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[Identité musicale de la Côte d’Ivoire] Pat Sako appelle à redéfinir le débat entre le Zouglou et le Rap


Abidjan, le 20-09-2024 (lepointsur.com) Dans le paysage musical ivoirien, le débat sur la suprématie entre le zouglou et le rap fait toujours rage. Au cœur de cette discussion, le célèbre artiste Pat Sako prend la parole et défend la richesse de son genre tout en exprimant une certaine frustration face aux jugements hâtifs.

« On dit souvent que le rap nous a dépassés, mais pour moi, la compétition n’est pas une fin en soi. Nous, zouglou, sommes là pour aborder des faits et des problèmes qui touchent notre société, » déclare-t-il avec passion. Pat Sako, icône du zouglou, fait valoir que son objectif n’est pas de rivaliser, mais de rester fidèle à son message.

Il souligne sa difficulté à saisir les messages des artistes rap, expliquant : « Pour me dépasser, il faudrait d’abord que je comprenne ce dont on parle. Personnellement, j’ai du mal à entendre ce que leurs chansons expriment. » Il reconnaît néanmoins que le rap a une dimension festive indéniable, contribuant à l’identité musicale ivoirienne.

Cette déclaration met en lumière une tension entre les genres, mais aussi une richesse culturelle. Le zouglou, avec ses racines sociales et ses récits ancrés dans la réalité, se heurte à un rap souvent perçu comme plus accessible et dansant. Pat Sako rappelle que chaque style a sa place et que l’essentiel réside dans la diversité des voix qui composent la scène musicale de Côte d’Ivoire.

Au-delà de la rivalité, l’artiste souhaite que la discussion se concentre sur l’impact de la musique. « Nous devons nous interroger sur ce que nous apportons à notre public. La musique, c’est avant tout un message, » conclut-il.

Avec cette perspective, Pat Sako invite les mélomanes à apprécier la richesse de la musique ivoirienne, sans s’enfermer dans des rivalités stériles. Le zouglou et le rap, bien qu’appartenant à des mondes différents, partagent une même scène, celle d’une Côte d’Ivoire en constante évolution.

Médard KOFFI

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