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[Fête du travail à Man] Les centrales syndicales exigent le payement des stocks d’arriérées par l’Etat


Man, 03-04-2022 (lepointsur.com) La 136e édition de la fête du travail, dans la capitale du district des montagnes, s’est déroulée comme de coutume, dans les jardins de la préfecture. Après le défilé des travailleurs sociaux, les centrales syndicales Union Générale des Travailleurs de Côte d’Ivoire (UGTCI), Humanisme et la Fédération des Syndicats Autonomes de Côte d’Ivoire – Confédération Générale (FESACI-CG) ont tour à tour pris la parole pour exposer à l’assistance les conditions de vie qu’elles mènent. Elles ont toutes salué et reconnu des avancées notables dans le traitement de certains dossiers, dont le passage du Smig de trente-cinq (35) milles Fcfa à soixante (60 000 frs). Elles ont également étalé les difficultés qu’elles éprouvent depuis l’avènement de la COVID-19 malgré la riposte du gouvernement à travers la sensibilisation et la vaccination. Afin de subvenir à leurs besoins, qui ne cessent de croitre, les centrales syndicales sus indiquées ont demandé au gouvernement le reversement de leurs stocks de  primes d’avancement. « Nous assistons à des pertes massives d’emplois. Du chômage partiel et technique sans mesures d’accompagnement. Nous demandons à l’État de faire en sorte à normaliser le tissu économique et sanitaire des travailleurs malgré les efforts fournis par l’État pour combattre la COVID-19. Le combat contre le terrorisme et la sécurisation du pays doivent demeurer au centre des préoccupations de nos gouvernants. Déjà nous les saluons pour les énormes efforts déployés dans ce sens. Toutes fois, nous leur demandons d’en faire encore plus, car si le terrorisme ou toute autre forme de banditisme prend le pas, il n’y a plus de vie paisible. Aussi, assistons- nous à une montée effrayante de la vie. La viande, le lait, l’huile et d’autres denrées de première nécessité, connaissent une montée en terme de prix à la limite de l’insupportable. Notre souhait est de voir tous ces prix, à la baisse et demandons à l’Etat de nous payer notre stock d’impayés, afin de faire face au mieux aux chargent qui nous incombent », ont indiqué les centrales syndicales UGGTCI, Humanisme et FESACI.

Le Directeur régional de l’emploi et de la protection sociale, M. Adou a salué le dynamisme des travailleurs et les a appelé à privilégier le dialogue dans le traitement de tout différend. « Travailleurs de tout bord, soyez dans l’allégresse. Le dynamisme dont vous faites preuve, chaque année de solennité, traduit la vitalité du corps social. Une fois encore, vous devez savoir que le travailleur et l’employeur, sont appelés à travailler ensemble. Et pour ce faire, vous devez privilégier le dialogue », conseillé le DR de l’emploi et de la protection sociale.

Et de poursuivre en évoquant la situation du travail qui n’est pas du tout reluisante. « Malgré la volonté de certains employeurs, les difficultés demeurent à certains endroits en matière de collaboration. Refus de faire appliquer certaines lois décidées par le gouvernement. Refus de déclarer les travailleurs à la CNPS. Refus de se présenter à l’inspection du travail pour le règlement de certains litiges. Toutes ses dérives sont du faite de la méconnaissance des textes qui engagent employeurs et travailleurs.

Cette rencontre, est une occasion qui, au-delà de nous réjouir, est aussi la tribune d’exposition de certaines situations dont la baisse des emplois, la problématique que constitue la CNPS dans cette région, l’absence de matière pour les scieries, à l’origine des chômages techniques qui se terminent souvent par des pertes d’emplois. La présence de la CNPS, qui devrait soulager les travailleurs, est finalement une source de désolation du fait de son mode de fonctionnement. Permettez en fin que, je vous présente les statistiques des emplois dans cette région, qui date 1 er mai 2021 au 30 Avril 2022. En matière de chômage techniques, nous avons enregistré quatre-vingt-sept (87) travailleurs, pour huit (8) entreprises concernées. Licenciements économiques, 371travailleurs. Licenciements individuels, huit cent trente-cinq (835), qui constituent les dossiers officiels enregistrés dans nos services », a souligné le DR de l’emploi et de la protection sociale.

Le Préfet de la région du Tonkpi, préfet du département de Man, Célestin Womblégnon, a déploré le fort nombre de pertes d’emplois, indiqué par le DR M. Adou. Il a par ailleurs souhaité une réplique des employeurs pour la réparation de cet état de fait. « Ce nombre qui avoisine le millier de personnes licenciées est trop pour une région qualifiée de pôle économique. On ne peut être un pôle de développement économique et enregistrer la perte de mille (1000) emplois en une année. Il y a urgence à rectifier ce tire-là. Le rectifier, c’est faire en sorte que les entreprises opèrent de nouveaux décollage à travers un certain nombre de réformes, tant à leur niveau qu’au niveau de l’État lui-même. Les réformes des employeurs, c’est de s’adapter au contexte actuel en créant des emplois nouveaux et novateurs, de sorte à trouver l’alchimie entre les possibilités et accroître les emplois. Quant à l’Etat, il participera avec la revue en baisse de la fiscalité sur certains produits qui entrent en ligne de conduite, dans le processus de la nouvelle donne », a suggéré le Préfet Hors hiérarchie.

Simplice Tiagbeu, Correspondant régional

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