HSBC cernée par les scandales depuis 5 ans
Depuis 2010, HSBC fait face à une multitudes de scandales. L’image de la première banque européenne, et à travers elle celle de la City et de la finance internationale, est ébranlée.
«Ce qu’il s’est passé est honteux». Juillet 2012, face aux allégations du Sénat américain de blanchiment d’argent des cartels de la drogue mexicains et financement de terrorisme, le président d’HSBC, Douglas Flint, joue la carte de l’humilité et reconnaît les erreurs de son institution. Pour éviter un procès, la banque paie quelques mois plus tard une amende, alors record, de 1,9 milliard de dollars à l’admnistration américaine.
L’opinion publique est profondément choquée. Comment cette vénérable institution, présidée pendant des années par un pasteur anglicain, auteur de l’ouvrage «Valeur sûre: réflexions sur l’argent et la morale dans un monde incertain», a-t-elle pu en arriver là? Après ce premier choc, HSBC promet l’exemplarité. Las, depuis trois ans, une succession de scandales, jusqu’aux révélations des SwissLeaks, va régulièrement ébranler la banque et mettre en cause sa culture d’entreprise. La liste de ces affaires dessine l’image d’un établissement qui, au mieux ne contrôle pas les agissements de ses nombreuses filiales, au pire ferme sciemment les yeux ou encourage leurs comportements délictueux.
Épinglé pour son rôle dans la crise des subprimes
Dès l’été 2012, le nom d’HSBC, comme celui de nombreuses grandes institutions internationales, apparaît ainsi dans les affaires de manipulation des taux interbancaires Libor et Euribor (des taux qui fixent le prix de centaines de milliers d’actifs financiers). Sur ce dossier aux multiples ramifications, les investigations sont toujours en cours.
En 2013, éclate une nouvelle affaire de manipulation du marché, cette fois des taux de change, un marché quotidien de 5300 milliards de dollars. Au final, à l’issue d’une longue investigation, cinq banques –UBS, HSBC, Royal Bank of Scotland, Citigroup et JP Morgan – se sont accordées pour payer 3,4 milliards d’euros aux autorités suisses, britanniques et américaines.
HSBC est encore épinglé l’année dernière, aux côtés cette fois-ci de ses trois grands concurrents britanniques Barclays, Lloyds et RBS, dans un vaste scandale de vente de produits d’assurance, destinés aux PME. Les banques sont accusées de ventes forcées et condamnées à rembourser leurs clients.
Une filiale américaine de l’établissement, spécialisée dans le crédit immobilier à risque, a enfin été accusée à l’été 2013 d’avoir trompé ses clients sur la qualité de ses actifs, au moment de la crise des subprime aux États-Unis. Selon le jugement d’un tribunal de l’Illinois, cette filiale a été condamnée à verser 1,5 milliard de dollars d’amende et près d’un milliard au titre des intérêts aux 11.000 plaignants.
La liste ne devrait pas se clore sur les SwissLeaks. De nouvelles affaires de manipulation du cours de l’or et du cours de l’argent, qui ont éclaté en janvier-février 2014, se profilent…
LeFigaro