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Erreur de gaoua… Par EKB


CIV-lepointsur.com (Abidjan, 15-1-2016) A peine nommée à la tête du  très controversé ministère de l’enseignement supérieur  et de la recherche scientifique,  que l’ex-présidente de l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan Ly Ramata Bakayoko a décidé de la suppression de tous les syndicats estudiantins pour en faire un.

 Cette décision ne surprend guère, quand on sait qu’alors même qu’elle n’était pas à la tête dudit ministère qu’elle a introduit une requête de dissolution des deux syndicats les plus en vue de l’espace universitaire (Fesci et Ageeci). Selon le confrère pro-gouvernemental « Fraternité Matin », l’annonce a été faite au cours d’une rencontre d’échange jeudi 14 janvier 2015 avec l’Association des étudiants de l’Université Félix Houphouët-Boigny (AE-UFHB), une association qui vient de voir le jour, il y’a peu.

Aussi curieux que cela puisse paraître, faisant fi de l’existence des associations déjà présentes sur l’espace universitaire, Ly Ramata a préféré échanger avec ladite association, quasiment inconnu du public et des étudiants. Qu’est ce qui pourrait expliquer cet acharnement la précipitation  de celle qui détient désormais le portefeuille de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, considéré par certains analystes et observateurs comme un  panier à crabes ?

 Au demeurant, en saluant la naissance de cette nouvelle association et surtout en affirmant qu’elle sera désormais la seule interlocutrice auprès des autorités universitaires, la ministre jette le doute dans l’esprit des étudiants. En effet, ils sont nombreux,  les étudiants qui se posent la question, quant à  l’avenir des autres mouvements d’étudiants déjà  existants. A l’analyse des faits, l’on peut avancer  que Ly Ramata Bakayoko caresse le secret espoir de pacifier l’espace universitaire.

Toutefois, s’il est vrai que l’initiative est louable, force est cependant de reconnaître que la ministre s’y prend mal. Pourquoi, ne pas s’asseoir à une table de discussion avec les associations d’étudiants pour trouver un terrain d’entente. Une association syndicale étant « un esprit », il serait quasiment impossible pour la ministre de faire disparaître cet « esprit » qui est désormais ancré en chaque étudiant, en dépit des divergences de points de vue qui ont souventes fois été à l’origine  d’affrontements entre les étudiants de différentes associations.

C’est vrai, l’idéal serait que toutes se fondent en un seul pour en faire une fédération. Cela, suppose toutefois, un travail préparatoire pour baliser le terrain. Car dans ce bras de fer engagé avec les anciens syndicats, se posera la problématique de la représentativité. L’association des étudiants de l’Université Félix Houphouët-Boigny qui  regroupe onze syndicats, onze associations socio-culturelles et quatre délégués d’Unité de formation et de recherche (UFR) sera-t-elle  représentative de l’ensemble des étudiants et des syndicats ? Surtout que la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) et l’Association générale des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (AGEECI), les deux principaux syndicats rivaux, ne sont pas pour l’instant membres de cette nouvelle association.

 N’est-ce pas,  d’ailleurs  pour cette raison que certains observateurs soutiennent mordicus que cette nouvelle association  qui vient de voir le jour et qui flirte déjà avec la ministre a té montée de toute pièce par cette dernière  pour faire ombrage à toutes les enquêtes, relatives au derniers développements de l’actualité, relatifs aux affrontements entre membres de la Fesci et de l’Ageeci qui a causé la mort de l’étudiant Wilfried ?

 En tout état de cause, cette décision hâtive et hasardeuse d’ignorer les deux syndicats susmentionnés apparaît comme une « erreur de gaoua » de la part de la ministre Ly Ramata Bakayoko.

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