GRAND DOSSIER/ Comment des chercheurs de la Côte d’Ivoire, du Niger et du Sénégal mènent la bataille de la Réduction des Risques de Catastrophe #RRC
Abidjan, le 31-8-15 (lepointsur.com)-La sensibilisation et l’éducation en matière de Réduction des Risques de Catastrophe (RRC) qui constituent des actions à mener pour réussir le pari de la réduction des vulnérabilités face aux catastrophes étaient au menu du 27 au 28 août 2015, à l’Université Félix Houphouët-Boigny, Campus de Bingerville en banlieue abidjanaise en Côte d’Ivoire. Notre dossier…
Elles se sont déroulées dans la perspective d’un réseau de recherche sous régional dénommé, Gestion des Risques hydrométéorologiques dans les Villes africaines (RHYVA) mis en place sous l’égide du Programme d’Appui à la Recherche en Réseau en Afrique (Parraf) du ministère français des Affaires étrangères, dont l’IRD assure le secrétariat exécutif.
Le réseau qui regroupe les différents centres de recherche et organismes de la Côte d’Ivoire, du Niger, du Sénégal et de la France qui se sont retrouvés en banlieue abidjanaise (en Côte d’Ivoire) , ambitionne, entre autres, ‘’l’élaboration d’une base de connaissances sur les risques hydrométéorologiques en milieux urbains et la fourniture d’une expertise pour renforcer les capacités de résilience des villes africaines face aux catastrophes ’’. D’où la présence remarquée des journalistes et des parlementaires issus des trois pays ci-dessus indiqués aux différents ateliers. « Il s’agit d’impliquer davantage les journalistes dans la vulgarisation de l’information sur les risques hydrométéorologiques, de promouvoir les comportements et les pratiques à moindre risques à travers la législation et l’interpellation des membres du gouvernement au parlement», a soutenu Pr Ochou Abé Delfin, inspecteur général de l’Environnement, de la Salubrité urbaine et du Développement durable, par ailleurs, point focal national pour la Réduction des Risques de Catastrophes (RRC).
Le maître de conférences en physique de l’atmosphère, à l’Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan Cocody (Côte d’Ivoire), Pr Ochou Abé Delfin a indiqué que « la communauté internationale a créé le Cadre d’Action de Hyogo (CAH) 2005-2015, adopté par 168 Etats issus de toutes les régions du globe, le 22 janvier 2005, à Hyogo au Japon, afin d’agir pour réduire les risques de catastrophes. Elle vient d’adopter le cadre d’action de Sendai le 18 mars 2015 pour agir davantage afin de construire la résilience des populations et de l’environnement». « On connaît les facteurs de vulnérabilité des populations qui font qu’une pluie peut provoquer une inondation, qui font que la mer peut avancer, etc. C’est qu’à travers la gouvernance, des mesures sont prises, que des actions sont menées pour protéger les populations face aux aléas environnementaux et, particulièrement, aux aléas climatiques», a précisé le maître de conférence.
Le point focal national pour la RRC reconnaît aussi que la Côte d’Ivoire a créé la plate-forme pour la réduction de risques. Toute chose qui achève de convaincre qu’en Côte d’Ivoire, il n’y a pas encore de loi, mais elle est envisagée. « Dans ce cadre-là, la plate-forme nationale, même si elle n’est pas encore fonctionnelle, a produit un avant-projet de loi qui sera soumis à l’ensemble des acteurs pour validation avant qu’il ne soit soumis à l’Assemblée nationale »,a indiqué l’inspecteur général de l’Environnement, de la Salubrité urbaine et du Développement durable. Pour le professeur Ochou, si cette loi adoptée et promulguée, l’exécutif et le législatif devront veiller à son application effective.« Nous avons besoin de la production des connaissances dans notre plate-forme d’action qui ne peuvent être produites que par le biais de la recherche scientifique pour comprendre la complexité qui caractérise la problématique des catastrophes et des risques», soutient-il, par ailleurs.
Des lois déjà existantes au Niger, mais difficilement appliquées
Tout comme la Côte d’Ivoire, le Niger dispose d’un plan théorique dont la mise en application effective doit permettre de mieux maîtriser les catastrophes. Il s’agit du Comité national du Système d’Alerte précoce et de Gestion des Catastrophes, qui a pour mission de rassembler toutes les informations relatives aux dommages et à leur montant. « Créé en 1995, ce comité est rattaché directement au cabinet du Premier ministre. Ce comité national est représenté dans des Communes à travers des cellules locales d’alerte précoce et de gestion des catastrophes. Ces cellules, à l’image de la cellule nationale qui est interministérielle, regroupent les représentants des services locaux impliqués dans la gestion des crises », explique Dr Hamadou Issaka, chargé de recherche au département de Géographie et Aménagement de l’Espace (Game) de l’Université Abdou Moumouni de Niamey (Niger), par ailleurs, chercheur associé au laboratoire Image Ville (Live) de Strasbourg en France. En soi, la création d’une structure de ce genre est à saluer, surtout qu’il innove à travers le rassemblement des informations consécutives à la catastrophe.
