[Équité et Élections au Sénégal] La Ministre de la Justice précise les règles du jeu
Abidjan, le 21-02-2024 (lepointsur.com) Dans une clarification essentielle apportée par Aissata Tall Sall, Garde des Sceaux et ministre de la Justice, le Sénégal réitère son engagement envers les principes d’équité et de justice, indépendamment des ambitions politiques. Lors d’une conférence de presse tenue le mardi 20 février 2024, centrée sur les sujets brûlants de l’actualité judiciaire, la ministre a catégoriquement affirmé que la candidature à l’élection présidentielle ne saurait être un critère pour bénéficier de la liberté provisoire.
Cette déclaration intervient dans un contexte particulièrement tendu, où la situation de Bassirou Diomaye Faye, candidat à la présidentielle et actuellement en détention préventive pour des chefs d’accusation graves depuis le 18 avril 2023, alimente les débats. Accusé d’actes susceptibles de compromettre la paix publique, d’outrage à magistrat et de diffamation envers un corps constitué, Faye se retrouve au cœur d’une polémique qui dépasse largement sa personne.
« Le Sénégal est un État de droit où la loi s’applique de manière égale à tous, sans distinction », a souligné la ministre, rappelant ainsi que l’indépendance de la justice est une valeur incontournable dans la gestion des affaires de l’État. La décision de libérer ou non un individu repose sur l’appréciation objective du juge d’instruction, basée sur les éléments concrets du dossier, et non sur les aspirations politiques ou la popularité de l’accusé.
La situation de Faye, portant la bannière « Diomaye président », soulève une vague de soutien parmi ses partisans et au-delà, nombreux étant ceux qui réclament sa libération pour lui permettre de participer activement à la campagne électorale. Cette affaire met en lumière la tension entre les impératifs de la justice et les dynamiques politiques, particulièrement en période électorale.
En outre, la Garde des Sceaux a également évoqué le cas de Ngagne Demba Touré, cadre de l’ex-Pastef en exil, pour illustrer que les mandats d’arrêt émis seront exécutés conformément à la législation en vigueur, réaffirmant la position du Sénégal sur l’application stricte de la loi, indépendamment des statuts ou des affiliations politiques des individus.
Cette mise au point de la ministre de la Justice vient rappeler que dans un État de droit comme le Sénégal, les principes de justice et d’égalité devant la loi restent les piliers fondamentaux de la démocratie, surtout dans le contexte sensible et hautement scruté des élections présidentielles.
Médard KOFFI