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Génocide au Rwanda: qui est Ladislas Ntaganzwa, arrêté en RDC?


Ladislas Ntaganzwa, l’un des neuf accusés encore recherchés par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), a été arrêté en République démocratique du Congo, d’où il devra être transféré vers le Rwanda pour y être jugé. Au moment du génocide, il était maire de Nyakizu, une commune du sud du Rwanda. Mais aussi président de la section locale du MRND, l’ancien parti unique.

Agé de 53 ans aujourd’hui, Ladislas Ntaganzwa est poursuivi, entre autres, pour « génocide et crime contre l’humanité ». Il est accusé d’avoir incité et participé aux massacres de milliers de civils tutsi, mais aussi d’avoir organisé des viols de femmes tutsi.

L’acte d’accusation du TPIR précise que le suspect a participé de fin 1990 jusqu’à juillet 1994 à l’élaboration et à la mise en œuvre, au niveau communal, d’un plan d’extermination de la population tutsie.

Ce plan comportait, entre autres, le recours à la violence ethnique, l’entraînement et la distribution d’armes aux miliciens ainsi qu’à la constitution de listes de personnes à assassiner. Il serait notamment à l’origine de l’attaque d’une église à Cyahinda où des Tutsis s’étaient réfugiés.

Pour les autorités congolaises, le suspect était un chef FDLR, une milice hutu rwandaise active dans l’est de la RDC et accusée de nombreux crimes contre des civils.

Les circonstances de cette arrestation

Selon le porte-parole de l’armée, Ladislas Ntaganzwa a été arrêté le 7 décembre dans le village de Kiyeye. Le 9, les autorités congolaises font appel à la Monusco pour le transférer à Goma. L’ancien maire de Nyakizu arrive finalement ce mercredi 9 décembre dans la capitale provinciale du Nord-Kivu. Jeudi 10 décembre, le monde apprend par la structure onusienne qui a succédé au TPIR qu’il a été arrêté.

Le général Leon-Richard Kasonga explique que l’armée congolaise avait lancé une opération militaire contre Rushihe, à la frontière entre les territoires de Walikale et du Masisi. Ce serait le quartier général de Sylvestre Mudacumura, figure des FDLR, les rebelles hutus rwandais, lui-même recherché entre autres par la Cour pénale internationale. C’est à la suite de cette opération que l’accusé du TPIR a été arrêté.

Ladislas Ntaganzwa est lui-même un chef FDLR, dit le ministre de la Justice congolais. Alexis Thambwe Mwamba explique que les autorités avaient reçu des indications comme quoi le présumé génocidaire se trouvait dans les environs, que la police l’a arrêtée. Preuve, conclut le ministre, que la RDC a la volonté d’en finir avec les rebelles hutus rwandais, ce dont certains observateurs extérieurs doutent.

« Ladislas Ntaganzwa n’est pas membre des FDLR, il n’était pas non plus sous notre protection », dément le porte-parole des FDLR. Et La Forge Fils Bazeye d’ajouter : « Sinon, ils ne l’auraient pas ramassé comme ça ». Ce dernier explique que, depuis un mois, l’armée congolaise mène des opérations contre leurs positions dans ce secteur. Mais il assure que les rebelles hutus rwandais occupent toujours le « massif », la colline de Rushihe. « Qui va toucher la récompense de 5 millions de dollars pour sa capture ? », s’interroge pour sa part un observateur.

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