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[Football/Election du président de la CAF] La validation des candidatures par la FIFA suscite colère et indignation


Abidjan, 27-01-2020 (lepointsur.com) À Barthelemy Zouzoua Inabo: la FIFA n’a pas attendu la CAF. Elle a décidé que tous les candidats sont éligibles pour le poste de président de la Confédération Africaine de Football. Les observateurs du football crient à la caporalisation de la CAF.

Le président de la Fédération mauritanienne de football, Ahmed Yahya a été le premier à réagir : « Je suis heureux d’annoncer la validation de ma candidature à la présidence de la CAF et à la vice-présidence de la FIFA par la commission de contrôle de la FIFA ». Il est en effet soulagé. La FIFA l’impose ou presque à la CAF.

L’ivoirien Jacques Anouma a suivi : « Après la commission de gouvernance de la CAF, la commission de contrôle de la FIFA m’a notifié ce jour de mon éligibilité à la Présidence de la CAF et à la vice-présidence de la FIFA. La voie s’ouvre pour qu’ensemble nous servions le football africain pour lui restituer lettres de noblesse et honorabilité ».

Les deux candidats à la présidence de la CAF comme le sénégalais Augustin Senghor et le sud-africain, Patrice Motsepe, ont en effet, reçu, le courrier de validation de leurs candidatures de la FIFA, ce mardi 26 janvier 2021. La FIFA valide toutes les candidatures.

Colère et indignation des observateurs sportifs

Surprise, colère et indignation dans les milieux des observateurs du football. Les premiers commentaires fusent. « L’Africain laisse trop faire. La Fifa est l’instance mondiale du football, mais elle n’est pas le patron de la Caf ! Ce sont des structures qui gèrent à différents niveaux, le football. Sauf qu’il y a un Monsieur qu’on appelle infantino qui veut mettre la main sur tout. Il faut pouvoir lui dire non ! Et il n’y a pour le moment personne depuis le départ d’Hayatou pour le faire. Guiani Infantino, par l’entremise des dirigeants opportunistes comme Constant Omari ont dévalué la Caf », peste un journaliste. Un autre ajoute : « La Fifa devait au moins faire l’effort de laisser la Caf écrire aux candidats » ! La presse africaine est choquée par ce qu’elle qualifie de passage en force de la FIFA et la caporalisation de la Confédération Africaine de Football.

“ La CAF joue sa survie ce 28 janvier 2021. La commission de Gouvernance tient le fil de la stabilité de l’instance africaine désormais. ’’

« La FIFA fait son job, la CAF fait son job »

À la CAF, les dirigeants se veulent sereins. La Commission Gouvernance, instance de contrôle interne, autonome et indépendante, se prononcera ce vendredi 28 janvier 2021. Elle maintient les auditions du candidat de la Mauritanie, Ahmed Yahya et celui de la République sud-africaine, Patrice Motsepe. Les deux hommes ont été convoqués pour des vérifications complémentaires d’ordre essentiellement éthiques par la commission de Gouvernance de la CAF. En effet, le 5 et 6 janvier 2021, la commission de contrôle interne de la CAF avait rejeté la candidature du président sortant, Ahmad Ahmad et jugé recevables les dossiers des candidatures de Jacques Anouma, Augustin Senghor, Ahmed Yahya et Patrice Motsepe. Elle avait validé les deux premières candidatures et invité Ahmed Yahya et Patrice Motsepe à fournir « des informations complémentaires ». Ils seront entendus le vendredi 29 janvier 2021. « Il faut attendre l’audition des deux personnalités pour connaître la position définitive de la CAF… », souffle une autorité de la faîtière du football Africains.

La FIFA coupe l’herbe sous les pieds de la CAF

La CAF, en l’état actuel, est-elle capable de prendre le contre-pied de la FIFA ? Là, est toute la question. L’indépendance affichée par la Commission de Gouvernance en analysant de façon autonome et indépendante, les candidatures les 5 et 6 janvier 2021, a été contre-balancée, le 9 janvier 2021, par le comité d’urgence de la CAF. Ce comité, convoqué par visioconférence par le président intérimaire, le Congolais Constant Omari, avait lié les mains et les pieds des cadres de la commission de Gouvernance. En décidant que celle-ci soumette au comité de contrôle de la FIFA, « les candidatures reçues pour le poste de président de la CAF, étant entendu que le président de la CAF a vocation pour devenir vice-président de la FIFA ». Le comité d’urgence avait par ailleurs, décidé que la Commission de Gouvernance de la CAF et le comité de contrôle de la FIFA déterminent « la date d’officialisation des candidatures ». La commission de Gouvernance avait vivement réagi, rappelant son indépendance tirée des statuts de la CAF. Toutefois, elle avait marqué sa disponibilité à collaborer avec le comité de contrôle de la FIFA pour vérifier l’éligibilité des candidats. Elle était dans l’attente du retour de la FIFA pour l’analyse des dossiers quand celle-ci, à la suite de ses propres investigations, a notifié aux différents candidats, leur éligibilité. Deux jours seulement, avant la date avancée pour l’audition des candidats Ahmed Yahya et Patrice Motsepe.

Simple formalité ou auto-détermination ?

La CAF joue sa survie ce 28 janvier 2021. La commission de Gouvernance tient le fil de la stabilité de l’instance africaine désormais. « Rien n’empêche la FIFA de donner son avis et de dire aux candidats, vous êtes éligibles selon les éléments fournis au comité de contrôle. Absolument rien. De même, la CAF a ses textes et ses procédures ». La CAF maintient l’épée de Damoclès sur les candidats. Mais, après la sortie de la FIFA, a-t-elle vraiment les moyens de faire autrement ? Les auditions des candidats Ahmed Yahya et Patrice Motsepe tombent du coup dans l’ordre de la simple formalité. À moins que par un extraordinaire courage et une volonté collective d’auto-détermination, pour arracher son indépendance, la CAF en décide autrement. Elle ouvrirait la boîte de toutes les incertitudes.

Bataille de Rabat

L’élection du président de la CAF est prévue le 12 mars 2021 à Rabat au Maroc. Pour l’instant, quatre candidats en lice. Jacques Anouma, Augustin Senghor, Ahmed Yahya et Patrice Motsepe sont dans les starting-blocks. Jour J-44. 44 jours pour convaincre les présidents des associations nationales. Dans un environnement où la Covid-19 réduit considérablement les voyages et les contacts physiques.

Fernand Dédeh

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