Dans un communiqué publié ce jeudi 23 décembre au matin, la direction de l’Université de Hong Kong affirme  avoir « déboulonné » et « déplacé » The Pillar Of Shame, une œuvre commémorant les victimes du massacre de la place Tiananmen, le 4 juin 1989.

Au-delà de l’œuvre d’art, les démocrates voient dans ce geste un symbole de plus de la fin des libertés à Hong Kong, suite à l’instauration de la loi de sûreté nationale venue de Pékin.

Des barrières orange et de grandes bâches en plastique blanc ont dissimulé le travail de démontage de cette statue danoise, bronze, cuivre et béton de huit mètres de haut, selon les reporters de l’AFP sur place dès 23h mercredi 22 décembre.

Des agents de sécurité repoussent les caméras autour de l’Université. Même les livreurs de plats à emporter ne peuvent pas approcher.

Bien qu’annoncé, ce démantèlement a été effectué de nuit, à l’abri des regards. La statue, enveloppée comme une momie, a disparu dans un conteneur. Et ce matin encore, des barrières entourent l’espace vide où depuis 1997 des bougies, des messages étaient déposés en mémoire des victimes de la répression de Tiananmen.

Selon la direction de l’Université, la décision de déplacer la vieille statue comme ils l’appellent a été prise sur la base d’un avis juridique externe, personne n’ayant eu « l’autorisation formelle d’exposer l’oeuvre ».

Alors que des élections patriotes viennent d’avoir lieu à Hong Kong, et que le président chinois a reçu hier à Pékin la cheffe de l’exécutif hongkongais pour la féliciter d’avoir « mis fin au chaos », les démocrates hongkongais sur les réseaux tentent ce matin de poursuivre la bataille de la mémoire, avec un « tank man », l’étudiant aux deux sacs bloquant des chars, cette fois devant des murs de plastique orange.

Source : Rfi

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