Le Comité national du système d’Alerte précoce et de Gestion des catastrophes est une préoccupation pour les populations et pour les autorités.« Tous les spécialistes des questions urbaines disent que la ville de Niamey est devenue un archipel de danger. Ces dangers sont les risques parce que les autorités n’arrivent pas à apporter toutes les réponses possibles pour un cadre de vie décent à l’ensemble de la population», martèle notre interlocuteur. En effet, pour ce qui est de la question liée aux risques dus aux inondations qui sont récurrentes ces dernières années, même au niveau des villes qui reçoivent moins de pluies, « des textes ont été pris en amont pour essayer de minimiser ces risques parce que le risque zéro n’existe pas», rassure Dr Hamadou Issaka, non sans évoquer son inquiétude.
« Parmi ces textes, il y a des lois, notamment les lois foncières qui font objet de l’organisation de l’espace. Au plan Juridique, il y a la loi n° 2008-03 du 30 avril 2008 d’orientation sur l’urbanisme et l’aménagement foncier et la loi no 2013-28 du 12 juin 2013 fixant les principes fondamentaux de l’urbanisme et de l’aménagement urbain. Cette loi interdit de construire sur les terrains exposés à un risque naturel (inondation, érosion, éboulement, séisme, etc.), sauf réalisation préalable de travaux d’aménagements qui éliminent les risques. Dans ces lois, il est spécifiquement indiqué des sites inconstructibles, préalablement définis par le schéma directeur de l’aménagement et de l’urbanisme de la ville. Les zones sont déclarées inconstructibles parce que tout simplement exposées aux risques d’inondation. » Toute chose qui achève de convaincre qu’au Niger, il y a un cadre juridique….
« Malheureusement, ces textes existent, mais les autorités laissent faire parce que nos villes reçoivent en majorité des populations migrantes et même les populations qui sont d’origine urbaine, qui s’installent dans les espaces qui sont le plus souvent moins chers. Parfois même, ils occupent des espaces gratuitement parce que légalement l’autorité, qui a la charge de faire le lotissement ne devrait pas lotir des sites qui sont déclarés inconstructibles. »
Même à ce niveau, il faut nuancer . « Des sites qui ont été déclarés inconstructibles par le schéma directeur d’aménagement de la ville ont été lotis par l’autorité. Par conséquent, l’autorité expose les populations à ces risques d’inondation. En dehors de ce lotissement, il y a le lotissement public (officiel) et les lotissements des privés qui sont les détenteurs des terres appelés généralement les propriétaires coutumiers, qui ont vendu leurs champs à ceux qui ont de faibles revenus, qui ne peuvent pas s’acheter des parcelles officielles», soutient-il.
De la complicité des autorités nigériennes
Pour le chercheur associé au Laboratoire image ville (Live) de Strasbourg en France, les experts se posent la question de savoir à quel jeu jouent les différents acteurs. A l’en croire, « d’une part, on sait que le danger est là, permanent et, d’autre part, l’autorité laisse faire parce qu’elle estime qu’elle n’a pas les moyens de caser ces gens-là dans une situation qui leur soit beaucoup plus favorable ».
« Ce sont des citoyens, or, l’État ne peut pas légalement déplacer quelqu’un d’une société initiale pour le placer dans un autre site où la condition de vie sera moins favorable que la condition de départ. Il revient à l’autorité d’afficher le risque en sommant la population de ne pas occuper la zone, ou se donner les moyens de trouver un site où les populations sont moins exposées. Malheureusement, la situation ne fait qu’empirer avec surtout l’avènement de la démocratie. Il faut dire que le Niger a connu une période de dictature. Sous ce régime, le problème pouvait se régler autrement. L’autorité pouvait prendre des décisions pour faire déguerpir des gens et personne n’avait de voie de recours», explique notre interlocuteur, qui comprend l’inquiétude des politiciens.
