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Filière coton/Zonage : 1000 producteurs de 52 villages menacent d’abandonner la culture du coton # M’bengué


CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 11-4-2017) A la suite d’une marche pacifique de protestation encadrée par la police locale, les cotonculteurs  sont allés à la préfecture pour dénoncer le zoning ou zonage.

« Nous ne voulons pas de zonage à M’bengué, nous ne voulons pas appartenir de force à des sociétés cotonnières, nous refusons qu’on nous encaserne au profit des égreneurs. Non, l’ère de l’esclavage, de l’exploitation et de la soumission forcée est révolue », martèle Coulibaly Mamadou, le porte-parole.

Poursuivant, il conteste le décret d’adoption du zonage agro-industriel dans la filière coton.  « Cette décision est prise, dit-on, avec l’accord des producteurs.  C’est ce que disent les responsables du Conseil coton-anacarde et ceux de l’inter-coton. Cependant en réalité, non seulement ce n’est pas à notre avantage, mais aussi, c’est fait sans notre consentement et à notre insu. »Soutient-il

Puis, il revient sur les raisons de leurs réticences vis-à-vis  du zonage « De 1994 à 2001, l’ex-compagnie cotonnière ivoirienne ( Lcci ) avait l’exclusivité de la zone de M’bengué, une sorte de monopole qui a plombé la filière coton en termes d’impayés et de dysfonctionnements. Beaucoup de producteurs, à cette période, ont tourné le dos à la culture du coton avec une baisse drastique de la production. Pour nous, le zonage est la même réplique et donc, il nous fait peur »  explique Coulibaly Mamadou.

Ensuite, le porte-parole des cotonculteurs adresse une mise en garde aux autorités  « si le zonage est maintenu et appliqué, beaucoup d’entre nous abandonnerons la culture du coton. Surtout que de nombreux producteurs s’adonnent à la culture du cajou. C’est pourquoi, nous interpellons le Président Alassane Ouattara afin qu’il se penche sur la question et évite de tomber dans des pièges que lui tendent certains de ses supposés proches. »

Pour Coulibaly Mamadou, au moment où la baisse du cours mondial du cacao a des répercussions économiques sur la Côte d’Ivoire, il faut faire en sorte que l’or blanc ne tombe pas dans les mêmes travers et tracas. Pour rappel, c’est le 28 décembre 2016 que le Conseil des ministres a adopté le zonage agroindustriel dans la filière coton.

Le zonage qui est la constitution et l’attribution de zones exclusives d’activités pour chacune des sociétés cotonnières installées en Côte d’Ivoire. Cette mesure, selon le gouvernement ivoirien, vise à relancer durablement la production cotonnière à travers un meilleur encadrement et la garantie d’un approvisionnement en matières premières.

Il faut noter que 5 sociétés cotonnières sont présentes en Côte d’Ivoire, notamment la Compagnie ivoirienne pour le développement des textiles (Cidt), Ivoire Coton, la Compagnie ivoirienne de coton (Coic), la Société d’exploitation cotonnier (Seco) et l’Union régionale des entreprises coopératives de la zone des savanes de Côte d’Ivoire (Urecos-Ci).

Soro Djeneba Tiékoungo, Correspondante régionale

 

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