses facultés mentales. Ce serait le dédouaner sans frais. Même si c’était le cas, cela ne saurait lui valoir de circonstances atténuantes car tout porte à croire qu’il se complaît dans sa situation d’homme à scandales. Et cela, jusque dans sa propre famille où il n’hésite pas à traiter le compagnon de sa propre fille d’amant de celle-ci. Ou quand il dit avoir honte qu’elle porte son nom, et dit la répudier tout en lui demandant  de se marier au plus vite pour ne plus s’appeler Le Pen. Si quelqu’un n’a pas de respect pour les membres de sa propre famille, quels égards cette personne peut-elle avoir pour les gens de l’extérieur ?

Les propos de Le Pen doivent interpeller en premier lieu la conscience des gouvernants africains

Jean Marie Le Pen est un concentré de contre-valeurs humaines qui n’a pas compris que les conditions d’une cohabitation pacifique dans ce monde globalisé, passent par le respect, la tolérance et l’acceptation de l’autre dans sa différence.  Dire que l’Afrique ne représente rien dans ce monde, c’est méconnaître tout le poids que ce continent représente pour  son pays, la France en particulier, en termes d’échanges et qui lui permet d’occuper le rang qui est le sien aujourd’hui.

Cet homme s’est-il seulement demandé ce que serait la France sans l’Afrique ?

Certainement pas la même. Cette Afrique qu’il dédaigne tant et dont les richesses font pourtant l’objet des convoitises les plus insoupçonnées. Par ailleurs, ce que Le Pen oublie, c’est que les candidats à l’immigration en Europe, malgré leur nombre de plus en plus croissant, ne représentent qu’une infime partie des populations de ce continent, qui ne comptent pas sur l’Europe pour gagner leur pitance quotidienne. Le bonheur est aussi en Afrique.

En tout état de cause, les propos de Le Pen doivent interpeller en premier lieu la conscience des gouvernants africains. Car, si l’Afrique est traitée avec autant de mépris et d’irrespect, la responsabilité principale leur est imputable parce qu’ils n’ont pas su, jusque-là,  en donner une image reluisante. A l’image du drame qui se joue en ce moment au Burundi, avec le satrape de Bujumbura qui, sans scrupules, utilise la force publique pour massacrer son propre peuple dont une partie le récuse, dans le seul but de s’accrocher au pouvoir. Et tous ses voisins, rwandais, congolais de Brazzaville et de Kinshasa n’attendent visiblement que l’issue de ce bras de fer entre Nkurunziza et son peuple, pour entrer à leur tour dans la danse ! Cela est simplement triste, désolant et affligeant. D’autant plus que les peuples, aux mains nues, semblent totalement impuissants face à de tels agissements.

Aussi, en échouant à relever le défi du développement tout en excellant dans la mal gouvernance, les gouvernants africains ont fait de leur continent le dernier de la classe dans le monde. Et tant que l’Afrique paraîtra comme un fardeau pour l’humanité, il s’en trouvera des Jean Marie Le Pen pour penser que les Africains sont inutiles sur terre et qu’ils ne devraient même pas exister.

De fait, aujourd’hui, l’Afrique semble regrouper tous les travers de l’univers où se côtoient  la misère, les guerres, les maladies, etc., pendant qu’une infime minorité vit dans l’opulence et dans un luxe insultant, à côté de la majorité crasse qui vit dans le dénuement le plus total. A propos de maladie d’ailleurs, le même Le Pen avait, du reste, compté un moment sur « Monseigneur Ebola pour régler ça en trois mois ». Entendez, l’extermination des Africains.

Dans ces conditions, comment ne pas penser que les propos de cet homme crépusculaire, rongé par le chagrin d’une vie de combat qui n’a pas abouti, sonnent quand même comme un coup de semonce à l’endroit de nos dirigeants, même si ces propos ressemblent aux derniers roulements de tonnerre d’une pluie avortée qui n’a pas eu le temps de bien mouiller la terre? Il est temps d’en prendre conscience.

« Le Pays »

Le titre et les surtitres sont de la rédaction

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