Feu à la scolarité de l’Université FHB/ Incendie criminel ou acte de vandalisme ? #crime
– Aucune trace de la police criminelle alors que tout a été nettoyé
-Toute la vérité sur une affaire qui ne doit pas rester impunie
Abidjan, 6-12-15 (lepointsur.com)-Matériels informatiques de bureau calcinés, documents administratifs, et tout ce qui pouvait se consumer rapidement est également parti en fumée, dans la nuit du vendredi au samedi 5 décembre 2015, à la scolarité de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody.
Quelques vitres noircies par la fumée et brisées par la puissance du feu, le sol du bureau rendu en cendre par le passage du feu. C’est dans ce décor macabre que des techniciens de surface, trempés de sueur, rencontrés sur place, samedi 05 décembre 2015, aux environs de 15 heures GMT tentaient de retirer des fauteuils, des chaises et des tables, miraculeusement épargnés par feu.
Un ménage autorisé par les responsables de la scolarité qui, après l’incendie ont joint un opérateur économique pour la réhabilitation du local. Ce dernier qui a échangé avec nous à bord de son véhicule n’a pas voulu décliner son identité, encore moins nous dire quoi que ce soit, si ce n’est le coup de fil qu’il a reçu des responsables de l’université pour réhabiliter la scolarité. La police scientifique a-t-elle été informée, avant le déménagement du bureau incendié ? Personne n’a voulu se prêter à nos questions. Le bon sens, surtout l’objectivité d’une éventuelle enquête, susceptible d’aboutir à des conclusions inclusives aurait été de privilégier l’enquête de la police scientifique, l’expert en la matière, avant tout autre action comme celle menée par les techniciens de surface qui n’est pas de nature à faciliter la tâche aux enquêteurs. A l’analyse l’action entreprise par la hiérarchie de l’administration universitaire traduit la volonté manifeste de certaines personnes tapies dans l’ombre de brouiller les pistes de l’aboutissement d’une éventuelle enquête, telle que souhaitée par l’ensemeble des étudiants et des observateurs.
« C’est un groupe d’étudiants qui a jeté des bouteilles d’essence et mis le feu, avant de prendre la fuite, comme ils ont l’habitude de la faire« . Tels sont les propos que tous ceux rencontrés sur place tiennent, sans rentrer dans les moindres détails. Policiers, vigiles, police universitaire, même certains étudiants s’accusent. En effet, les différents guichets de la scolarité enregistrent l’inscription, le paiement de la scolarité, la délivrance des diplômes etc.
Les responsables de la scolarité avaient dénoncée, en juillet 2015, l’existence de 3000 étudiants inscrits frauduleusement. L’enquête diligentée pour faire la lumière sur cette situation n’a jamais donnée ses conclusions. Et les étudiants inscrits « frauduleusement » en ligne via l’un des deux réseaux de téléphonies mobiles en partenariat avec la scolarité sont confrontés à une situation de non inscription. C’est dans cette situation confuse que le problème d’attribution et réattribution des chambres pour cause de laxisme de l’administration de l’Université Félix Houphouët-Boigny a débouché sur des violences qui ont fait un mort et plusieurs blessés sur le campus en novembre 2015. La suite est connue de tous. La FESCI et l’AGECI ont été dissouts et leurs deux secrétaires généraux ont été radiés par le conseil de l’Université. Est-ce, pour cette raison que la plupart des personnes rencontrées sur place accusent «un groupe d’étudiants » ? Seules les enquêtes dont, nous espérons que les résultats ne resteront pas les tiroirs pourront édifier l’ensemble des observateurs. Toutefois, dans le souci d’apporter sa contribution pour une enquête exclusive et inclusive, notre équipe de reportage se garde le droit d’explorer d’autres pistes.
Incendie criminel ou acte de vandalisme ?
A qui profite cet incendie et quelles en pourrait être les motivations ? La question mérite d’être posée. Tant, vendredi 4 novembre 2015, les cours ont été perturbés à l’Université Félix Houphouët-Boigny. Des véhicules administratifs dont celui du Secrétaire général de l’Université ont été saccagés. De source universitaire, il y aurait eu des tirs d’armes à feu et la casse des voitures de certains membres du Conseil de l’université qui avaient décidé de la radiation de certains syndicalistes estudiantins, auteurs des récentes violences qui ont causé la mort de l’étudiant, Konin Wilfred.
Pour circonscrire la montée de la violence du vendredi, un impressionnant détachement des forces de l’ordre a été déployé à l’Université afin de maintenir le calme. Certains indiquent 700 quand d’autres avancent le nombre de 500 agents des forces de l’ordre. Dans un cas, comme dans l’autre, notre équipe de reportage a constaté sur place la présence des forces de l’ordre en nombre impressionnant sur le campus et aux abords de la scolarité où ces derniers ont même passé la nuit.
