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Exclusif:Les révélations troublantes de Wikileaks sur la chute de Laurent Gbagbo #FPI


Abidjan, le 6-7-15 (lepointsur.com)-Les câbles de Wikileaks nous permettent de cerner les positionnements réels des différents acteurs diplomatiques qui ont «travaillé» sur la crise ivoirienne. Par exemple, derrière ses sourires de premier communiant, le Ghanéen Mohamed Ibn Chambas, alors secrétaire exécutif de la CEDEAO, a contribué à «noircir» au maximum l’image de Gbagbo. Retour sur les révélations de Wikileaks sur la crise ivoirienne: Le rôle joué par Ibn Chambas et Nana Akufo-Addo Dans un câble daté du 11 octobre 2002, l’ambassadeur des Etats-Unis au Nigeria, Howard F. Jeter, raconte une conversation avec Ibn Chambas.

Retour sur les révélations de Wikileaks sur la crise ivoirienne, le rôle joué par Ibn Chambas et Nana Akufo-Addo #Gbagbo

Laurent Gbagbo (Ph:Dr)

Laurent Gbagbo (Ph:Dr)

Au cours de laquelle il explique que l’obstacle à un cessez-le feu rapide entre le gouvernement ivoirien et les rebelles, c’est… Gbagbo ! Les rebelles, selon Ibn Chambas, sont «disciplinés et relativement flexibles». Ils nient toute intention de renverser le régime (sic !) Ibn Chambas affirme sans ciller qu’il n’a vu aucune preuve de l’ingérence des Burkinabé.  Gbagbo, de son côté, est «têtu» et «réticent», selon le diplomate ghanéen. Le ministre des Affaires étrangères ghanéen de l’époque, qui sera par la suite deux fois candidat malheureux à la magistrature suprême dans son pays, a également beaucoup oeuvré pour «gâter le nom» de Gbagbo. 

Un câble daté du 3 juin 2004 permet de se rendre compte qu’il a profité du fait qu’un sommet de la CEDEAO qui devait se tenir à Abuja, au Nigeria, a finalement été annulé, parce que Gbagbo avait décidé d’aller à des réunions à New York pour casser violemment du sucre sur le dos de Gbagbo. «Nous nous demandons si Gbagbo s’amuse avec nous», lance-t-il lors d’une rencontre avec l’ambassadrice Mary C. Yates. Lorsqu’elle lui répond en disant que le chef de l’Etat ivoirien avait peut être pris des rendez-vous au siège de l’ONU, Akufo Addo n’en démord pas.   «Kofi Annan est au courant de cette rencontre et veut Gbagbo ici [à Abuja]», dit il.

Avant d’expliquer que les accords de Linas-Marcoussis ne doivent absolument pas être «revus» ou «renégociés», que «Gbagbo doit trouver un arrangement avec Soro, Bédié ou Ouattara» et qu’il n’y a «pas d’autre option». «Alors que nous laissons à nos collègues le soin d’expliquer les véritables motifs pour lesquels Gbagbo a refusé d’assister à la réunion d’Abuja, Akufo-Addo a défendu une vision pleine d’antipathie sur ce qui lui semble être les explications peu convaincantes de Gbagbo», peut-on lire dans le câble de l’ambassadrice Mary C. Yates.  Ce background permet, avec le recul, d’expliquer les rumeurs selon lesquelles Alassane Ouattara a financé la campagne d’Akufo Addo lors de la dernière présidentielle. Mais aussi de comprendre la portée des violentes diatribes de ce dernier s’adressant à John Dramani Mahama en disant : «Nous ne voulons pas d’un Laurent Gbagbo au Ghana».

Retour sur les révélations de Wikileaks sur la crise ivoirienne vu par Castor Hargneux

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