« Aujourd’hui, on sait que les élus locaux sont entre le marteau et l’enclume. Il y a ce que disent les textes, mais les élus locaux savent aussi que ces populations constituent un électorat. Donc, l’élu qui voudra mettre les textes à exécution sera sanctionné dans les urnes. Conséquence, c’est le laxisme des autorités face à la situation qui est préjudiciable à la vie de la population. Quand on prend les administrés par ménage, ce sont eux qui ont l’effectif le plus élevé. Cela se comprend par les progénitures des couples et tous ceux qui viennent d’ailleurs pour s’y installer. Généralement, ceux qui accueillent leurs compatriotes venant des campagnes sont des gens à revenus faibles, par conséquent, ils constituent eux-mêmes des risques. Il y a, certes, un bon cadre de gestion, mais aussi des risques toujours récurrents et dommageables. »
Au Niger, pour mieux prévenir et gérer les risques hydrométéorologiques des ateliers de sensibilisation, des journalistes et des leaders locaux ont été menés les 28 et 29 août 2014 à Niamey, ainsi que la recherche pluridisciplinaire sur cinq villes du Niger (Agadez, Diffa, Zinder, Maradi et Niamey). Il a été instauré dix (10) mémoires de master initiés sur la thématique dont trois (3) ont été soutenus, selon Dr Hamadou Issaka chargé de recherche au département de géographie et aménagement de l’espace (Game) de l’Université Abdou Moumouni de Niamey.
Des actions de terrain entreprises par les chercheurs sénégalais auprès des communes
Comparativement aux autres pays du réseau de recherche sous régional dénommé Gestion des Risques Hydrométéorologiques dans les Villes Africaines (Rhyva), les communes et la société civile s’engagent aux côtés des chercheurs, au Sénégal. Conséquence : la mise en place de la base de données Rhyva avec deux sites : Dalifort et Saint-Louis avec ‘’structure et TDR déjà faits’’. « Nous avons défini les modalités pratiques (prestation, charte des données, etc)», révèlent les chercheurs sénégalais, Saidou Sall de l’Université Cheick Anta Diop (UCAD) et Malick Diagne du Centre de Suivi écologique (CSE), concernant les risques hydrométéorologiques
à Dakar et Saint-Louis (Sénégal). Pour la gestion des risques à Dakar, capitale sénégalaise, le Rhyva-Sénégal a organisé des ateliers d’échanges, de sensibilisation à l’intention des communautés et décideurs.
Aussi, le réseau local, a-t-il mis en place une base de données et une métabase regroupant ou indexant l’ensemble des données et informations pertinentes sur les inondations, sur les mesures et moyens débloqués pour réduire les effets néfastes de ces catastrophes, sur les moyens de suivi, de prévision d’évènements hydrométéorologiques à fort impact, ainsi que l’établissement d’une carte de vulnérabilité aux risques pour les sites de Dakar (Dalifort) et Saint Louis.
Résultats de l’atelier de Saint-Louis. Les participants ont reçu des connaissances des risques hydrométéorologiques et leurs impacts sur la commune et les communautés de Saint-Louis. « Cet atelier a fait la proposition d’un plan de travail permettant de mutualiser les expertises et outils du réseau et de la ville de Saint-Louis pour mettre en place une base de connaissances qui pourra être utilisée par les décideurs dans les plans de développement pour la prévention et la gestion des risques hydrométéorologiques. »
A Dakar, s’est tenue une formation à l’intention des parlementaires, les membres du Conseil économique social et environnemental et des journalistes.
Sériba Koné
kone.seriba67@gmail.com
Encadrés
Niamey, Korhogo, Dakar…des actions à encourager et soutenir
Encadré 1
- Description des inondations à Niamey
Les recherches des experts du Niger, Hamadou Issaka et Dominique Badariotti indiquent que la ville de Niamey est située dans la bande sud du Niger et connaît des cumuls pluviométriques annuels moyens n’excédant guère 550 millimètres. « Le site de Niamey fait partie de ceux que P. Vennetier (1991) a appelés les sites favorables contrairement, aux sites au relief tourmenté d’autres villes tropicales. Cependant, force est de constater que chaque année des concessions voire des secteurs entiers sont inondés», indiquent-ils.
En effet, les experts chercheurs de l’Université, Hamadou Issaka et Dominique Badariotti définissent le risque d’inondation comme un événement dommageable doté d’une certaine probabilité liée à la conjonction de l’aléa inondation et de la vulnérabilité de la société, elle-même évaluée à partir des dommages matériels ou tangibles qu’elle pourrait subir en cas d’inondation et par l’appréciation des dommages non matériels ou intangibles (préjudice moral) susceptible de peser lourdement sur le niveau de bien-être des individus (Scarwell et Laganier, 2004).
