Il était une fois Yacou, le Chinois…Par EKB
L’information a fait le tour de la cité abidjanaise et même de l’intérieur du pays, samedi 20 février 2016. Tel, un couperet, l’information relative à la mort de l’un des détenus, les plus célèbres de la Côte d’Ivoire est tombée. Au cours d’une opération menée conjointement par les forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) et les gardes pénitentiaires dans l’enceinte de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA) Coulibaly Yacouba, alias « Yacou le chinois » a été tué par les forces de sécurité sus-mentionnées.
Selon les autorités ivoiriennes, à l’origine de ladite opération, une présumée mutinerie, dont le meneur était le caïd « Yacou le Chinois ». Celui-là même, dont les frasques et autres agissements, à la limite de l’impensable ont finit par convaincre les plus sceptiques des observateurs quant à son accointance avec certaines hautes autoritaires judiciaires et sécuritaires de la Côte d’Ivoire.
De fait, qui était réellement « Yacou le Chinois », ce détenu (voleur doublé de criminel) qui régnait en maître absolu sur la MACA ? La question mérite d’être posée, tant la réputation (sic) de celui qui avait droit de vie et de mort sur tous les détenus et même certaines autorités pénitentiaires ont dépassé les frontières de la capitale économique (Abidjan) et même du pays.
L’opération punitive du week-end dernier a permis de mette au grand jour, les failles de la plus grande prison de la Côte d’Ivoire. S’il est vrai que maintes fois, il a été dénoncé la détention d’armes de guerres par « Yacou le Chinois » et ses proches et d’un commerce juteux de drogue, œuvre du célèbre prisonnier (empereur du bâtiment C), force est cependant de reconnaître que l’impressionnant déploiement des FRCI du week-end dernier a permis de saisir plusieurs armes de guerre, ainsi que d’importantes quantités de drogue.
Outre, la porosité de la prison, l’on est en droit de se demander comment des prisonniers peuvent-ils être aussi puissamment armés comme l’étaient « Yacou le chinois » et ses comparses ? Ou encore, s’il est possible de mener de telles actions, sans des complicités extérieures à l’univers carcéral ? Autant de questions qui méritent des réponses appropriées, surtout de la part des autorités de l’administration pénitentiaire ivoirienne et de sa hiérarchie, dont le laxisme a conduit au pourrissement de la situation. Est-il besoin de rappeler que le 17 décembre 2015, dans l’enceinte de la MACA, en présence d’autorités pénitentiaires, le détenu criminel « Yacou le chinois » a fêté à coups de millions son anniversaire en distribuant, tel un « boucantier » des billets de banque et des pièces sonnantes et trébuchantes ?
Que nenni ! Ce jour-là, aussi curieux que cela puisse paraître, le régisseur d’alors, le Capitaine Koné Hécléban avait présenté « Ycou le Chinois » comme un modèle. En effet, pour lui, depuis son univers carcéral, une métamorphose positive s’était opérée en lui. « Yacou le Chinois », faut-il le rappeler était devenu un modèle pour plusieurs pensionnaires de la MACA à cause des billets de banque qu’il ne cessait de distribuer. « Yacou le Chinois », c’est aussi cet énigmatique prisonnier, qui depuis sa cellule régnait sur au moins 4000 prisonniers, qui à la limite le vénéraient comme un demi-dieu.
« Yacou le Chinois », le prisonnier « boucantier » qui refusait qu’on assimile à un méchant, en dépit de tout ce qui se dit sur sa personne et son comportement a toujours caressé le secret espoir de mourir en martyre et en héros. Avec le cruel destin qui lui a été réservé le samedi 20 février 2016, on peut le dire, les vœux de « El Capo » ont été exaucés. C’est vrai. « Yacou le Chinois » est certes mort pour avoir défié l’autorité, selon les autorités ivoiriennes. Qui l’a accusé d’avoir introduit et fait prospérer le commerce juteux de la drogue dans l’univers carcéral.
La question que certains analystes refusent toutefois de se poser est de savoir comment un prisonnier, fut-il « Yacou le Chinois » peut introduire aussi facilement de la drogue à la Maca et avoir de l’argent à profusion ? Sur la question, comme de coutume, le procureur de la République Aly Yéo sur le plateau de la Télévision ivoirienne, 1ère chaine dimanche a indiqué que les enquêtes sont en cours pour situer les responsabilités.
Soit. En attendant que les enquêtes aboutissent pour que les responsabilités soient situées, des pères de familles sont morts au cours de la fusillade de samedi dernier. Au demeurant, les autorités ivoiriennes, notamment judicaires, promptes à rassurer quant au retour au calme peuvent-elles rassurer les populations ivoiriennes quant à l’éradication définitive des caïds, de la trempe de « Yacou le Chinois ». Telle la grosse interrogation…
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.