[Fête du Travail 2020] Un 1er Mai à l’ère du Covid-19 en Afrique
L’Afrique comme l’ensemble du monde est touché par la pandémie de coronavirus. Plusieurs pays ont pris des mesures, allant jusqu’au confinement, pour éviter la propagation du virus. Des mesures qui ont des conséquences sur les cérémonies du 1er-Mai.
- Pas de cahier de doléances au Sénégal
Au Sénégal, pas de défilé, de meetings ni de traditionnelle remise des cahiers de doléances par les syndicats en ce 1er-Mai, jour de fête du Travail. Les rassemblements sont interdits dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. Les centrales syndicales doivent donc s’adapter pour faire passer leurs messages, notamment sur les réseaux sociaux. Des messages de sensibilisation pour faire face à la pandémie, de solidarité avec les travailleurs des secteurs les plus touchés. Et les responsables syndicaux le rappellent : malgré tout, le combat continue.
“De mémoire de militant syndical, le secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal-Forces du changement (CNTS-FC), Cheikh Diop, n’a jamais vécu une telle fête du travail: «C’est la première fois que je passe un 1er-Mai confiné’’, Cheikh Diop secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal-Forces du changement (CNTS-FC).
Un 1er-Mai sans rassemblement à Dakar
Lors du dernier Conseil des ministres, le président Macky Sall a salué «la décision historique des centrales syndicales de ne pas présenter cette année de cahier de doléances». D’après le dernier bilan du ministère de la Santé jeudi, le Sénégal enregistre à ce jour 933 cas positifs, dont 589 sous traitement, toujours 9 décès.
- En Mauritanie, un 1er-Mai confiné
En Mauritanie pour la première fois et du fait du Covid-19, les travailleurs passent le 1er-Mai confinés à la maison. Pas de défilé, pas de marche, pas de meetings. Ce 1er-Mai, le ministre du Travail reçoit les secrétaires généraux des centrales individuellement pour lui transmettre leurs cahiers de doléances. Les conséquences économiques de la pandémie sur les conditions de vie des travailleurs et de leurs familles sont au centre des préoccupations des syndicats cette année.
“La fête du 1er-Mai intervient cette année en Mauritanie dans ce climat particulier qui limite les activités et les mouvements des personnes pour s’adonner à des activités génératrices de revenus ou d’emplois. Nous avons au niveau d’organisations interpeller l’État sur ces questions. Nous avons demandé à ce qu’il y ait un allégement réel par rapport au tarif de facturation de l’électricité et en tout cas, pour les travailleurs moyens, et aussi la population démunie. Nous avons demandé à ce qu’également l’État intervienne à travers un plan national d’envergure pour secourir la population touchée par le fait de ce coronavirus’’, Samory Ould Beye, secrétaire général de la Confédération libre des travailleurs de Mauritanie (CLTM), l’une des principales centrales du pays Salem Mejbour.
- Un appel à plus d’accompagnement en Centrafrique
En Centrafrique, ce 1er-Mai, comme dans beaucoup d’autres pays, le coronavirus oblige le traditionnel défilé a été annulé. Les Centrafricains sont appelés à respecter les mesures gouvernementales de lutte contre la pandémie et notamment de ne pas organiser de grand rassemblement. De leur côté, les syndicats ont partagé leurs revendications. Et cette année, en plus des traditionnelles revendications, les syndicats appellent à des mesures d’accompagnement pour le Covid-19.
“La pandémie a des conséquences économiques et sociales. Sur le plan social, il faut que le gouvernement accompagne les travailleurs. Aujourd’hui, les prix des produits de première nécessité ont flambé alors qu’aujourd’hui, le pouvoir d’achat du Centrafricain, même avant le coronavirus, ne permet pas de manger trois fois par jour. Donc pour cela, nous demandons des mesures d’accompagnement’’, Firmin Zoh Ponguélé, secrétaire général de la centrale syndicale Groupement syndical des travailleurs de Centrafrique (GSTC).
Source : Rfi