[Guerre Israël-Hamas] Une partie des Gazaouis arrêtés et déshabillés par l’armée Israélienne étaient des civils
C’est une vidéo choc partagée sur les réseaux sociaux, depuis quelques jours. Des Gazaouis arrêtés par l’armée israélienne, et contraints de se déshabiller. Un triomphe ? Le Hamas est défait, et ce sont les images de la victoire israélienne à Gaza ? Pas si sûr… Encore une fois, la guerre passe par la communication, car il s’avère qu’une partie de ces Palestiniens humiliés, sont en réalité de simples civils, sans aucun lien avec le Hamas. Ils ont d’ailleurs été relâchés et ils témoignent.
Ce sont les soldats de l’occupation qui m’ont fait ça », raconte le jeune Mahmoud, 14 ans, blessé à la main et au visage. Avec sa famille, ils étaient à Gaza-ville.
« Il y a quatre jours, on s’est réveillés, et les chars de l’armée israélienne étaient à notre porte. On s’est rendus. Ils ont séparé les hommes et les femmes. On a été battus. Un soldat m’a marché sur la main. Et j’ai pris un coup sur le nez. On a été privés de sommeil. Nous n’avions rien à boire, et ils nous ont interdit d’aller aux toilettes. À manger, ils nous ont servi du riz par terr. » Et puis les interrogatoires ont commencé, confie le jeune garçon.
« Es-tu membre du Hamas ? Que faisais-tu le 7 octobre ? Que penses-tu des chefs du Hamas, Yahya Sinwar et Mohamed Deif ? Ils nous ont frappés, sans pitié. » Lorsque l’armée israélienne a pénétré dans le quartier Al Zaytoun de Gaza, c’est Nader, le père de Mahmoud, qui s’est rendu en premier.
« J’avais un drapeau blanc dans une main et ma fille dans mes bras. Lorsqu’ils ont vu la petite, les soldats n’ont pas tiré. Ils m’ont demandé : « Qui est encore dans le coin ? » Je leur ai dit qu’il y avait encore plein de monde. J’ai donné tous les noms de mes voisins. Ils nous ont tous rassemblés et nous ont ordonné : enlevez vos chemises et baissez vos pantalons. » Les yeux bandés, les mains ligotées dans le dos. « Ils nous ont gardés quatre ou cinq jours, et puis ils nous ont relâchés. Nous étions tous des civils. Nous n’avons jamais pris d’armes », assure Nader.
Source : Rfi