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Et si on changeait de comédie…celle de la coronavirus devient trop indigeste (Simple avis)


Pendant deux mois, on nous a servi du cirque Corona. Une tragédie née en Chine et mise en scène sous forme de comédie par les dramaturges ivoiriens.

Pendant deux mois, du 16 mars au 14 mai, on nous a offert de très belles pièces comiques. On a vu des visages cachés par de jolis masques importés ou locaux made in Côte d’Ivoire (Adjamé). On nous a bombardés de chiffres de malades et d’argent. On nous a servi beaucoup de milliards et millions : 1700 milliards, 50 milliards, 13,3 milliards, des millions… La scène qui m’a le plus régalé était le geste entre les donateurs et les destinataires : on a remis des seaux, des savons, des vivres aux ministres. Ceux-ci les tenaient et disaient merci à leurs bienfaiteurs comme pendant la célébration de la Journée des lépreux. Et on souriait dans des masques avec des marques et mots de gratitude dignes des gens reconnaissants ! Autre fait important: les jours pairs, le nombre de cas augmente, les jours impairs, il diminue.

‘’On a vu des visages cachés par de jolis masques importés ou locaux made in Côte d’Ivoire (Adjamé). On nous a bombardés de chiffres de malades et d’argent. On nous a servi beaucoup de milliards et millions : 1700 milliards, 50 milliards, 13,3 milliards, des millions…’’

Pendant que nos portables s’inondaient de messages invitant à la distanciation ‘’sociale’’, les marchés grouillaient de monde. Dans les gbakas, sur une ligne de 4 personnes, on enlevait une place et la distanciation était respectée. Entre les deux passagers à l’arrière d’un taxi, peut-il y avoir un mètre ? Entre le chauffeur et le passager à sa droite, peut-il y avoir un mètre ? Par ailleurs, les poissons des mers et océans pollués par les villes se consomment, pendant ce temps, Gouv.ci nous défend de consommer les animaux de brousse sécurisés par les forêts et savanes. L’intérieur est friand de gibiers, l’intérieur ne signale plus de cas. Pourtant, ces gibiers sont interdits. Vraiment, Corona, tu aimes les contradictions !

‘’Ceux-ci arriveront, on ne les mettra pas en quarantaine et le 18 mai 2020, ils retrouveront leurs classes et leurs camarades de l’intérieur restés sur place’’.

On était en train de jouer cette comédie quand la France a décidé de la réouverture de ses écoles le 11 mai. Les internautes se sont saisis de leurs portables pour annoncer la réouverture des classes en Côte d’Ivoire le 18 mai, soit une semaine après la France, parce que notre président est, selon eux, un sous-préfet français. Et cela s’est avéré. Le 8 mai, on apprend que les écoles de l’intérieur rouvriront leurs portes le lundi 18 mai avec beaucoup d’acrobaties dignes des saltimbanques européens.

’Le 14 mai, paradoxalement, on lève le couvre-feu à Abidjan; on annonce également la reprise des cours alors que le mardi 12, il y a eu un record de cas :127; le mercredi 13: 55 cas ; le jeudi 14 : 59 cas’’.

Les classes d’examen reprendront d’abord. Les classes à faibles effectifs et les classes à effectifs pléthoriques ne rentreront pas à la même date. Entre temps, ceux des élèves et enseignants qui se sont confinés à Abidjan doivent se faire identifier et se faire convoyer dans leurs localités, sécurisés. Ceux-ci arriveront, on ne les mettra pas en quarantaine et le 18 mai 2020, ils retrouveront leurs classes et leurs camarades de l’intérieur restés sur place.

Le 14 mai, paradoxalement, on lève le couvre-feu à Abidjan; on annonce également la reprise des cours alors que le mardi 12, il y a eu un record de cas :127; le mercredi 13: 55 cas ; le jeudi 14 : 59 cas.

Pour nous sortir de ces décisions surprenantes, on est venu nous servir des chiffres, des taux, des comparaisons…

Au bout du compte, on a perdu deux mois pour rien. Et ceux qui ne sont pas prêts à pardonner ces emmouscaillements, ce sont les Baoulés qui ont été privés de leur fête fétiche, Pâquinou. Ils avaient tout préparé : uniformes, nourritures, boissons… On les a trompés. On les a spoliés d’une si belle fête !

Revenons à ce qu’on nous servait les soirs à la RTI avant cette prétendue pandémie : les soirées Rhdp animées par Kouakou et Kobenan. C’est plus digeste que des remises de seaux et de spaghettis.

Par Pascal Kouassi

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