« Les inondations à Niamey ont lieu généralement en saison pluvieuse, particulièrement au mois d’août, période où les pluies sont souvent abondantes et peu espacées. Mais les inondations surviennent aussi pendant la saison sèche. Celles-ci sont provoquées non par la pluie mais par le fleuve dont la période de crue varie de décembre à janvier. Les inondations à Niamey sont donc liées à des causes naturelles (écoulement du fleuve qui peut sortir de son lit) et anthropiques directes avec notamment l’imperméabilisation des berges et la dégradation continue des sols, qui accentuent le ruissellement et limitent l’infiltration», expliquent-ils dans leur communication.
A les en croire, l’imperméabilisation contribue, en effet, à accroître le volume de l’écoulement rapide de crue, y compris pour des précipitations de faible intensité. Selon le niveau d’imperméabilisation, le volume ruisselé augmenterait de 500 à 800 % (Niger République du, Pri-U, Cereve/KRB, 2000).
Ainsi, en fonction de ces causes, deux types d’inondations sont observés à Niamey : l’un est lent, lié souvent au débordement du fleuve de son lit mineur. « Quant à l’inondation brutale, elle est liée à des averses violentes dont les effets sont généralement dévastateurs. Il faut à ce niveau préciser que les précipitations sont très variables à Niamey d’une année sur l’autre, et même au cours d’une même année. Le mois d’août est le plus craint par tous ceux qui vivent dans des habitats précaires ou sur des sites inondables et singulièrement par les riverains du fleuve», concluent Hamadou Issaka et Dominique Badariotti.
S. Koné
Encadré 2
- La cartographie des zones à risques hydrométéorologiques dans la ville de Korhogo
Quant aux chercheurs Serge Fidèle Assouman et Adja Ferdinand Vanga de l’Université
Peleforo Gon Coulibaly de Korhogo, ils ont présenté le poster scientifique relatif au projet dénommé « Vigilance météorologique » (Vigimet) concernant la cartographie des zones à risques hydrométéorologiques dans la ville (dans le nord de la Côte d’Ivoire). Selon leurs recherches, la variabilité pluviométrique et l’alternance entre saison sèche longue et saison pluvieuse courte, mais brutale, ont une incidence importante sur l’état du sol de la ville de Korhogo. «Ces phénomènes créent des catastrophes hydrométéorologiques qui causent des dégâts importants sur l’occupation du sol et la vie des habitants de la ville», font-ils remarquer.
Dans une présentation d’un poster faisant l’état des lieux, Adja Ferdinand Vanga a indiqué que cela a pour objectif d’identifier les catastrophes, les cartographier afin de sensibiliser les populations et les pouvoirs publics sur l’existence des risques hydrométéorologiques pour aider à la prise de décision dans la perspective d’une gestion durable des risques encourus par les populations dans leur quête de bien-être.
Pour cette analyse, trois types de données ont été répertoriés, à savoir, les documentaires portant sur les variables d’observation (érodabilité des sols, pentes topographiques, occupation du sol et agressivité des pluies sur les sols), des images satellites NOAA datant de novembre 2013 et des enquêtes par observation directe sur le terrain (prise de vue par photographie numérique).
« L’observation de terrain a consisté à repérer les zones soumises à l’ensablement, aux inondations, au glissement de terrain et à l’érosion. Cette étape de repérage a été possible grâce aux missions de prospection et d’observation par quartier dans la ville de Korhogo. L’interprétation des images satellites a permis la cartographie des quartiers soumis aux risques hydrométéorologiques en identifiant les zones sinistrées», a indiqué notre interlocuteur.
Concernant les risques hydrométéorologiques identifiés par quartier, il ressort qu’en saison pluvieuse, les secteurs de bas-fonds et les bas de pente sont inondés par la stagnation des eaux de ruissellement (cas de Résidentiel 3, Petit Paris Extension ou Cocody et le phénomène d’ensablement important (cas de Petit Paris Extension et Sinistré Extension). Les versants à forte pente sont les plus touchés par l’érosion du sol, qui y creuse des rigoles et des ravines (cas de Mont Korhogo et Têguêrê-Extension). Enfin des secteurs sont touchés par le glissement de terrain (cas de Résidentiel 3 et Sinistré-Extension).
