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Francis Taky (Journaliste-écrivain)/Ma lettre à ma jeunesse : ‘’Jeune, ton avenir ne se trouve pas dans un parti politique !’’


CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 17-11-2016) A l’orée des élections  législatives  du 18 décembre 2016, Bouanzi Taki Francis, journaliste-écrivain, connu sous le nom de plume Francis Taky, écrità la jeunesse de Cote d’Ivoire, sa jeunesse, pour déclencher le changement de comportement et de mentalité afin qu’elle se prenne en charge tout en prenant en main son destin politique.

« Jeunesse, jeunesse ! Sois humaine, sois généreuse. Si même nous nous trompons, sois avec nous, lorsque nous disons qu’un innocent subit une peine effroyable, et que notre cœur révolté s’en brise d’angoisse. Que l’on admette un seul instant l’erreur possible, en face d’un châtiment à ce point démesuré, et la poitrine se serre, les larmes coulent des yeux.

Certes, les gardes-chiourme restent insensibles, mais toi, toi, qui pleures encore, qui dois être acquise à toutes les misères, à toutes les pitiés ! Comment ne fais-tu pas ce rêve chevaleresque, s’il est quelque part un martyr succombant sous la haine, de défendre sa cause et de le délivrer ? Qui donc, si ce n’est toi, tentera la sublime aventure, se lancera dans une cause dangereuse et superbe, tiendra tête à un peuple, au nom de l’idéale justice ?

Et n’es-tu pas honteuse, enfin, que ce soient des aînés, des vieux, qui se passionnent, qui fassent aujourd’hui ta besogne de généreuse folie ? – Où allez-vous, jeunes gens, où allez-vous, étudiants, qui battez les rues, manifestant, jetant au milieu de nos discordes la bravoure et l’espoir de vos vingt ans ? – Nous allons à l’humanité, à la vérité, à la justice ! » Emile Zola (2 avril 1840 – 29 septembre 1902),  quatre ans après le fameux J’accuse, Zola, inquiet de voir la jeunesse française profondément divisée par ce sujet, s’adressait à ses idéaux, son avenir et sa soif de justice.

En somme, cette jeunesse désemparée en son temps ressemble fort bien à notre jeunesse actuelle profondément divisée sur l’essentiel : son avenir.  Nous avons eu une longue période d’instabilité et d’incertitude où les modèles se sont fait rares et continuent d’être une denrée dont le « kilogramme » est  hors de toutes les bouses. Nous avions et avons en face de nous des  ‘’ faux modèles ‘’. Nous, jeunes de Cote d’Ivoire avions pataugé sans repères ni modèles.  Aujourd’hui, les données  ont changé et nous essayons d’aller dans un monde ouvert, où toutes les connaissances pourraient être accessibles en étant assis sur son ordinateur ou son téléphone portable pourvu qu’il soit smart.

Oui, le mot est sorti. Smart (Terme anglais utilisé pour qualifier une personne élégante et raffinée.) Le monde lui-même devient « intelligent », innovant et les résultats de toutes les innovations bousculent toutes les idées reçues. Et ce ne sont pas les habitants de cette planète qui resteront à la traine. Nous, la jeunesse doit prendre son destin en main.

Elle doit cesser d’être des éternels assistés qui n’attendent que l’aumône des ainés qui, par la force des choses, sont devenus presque indéracinables, en usant de toutes les pratiques ignominieuses. En clair,  certains sont sans scrupules au point où à  60 ans,  ils  se bombent la poitrine en se présentant comme étant des jeunes.

Le 18 décembre 2016, nous allons à des élections législatives. Ceci, à un moment où le nombre de frustrés et de déçus s’accroît en même temps que le taux de pauvreté qui touche en grande partie les jeunes et les femmes. Pour ne pas continuer de nous faire miroiter des illusions, nous devons savoir le rôle d’un député. Et ce, pour ne pas tomber dans les illusions qu’ils nous vendent.

En effet, le Parlement (les députés) vote, chaque année,  de nombreuses lois, au terme d’un long processus d’étude, de préparation et de discussion. Les amendements sont déposés par les députés à titre individuel ou collectif, par les rapporteurs des projets de loi au nom des commissions qui les désignent, et par le Gouvernement. A côté des projets de loi déposés par le Gouvernement, chaque député à titre individuel ou dans le cadre du Groupe politique auquel il a décidé d’appartenir, peut déposer des propositions de loi.

En plus de ce rôle de voter les lois, le contrôle du Gouvernement, est un autre aspect essentiel de sa mission au sein de l’hémicycle. Les questions permettent aux députés d’interroger directement les ministres, soit oralement  soit par écrit. Les réponses sont publiées au Journal officiel. Les communications du Gouvernement sont l’occasion pour eux de s’informer et de critiquer un point particulier de la politique d’un ministre. Les commissions permanentes constituent souvent des missions d’information, composées de plusieurs députés, sur un thème précis. Un député peut être chargé d’établir un rapport d’information sur un sujet déterminé.

Les députés peuvent en outre appartenir à une commission d’enquête sur la gestion d’un service public ou chargés de recueillir des informations sur des faits déterminés. Les rapports d’enquête sont publiés. Nulle part, il n’est question pour les députés de faire des promesses démagogiques en annonçant la construction de collèges, de dispensaires, de foyers de jeunes…

Cependant, son action au sein du parlement qui consiste à contrôler le  gouvernement pour que cesse la gabegie financière et le détournement des deniers publics devraient faire en sorte qu’aucun village ne manque d’école, d’eau potable, d’électricité, de dispensaire, de collège  et bien  d’autres infrastructures nécessaires pour le bien-être de la population. Mais hélas !

Nous voulons, à présent, que la jeunesse soit majoritaire au parlement pour changer la tendance.  Obliger les dirigeants à rendre compte de l’utilisation de l’argent qui vient de la poche du contribuable. Contraindre les différents gouvernements qui se succèderont à servir le peuple et non à  se servir.  Car le principe de la bonne gouvernance est de rendre compte. Mais surtout de bien rendre compte.

Nous,  jeunes de Côte d’Ivoire,  devront repousser les lignes de la peur, de ces peurs qui  nous maintiennent prisonniers de l’exploitation et de la misère.  Nous devrons oser le changement pour aspirer au bonheur. Le bonheur n’est pas réservé par Dieu à une clique.  Nous avons  aussi droit et méritons d’être heureux ainsi que toute la population qui continue de croupir sous le poids de la misère.

Nous avons fait confiance à des ainés dans le passé mais notre  situation n’a  toujours pas  changé. Il est donc temps de faire confiance aux jeunes. De nous faire confiance nous-mêmes. Nous n’avons  rien à perdre en le faisant. Nous avons tout à gagner. C’est pourquoi je soutien la candidature de tous les jeunes, dans toutes les circonscriptions électorales de la Côte d’Ivoire.

Jeune de Cote d’Ivoire, ton avenir ne se trouve pas nécessairement dans un « groupe d’intérêt privé » appelé pompeusement parti politique !

Francis Taky, Journaliste-écrivain

Candidat indépendant aux élections législatives (circonscription électorale N°077 Boahia et Kouassi-Datékro, communes et sous-préfectures.)

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