Gambie: 174 détenus incarcérés sous Yahya Jammeh graciés


Le président gambien Adama Barrow a gracié 174 détenus incarcérés sous le régime de son prédécesseur Yahya Jammeh. L’annonce avait été faite samedi 18 février à l’occasion de son discours à l’occasion de la Fête de l’indépendance aux allures de cérémonies d’investiture.

Depuis mardi 21 février, ces 174 détenus, jugés ou en attente de jugement dans des affaires de droit ont été libérés, comme le confirme Amnesty International.

Tous attendaient d’être jugés pour des délits de droit commun. Ils ont à présent rejoint leurs familles. Pour Stephen Cockburn, le directeur adjoint d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest, cette grâce est une façon de reconnaître les conditions de vie particulièrement difficiles dans les prisons de Yahya Jammeh. L’impossibilité pour beaucoup de voir un avocat, un geste pour dire que dans la nouvelle Gambie, on n’accepte plus ces conditions.

Le nouveau chef de l’Etat gambien a déjà libéré plusieurs prisonniers politiques, une quarantaine en décembre suite à la présidentielle, et en janvier aussi.

C’est ainsi que l’opposant historique Ousainou Darboe a été libéré en décembre. Il a été nommé ministre des Affaires étrangères. Le nouveau ministre de l’Economie et des Finances Amadou Sanneh a retrouvé la liberté en janvier. Amnesty n’a pas connaissance d’autres cas de prisonniers politiques encore en détention mais il faudra attendre un audit.

Reste le problème des nombreux disparus comme le journaliste Ebrima Manneh, arrêté en 2006 par l’agence des renseignements. Dans son discours du 18 février, Adama Barrow a annoncé la mise sur pied d’une commission d’enquête dédiée aux disparitions et aux sites de détentions secrets. Une commission chargée des droits de l’homme sera installée sans délai.

 

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