[Entretien/Le ministre Éric Kplohourou Kahé, sans faux-fuyant] « Nous devons laisser à la jeune génération plus que nous avons reçu de nos aînés »
Duékoué, le 10-04-2023 (lepointsur.com) Monsieur Eric Kplohourou Kahé a successivement été ministre du commerce du 26 janvier 2001 au 5 août 2002 puis ministre de la réforme administrative du13 mars 2003 au 26 décembre 2005, avant d’être, nommé au Cabinet du Président de la République, S.E.M Laurent Gbagbo, en qualité de Conseiller Spécial chargé du Commerce, de janvier 2006 en avril 2011.
…nous nous devons de laisser plus que nous avons reçu des autres générations.
En octobre 2006, encadré par quelques anciens barons de l’UDPCI et d’autres cadres ivoiriens, il fonde l’Alliance Ivoirienne pour la République et la Démocratie (AIRD) par transformation du courant UDPCI-IRD, en parti politique. De retour d’exil en 2021, le natif de Duékoué (Capitale de la Région du Guémon) entend jouer pleinement un rôle cardinal pour ressouder le tissu social dans cette partie de la Côte d’Ivoire qui a connue les affres de la crise poste-électorale de 2011.
Mieux, nous devons faire l’effort de perpétuer tout ce que nous avons reçu des autres.
L’organisation d’un repas symbolique de rupture du jeûne musulman en présence et avec le soutien spirituel de pasteurs, de chrétiens et de nombreux responsables administratifs le samedi 8 avril 2023 à son domicile sis à Duékoué en est une illustration parfaite. Profitant de cette aubaine, votre quotidien numérique préféré a pu lui « arracher » quelques mots.
C’est le moment de prendre des mesures idoines pour trouver les solutions à long terme…
Dans cet entretien bref, de 5 minutes, le président de l’AIRD exhorte ses soeurs et frères à faire de la culture de la démocratie, des valeurs républicaines er d’amour, ainsi que de la cohésion sociale et du don de soi, un vrai leitmotiv devant illuminer davantage les jeunes générations. Interview !
Qu’elle est la symbolique de l’organisation de cette cérémonie inclusive ?
L’essentiel pour nous dans la communauté des croyants reste toujours le même : le partage et la solidarité. En cette occasion exceptionnelle où les chrétiens et les musulmans sont dans une situation de piété à travers leur carême, il était important pour moi en tant que chrétien, que j’invite les musulmans à une rupture commune du jeûne dans ma résidence sise à Duékoué. Il faut dire que dans une région qui a connu tellement de difficultés, aucune occasion ne sera de trop pour construire les passerelles de l’amour, de la cohésion et de la fraternité. En fait, rien ne doit nous opposer. Le carême n’est pas seulement que pour se priver de nourriture mais aussi un moment d’introspection pour permettre à chacun de s’adresser à Dieu et de prier pour soi, pour sa famille, pour la ville où on vit, pour toutes les communautés avec lesquelles on vit. Ce qui m’importe en ce beau jour ce n’est pas d’avoir eu l’initiative mais d’avoir été suivi par tous avec une présence de qualité au niveau des participants.
Venu d’exil, vous avez prononcé le 15 novembre dernier un discours dense et riche en connaissance et expérience. Aujourd’hui, vous recevez à votre domicile toutes les communautés religieuses de Duékoué à votre domicile pour parler de paix. Êtes-vous devenu désormais un messager de la paix?
Peut-être que j’aspire devenir un messager de la paix. Mais je ne le suis pas encore parceque j’ai encore du chemin à parcourir. Mais toutes les occasions qui peuvent être prises pour que nous construisions la paix dans la vérité se doivent d’être mieux exploitées pour le bonheur de tous.
Un message au terme de notre entretien…
C’est vraiment le lieu pour moi d’indiquer que nous sommes tous de passage sur terre. C’est pourquoi nous nous devons de laisser plus que nous avons reçu des autres générations. Mieux, nous devons faire l’effort de perpétuer tout ce que nous avons reçu des autres. Aujourd’hui, nous sommes 200 mille habitants à Duékoué. Demain, nous serons 500 mille. C’est le moment de prendre des mesures idoines pour trouver les solutions à long terme des conflits fonciers dans notre belle région.
Propos recueillis et
retranscrits par
Laine Gonkanou, Correspondant Régional