[FESTIBO Mini 2023 : Analyse approfondie des ressources naturelles et de la dynamique de la Paix au cœur du Bounkani] Perspectives, Réflexions et Orientations Stratégiques
Abidjan, le 06 décembre 2023 (lepointsur.com) La récente édition du Festival des Arts et Cultures du BOUNKANI (Mini FESTIBO-2023), qui s’est déroulée du 1er au 2 décembre à Bouna, a abordé une préoccupation cruciale : « Le défi de l’accès aux ressources naturelles et son impact sur la paix et la coexistence pacifique dans la région du Bounkani. » Ce thème a été au centre d’un panel de haut niveau lors du festival, réunissant des experts, des universitaires et des parties prenantes.
Le 1er décembre, au siège du Conseil Régional du Bounkani, deux présentations éclairantes ont exploré les complexités de cette question. La première, dirigée par Christelle BREDOU de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), s’est concentrée sur les « Défis sécuritaires liés à l’accès aux ressources naturelles, à la paix et à la cohésion sociale dans la région du Bounkani. » BREDOU a mis en avant le rôle de l’OIM dans le soutien aux efforts de consolidation de la paix du gouvernement ivoirien et dans la mise en œuvre de projets renforçant la résilience.
Les défis auxquels fait face la région du Bounkani étaient multiples, comprenant des conflits liés à l’accès aux ressources naturelles, la dégradation climatique, l’obstruction des routes de transhumance, la croissance démographique et l’insuffisance des ressources pastorales. En réponse, l’OIM a mis en place des mécanismes de gestion participative et inclusive des ressources naturelles dans des villages tels que Niandégué, Panzarani et Léomidouo.
En regardant vers l’avenir, l’OIM a exposé ses plans futurs, mettant l’accent sur le renforcement des entités administratives locales, le soutien à la gouvernance participative des ressources naturelles et la mise en œuvre de l’Outil de suivi de la transhumance de l’OIM pour des données solides sur les mouvements de transhumance.
La deuxième communication, présentée par le Professeur HIEN Sié, a exploré « Les Autochtones et les Étrangers : Modalités de gestion des ressources naturelles pour une meilleure cohésion sociale entre les différentes communautés. » HIEN a classé les individus en autochtones, allochtones et allogènes en fonction des perspectives juridiques liées aux concepts d’État-Nation. Il a souligné l’importance de la perception dans la définition d’un étranger et a plaidé pour une compréhension nuancée des réfugiés en tant que contributeurs précieux au développement régional.
La présentation perspicace de HIEN Sié a mis en lumière le fait que la perception d’une crise liée aux étrangers est enracinée dans le comportement plutôt que dans la simple présence. Il a souligné la nécessité de tolérance mutuelle et d’humanisme pour une cohabitation harmonieuse entre des communautés diverses.
La conclusion des deux présentations a ouvert la voie à une interaction entre les participants et les intervenants, favorisant un échange courtois de questions et de contributions. Les recommandations issues des discussions visaient à renforcer la consolidation de la paix et la résilience dans la région du Bounkani. Celles-ci incluaient la coordination avec les pays voisins, l’amélioration de l’accès à l’eau et le soutien à des initiatives visant à améliorer les pratiques agropastorales.
En substance, le Mini FESTIBO-2023 n’a pas seulement célébré le riche patrimoine culturel du Bounkani, mais a également servi de plateforme pour des discussions essentielles sur les défis de la région, offrant des solutions potentielles et favorisant un esprit collaboratif pour un avenir harmonieux.
Médard KOFFI