La face hideuse de l’ONU, et si on en parlait…Par EKB
Abidjan-08-04-16 (lepointsur.com)Fondée à la fin de la Seconde Guerre mondiale avec pour mission d’assurer la paix et la sécurité dans le monde, l’Organisation des Nations unies (ONU), au fil des ans s’éloigne de cette priorité pour s’assigner d’autres missions à tout le moins critiquable. En témoigne, le scandale de la Centrafrique, où des soldats français de l’ONU sont accusés de viols sur des mineurs.
Pour rappel, c’est avec la Conférence de Dumbarton Oaks à Washington DC et surtout la conférence de San Francisco en 1945 qu’ont été définis exactement le but et le fonctionnement de l’ONU, avec pour texte fondateur, la Charte des Nations unies.
Entre autres missions, elle a le devoir de jouer l’arbitre dans les conflits et faciliter les échanges entre pays, de faire respecter les « opérations de maintien de la paix » à travers le monde, de favoriser le développement économique, le progrès et le respect des Droits de l’homme, ainsi que de faire respecter les cessez-le-feu, surveiller les frontières, encadrer des élections, assurer le déminage, apporter des programmes d’éducation…On peut le dire au regard de cette mission, l’ONU est le gardien du monde. Aujourd’hui, l’on est en droit de se demander si « le gardien du monde » ne s’est pas éloigné de cette mission ô combien noble ?
Des accusations de viols et d’exactions
Des témoignages et non des moindres d’Ong, d’enfants mineurs et de personnel de l’ONU révèlent des cas de viols sur mineurs en Centrafrique entre 2013 et 2014. Lesdits témoignages, «retracent des faits qui auraient été commis sur une dizaine d’enfants, sur le site de l’aéroport de M’Poko (à Bangui), entre décembre 2013 et juin 2014». Ces faits se sont produits au moment même où, la capitale centrafricaine était alors en proie aux violences entre les miliciens chrétiens anti-balaka et musulmans de la Séléka. Des centaines de milliers de civils étaient allés se réfugier à l’aéroport de M’Poko: c’est dans ce camp de réfugiés que les viols auraient eu lieu. Face à cette situation déplorable, les Nations unies ont démontré leur incapacité à sévir pour faire cesser les exactions.
Du caractère partial des rapports
Outre, toutes ces accusations portées contre l’institution internationale et ses soldats, d’autres griefs, tels la publication de rapports, dont la véracité reste à désirer lui sont dénoncés. Au grand dam de ces milliers de populations qui avaient placé beaucoup d’espoir en elle pour un arbitrage équitable dans les différents conflits qui minent la planète. C’est d’ailleurs pour cette raison que le dernier rapport en date contre le PAN ivoirien Soro Guillaume a provoqué le courroux de ce dernier et de certains de ses proches qui ont qualifié ladite enquête de « médiocre ».
En effet, dans leur dernier rapport, le groupe des experts de l’ONU sur la Côte d’Ivoire affirme que le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, et l’ex-rébellion des Forces nouvelles qu’il dirigeait ont profité de la crise postélectorale de 2010-2011 pour acquérir plusieurs centaines de tonnes d’armements.
« Ce matériel militaire est entré sur le territoire ivoirien en violation de l’embargo de l’ONU, qu’il n’est pas encore totalement sous le contrôle de l’armée et qu’il représente 30 % de l’arsenal que possède l’État ivoirien ». Soutient ledit rapport, non sans préciser « qu’à Bouaké, le matériel était sous la garde de l’unité de protection rapprochée du Premier ministre Guillaume Soro à l’époque. À Korhogo, il était à la charge de Fansara 11012, l’unité commandée par le Lieutenant-colonel Martin Kouakou Fofié, un ancien commandant de zone visé par des sanctions de l’ONU depuis 2006 ». Sur le cas spécifique de la Côte d’Ivoire et de Soro Guillaume, ne faut-il pas se demander, si l’on peut se fier aux rapports de l’Onu ? Quand on sait que 300 tonnes d’armes, ce ne sont pas 300 biscuits qui circuleraient impunément dans les rues.
Plutôt que de se préoccuper des multiples accusations à leur encontre, « les gendarmes du monde » préfèrent s’immiscer dans les affaires intérieures des pays, où ils sont en mission. Force est constater aujourd’hui que les déchirements et autres exactions commises sur des civiles sur la planète en général et en Afrique en particulier sont le fait des dérapages des soldats des Nations Unies. Il est temps, grand temps que ce que certains observateurs ont qualifié de « manchin » retrouve enfin ses repères, notamment sa mission première et régalienne, « le maintien de la paix ». Au risque de conforter tous ceux qui soutiennent mordicus qu’au regard de ses multiples dérapages, l’Organisation des Nations Unies n’a plus sa raison d’être, dans leur position.
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