Approchées, les policiers ont confirmé être le relai de ceux qui ont passé la nuit du vendredi au samedi 5 décembre 2015, sur le campus et qu’ils constatent avec nous ce qui est arrivé. Si les éléments des forces de l’ordre ont « veillé ( ?) » sur le campus, c’est que le danger pouvait arriver à tout moment. Ils ne pouvaient donc pas dormir, comme s’ils étaient de garde dans leurs commissariats.
Evidemment, ce constat suscite bien des interrogations. En effet, quel étudiant, comme le soutiennent certaines langues a pu bien passer à travers les mailles de la sécurité des forces de l’ordre dont le premier cordon est situé dans le couloir qui jouxte la scolarité, juste derrière la« cafétariat » avec une vue directe sur le bâtiment de la scolarité, quand, le second, lui est en hauteur au niveau de la présidence de l’université, où il y a un poste de vigiles commis pour la surveillance des lieux ? Une position qui donne une vue panoramique sur tout l’espace et les encablures de la fameuse scolarité, partie en fumée vers 4h du matin. Mieux, à cette force, il faut ajouter les forces existantes déjà sur le campus et qui ont à charge la surveillance et la sécurité des lieux 24/24.
Par ailleurs, pour accéder à l’espace incendié, un seul passage est possible sans être vu. Mais, là encore, il faut défoncer la porte en fer située entre la scolarité et la direction des ressources humaines. Or, cette porte qui reste hermétiquement fermée pendant la nuit selon une force de sécurité universitaire sous le sceau de l’anonymat n’a subit aucun dégât. Et même si tel devrait être le cas, le bruit allait attirer l’attention de ceux qui étaient sur place pour la sécurité des biens et des personnes. Cette porte, est-elle restée ouverte par oubli ou de façon délibérée ? Tout compte fait, la porte en question est dans la ligne de mire de la sécurité basée depuis les escaliers de la présidence de l’université. De la position des forces de l’ordre et celle de la force universitaire, elles regardent droit la porte métallique par laquelle, un individu, ou groupe d’individus peut passer pour accéder à la scolarité.
Les étudiants ont-ils utilisé des masques à gaz pour endormir toutes ces forces qui ont veillé avec du gaz qu’ils ont pulvérisé sur le campus au point où personne n’a pu mettre la main sur ce fameux groupe d’étudiants ( ?) qui a mis le feu ? Le matériel informatique brûle en crépitant ou en explosant. Ceux qui ont commis l’acte odieux ont-ils la vitesse de l’athlète Usain Bolt, roi mondial des 100m et 200m ou celui d’un éclair ? Aussi curieux que cela puisse paraître, malgré l’ampleur du feu qui a fait voler en éclat des vitres (voir image), il n’y a aucune trace de brûlure sur les fauteuils et chaises que les techniciens de surface ont sorti des décombres. Aussi, comment, avec tous ces bruits, aucune arrestation n’a pu être faite, si ce n’est des accusations, sans aucune preuve palpable, encore moins de pièce à conviction ?
Si tel est que cet acte a été fait à dessein, alors à qui profite le crime ? Aux étudiants ou aux responsables de la scolarité ? Toutes ces interrogations sont restées sans suite parce que les membres du Conseil de l’université qui devraient nous recevoir, avons-nous appris, était en réunion quant à la conduite à tenir. Des vigiles nous ont même fait balader en soutenant que le président et le secrétaire général étaient tous là, mais sont rentrés et qu’ils auraient échangé avec certains confrères. Les enquêtes peuvent-elles aboutir dans la mesure où à notre passage, rien n’indiquait que la police scientifique était déjà passée ? Peut-on parler de transparence dans une gouvernance, si des responsables d’une structure comme la scolarité ne laissent pas tous acteurs qui doivent intervenir dans l’enquête faire leur travail avant de passer au nettoyage des lieux?
Au regard des premiers constats, l’on peut avancer que l’enquête est très orientée pour incriminer les étudiants, sans situer la part de responsabilité des premiers responsables de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody. D’ailleurs, point n’est besoin de rappeler qu’après la réouverture de l’Université Félix Houphouët-Boigny, suite à un détournement d’une centaine de milliards fcfa, c’est le daaf du ministre Cissé Bacongo qui a été sacrifié.
Cette vaste opération de surfacturation dans l’histoire de la Côte d’Ivoire reste gravée dans la mémoire collective et achève de convaincre que sous nos cieux les faibles paient cash à la place des personnalités influentes. Ce n’est pas Méité Adama, ex-directeur des Finances et du Patrimoine du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique sous Cissé Bacongo qui dira le contraire. Lui qui a été dégommé, sans que les conclusions de l’enquête diligentée ne soient rendues publiques jusqu’à ce jour.
Sériba Koné
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