Aussi, a-t-il révélé, les risques d’érosion et occupation du sol dans le secteur urbain de Korhogo. « Les risques hydrométéorologiques exposent particulièrement les espaces bâtis et aménagés. Les habitations sont soumises à l’envahissement par les eaux de pluies puis par le sable charrié par ces eaux. Les voies de communication ou d’accès aux quartiers sont progressivement détruites par les mêmes facteurs. Enfin, on ne peut occulter le risque de glissement de terrain qui a pour conséquences la rupture des voies de communication et l’enclavement des sites concernés. »
Quelles perspectives face à l’existence des risques hydrométéorologiques pour les acteurs ? La question mérite d’être posée. Pour cela, Serge Fidèle Assouman et Adja Ferdinand Vanga révèlent que l’observation de terrain permet d’envisager une amplification exponentielle de ces risques au regard de la dynamique climatique et hydrométéorologique actuelle.
« Dans les secteurs touchés par les inondations (secteurs de bas de pente et de bas-fonds), quelques aménagements visant à fluidifier le ruissellement de l’eau réduiraient ce risque… » , proposent-ils.
Quant aux phénomènes d’ensablement et de glissement de terrain, « le dégagement ou l’abandon des sites concernés résoudrait de manière durable, voire définitive le risque encouru par les populations (l’ensablement s’observe dans des vases de dépôts de sédiments ou de pédiments). Enfin, depuis les secteurs de sommets de plateaux, il faut prévoir des canaux d’évacuation des eaux pluviales pour éviter le ruissellement diffus, source des ravinements et de destruction des voies de communication», suggèrent-ils.
Ainsi, l’identification et la connaissance des risques hydrométéorologiques dans la ville de Korhogo doivent permettre d’envisager à court, moyen ou long terme, des pratiques environnementales susceptibles d’atténuer durablement leurs effets sur la dynamique urbaine et le bien-être des populations de la ville de Korhogo.
Sériba K.
Encadré 3
- Des logements sociaux prévus par l’État
A Guet Ndar, ville des pêcheurs d’une superficie de 20 ha, l’État sénégalais a prévu des logements sociaux en faveur des 40 000 habitants. Soit 2000 habitants par hectare, ( pas d’assainissement ). Des rencontres des communautés et membres du réseau Rhyva à Diaminar situé dans une cuvette qui reçoit les eaux de pluie de tous les quartiers environnants.
Tels sont, entres autres, des actes concrets posés par le Rhyva-Sénégal dans le cadre de la sensibilisation et l’éducation en matière de Réduction des Risques de Catastrophe (RRC) qui constituent des actions à mener pour réussir le pari de la réduction des vulnérabilités face aux catastrophes.
La cérémonie de lancement des activités de Rhyva-Sénégal s’est déroulée les 6 et 7 novembre 2013 à N’Gor Diarama (Dakar). Elle a été présidée par Oumar Gueye, ministre du Tourisme et des Transports aériens, Maguéye Marame Ndao, directeur général de l’Anacim (Agence nationale de l’Aviation civile et de la Météorologie), ainsi que Yves Duval, représentant de l’IRD au Sénégal.
Sériba K.
Encadré 4
- Une réelle volonté politique s’impose….
Le réseau de recherche sous régional dénommé Gestion des Risques hydrométéorologiques dans les Villes africaines (Rhyva) mis en place sous l’égide du Programme d’Appui à la Recherche en Réseau en Afrique (Parraf) du ministère français des Affaires étrangères et dont l’IRD assure le secrétariat exécutif pour la Réduction des Risques de Catastrophe (RRC) est déjà une réalité dans les trois pays (Côte d’Ivoire, Niger et Sénégal).
Déjà, chacun des trois pays dispose d’un plan théorique dont la mise en application effective doit permettre de mieux maîtriser les catastrophes.
Le gouvernement du Niger a pris des textes en amont pour essayer de minimiser ces risques, même si ceux-ci ont du mal à être appliqués. Il en est de même pour la Côte d’Ivoire et le Sénégal qui tendent vers cette dynamique légale. Comme on le constate, il y a une réelle volonté de chaque gouvernement des pays membres du Rhyva de réduire des risques de catastrophes dans leur pays respectif.
Il est temps que les autres pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) fassent leur entrée dans le Rhyva. Ce cadre d’échanges entre les 15 chefs d’État des pays membres pourrait être la meilleure tribune où ce réseau de recherche sera véritablement sous-régional, où des décisions prises par les chercheurs seront appliquées par les politiques à la tête des différents gouvernements. Ce ne sont pas les experts qui manquent à l’Afrique encore moins à la CEDEAO, mais il faut une réelle volonté politique afin que la recherche de financement de certaines recherches et son applicabilité sur le terrain soient effectives. ‘’L’union fait la force’’, dit la maxime. Il y a lieu d’explorer cette piste.
S.K
kone.seriba67@gmail.com
Légende de la UNE: Une vue de la table de séance.Ph.lepointsur.com
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