Politique

Grogne de plusieurs corps de l’Armée : Ouattara a mordu à un appât auquel il ne devait pas mordre #Militaires


Alain Richard Donwahi, le ministre de la Défense qui menait la négociation avec les mutins a été pris en otage pendant des heures.

CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 17-01-2017) La décision que les populations redoutaient à propos du paiement des primes de 12 millions Fcfa à chacun des 8400 mutins, a fini par tomber en début de soirée du 16 janvier 2017. Une décision qui vient mettre à nu la fébrilité du pouvoir Ouattara qui a aussi facilement cédé au chantage d’une frange des militaires de rang qui, sur la base de rien, a décidé que des primes soient versées à certains soldats.

Comme il fallait s’y attendre, cette décision a contribué à faire monter l’adrénaline de l’aigreur au sein de plusieurs militaires dont les noms ne figurent pas sur la liste des admissibles à la prime de 12 millions Fcfa dont le premier versement a débuté pour les 8400 privilégiés. D’ordinaire loin des tintamarres revendicateurs, les gendarmes semblent avoir décidé de prendre leur destin en main. Sous le couvert de l’anonymat, plusieurs d’entre eux que nous avons approchés ont dénoncé la décision du gouvernement qu’ils trouvent trop sectaires.

D’autant que ce sont seulement les militaires qui bénéficient de primes chaque année. Selon ceux-ci, l’an dernier ce sont les ex-com’zones qui avaient bénéficié d’une prime de 5 millions Fcfa versés à chacun d’eux. Cette année ce sont 8400 caporaux et sergents qui bénéficieront de la prime de 12 millions Fcfa par individu. Et pourtant, ils sont unanimes sur l’inefficacité de ces soldats qui, selon eux, n’ont aucune maîtrise en matière de procédures et renseignements qui sont des prérogatives de la gendarmerie et de la police.

Bien entendu, ce qui était à craindre est en train de se produire dans plusieurs camps militaires aussi bien à Abidjan où le camp commando d’Abobo a été pris pour cible dans la nuit du lundi 16 janvier 2017 qu’à l’intérieur du pays. Où des tirs nourris ont été entendus dans la même période dans le camp de Zambakro à Yamoussoukro où des militaires non inscrits sur la liste des 8400 réclamaient leur part du gâteau.

Au demeurant, il est à regretter que le Président de la République n’ait d’yeux que pour des pistoleros qui ont réduit toutes les actions de négociation à des tirs d’armes lourdes et à la prise en otage de leur ministre de tutelle. Par ce choix, Alassane Ouattara a contribué à installer la chienlit au sein des Forces armées de Côte d’Ivoire. Le moins que l’on puisse souhaiter, c’est de trouver au plus pressé, une issue définitive à cette situation qui a terni un tant soit peu, l’embellie enregistrée au niveau du secteur économique.

Idrissa Konaté 

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