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[Guinée] Une mission de la CEDEAO en discussion avec la junte militaire


La Cédéao veut aller vite et veut marquer le coup : dès le lendemain du sommet extraordinaire d’Accra, elle envoie une délégation en Guinée. Ce jeudi 16 septembre 2021, la communauté ouest-africaine a décidé d’imposer des sanctions aux putschistes qui ont renversé Alpha Condé, le 5 septembre dernier, et ils leur donnent six mois pour organiser des élections présidentielle et législatives.

Tapis rouge et fanfare militaire sur le tarmac de l’aéroport de Conakry. Le président en exercice de la Cédéao, le Ghanéen Nana Akufo-Addo, est arrivé en fin de matinée avec son homologue ivoirien Alassane Ouattara dans la capitale guinéenne. Les chefs d’État ont été accueillis tour à tour par le colonel Doumbouya, le chef du Comité national du rassemblement et du développement (CNRD). Étaient également présents, des autorités militaires, des ambassadeurs ou encore la nouvelle gouverneure de Conakry.

Cette visite a pour but d’informer de vive voix les responsables du CNRD des décisions prises, jeudi, lors du sommet de la Cédéao à Accra au Ghana, une semaine tout juste après une première mission diplomatique à Conakry qui avait pu rencontrer le président renversé Alpha Condé.

L’organisation ouest-africaine a haussé le ton pour demander un retour à l’ordre constitutionnel en Guinée avec une transition rapide : six mois pour organiser des élections présidentielle et législatives. Des sanctions ont également été annoncées contre des responsables de la junte : interdiction de voyage, gel des avoirs et puis interdiction pour les membres du CNRD de se présenter à l’élection présidentielle. La Cédéao veut manifestement aller vite. Dans son communiqué, l’organisation se dit préoccupée par la résurgence des coups d’État après ceux du Mali en 2021 et 2021.

Sollicité jeudi soir pour réagir à ces annonces, le porte-parole du CNRD n’a pas donné suite, tout comme la secrétaire générale du ministère des Affaires étrangères qui assure l’intérim. Du côté des politiques, « c’est trop tôt », répondent ce matin Cellou Dalein Diallo de l’UFDG et Sidya Touré de l’UFR. Tout ce que je peux vous dire c’est que c’est « l’incompréhension », affirme-t-on dans l’entourage des nouvelles autorités. « Comment revoir le fichier électoral et organiser des élections crédibles », souligne une source proche du pouvoir.

Les échanges doivent se poursuivre à l’hôtel Sheraton de Conakry. Du coup, la suite concertations nationales, qui devaient reprendre au palais du peuple, avec les directeurs de banques et les syndicats ont été décalées.

Source : Rfi

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