Duékoué, le 18-07-2023 (lepointsur.com) Ancien Ministre du commerce et de la réforme administrative de la Côte d’Ivoire et originaire de la Région du Guémon, plus précisément des villages de Fengolo et Guitrozon dans le Département de Duékoué, M. Éric Kahé a connu l’exil lors de la crise post-électorale de 2010. Cependant, loin de se laisser abattre, il a mis à profit son séjour en parcourant plusieurs capitales européennes. Son objectif était de créer des liens significatifs avec des décideurs, des associations et d’autres institutions dédiées au développement, dans le but de remédier aux nombreux maux qui affligent sa région natale. Celle-ci a été durement éprouvée par les diverses crises en Côte d’Ivoire. Il a ainsi présenté des banques de projets salvateurs, fiables et viables, offrant ainsi une lueur d’espoir pour l’avenir de sa région meurtrie.

Ces initiatives ne peuvent prendre forme que dans un climat de paix et de cohésion sociale, des valeurs qu’il promeut ardemment comme les piliers essentiels de sa politique de développement durable pour le Guémon. Animé par cette vision, il envisage ainsi de briguer la présidence du Conseil Régional du Guémon au nom de l’Alliance Ivoirienne pour la République et la Démocratie (AIRD), dans le but de concrétiser ce rêve ambitieux. La date prévue pour cette élection est le 02 septembre 2023.

Lors de cette entrevue réalisée en marge de la 8e édition du festival de la musique de Duékoué, qui s’est tenu le samedi 24 juin 2023 à « l’espace concorde et amitié » de Guitrozon, sous l’égide de la direction régionale de la culture et de la francophonie, le natif du Guémon a esquissé le portrait du futur président idéal pour la Région du Guémon. Avec précaution, il a également révélé quelques aspects de ses stratégies de développement durable pour le Guémon, afin de prévenir toute tentative de plagiat. En passant, il a exhorté les populations à faire preuve de discernement et à choisir avec raison, passion et responsabilité le candidat qui saura impulser le développement tant attendu dans la Région du Guémon.

La 8e édition du festival de la musique de Duékoué a atteint son apogée, empreinte d’un esprit de fraternité. Votre précieuse contribution à son organisation a été largement applaudie par les populations.

C’est un grand plaisir pour moi de vous accueillir à l’espace socio-culturel « Espace Concorde et Amitié » qui est un cadre de fraternité et de paix. Je suis honoré par le Seigneur de prendre part à l’organisation de la 8e édition du festival de la musique de Duékoué, par un concours de circonstance. Et ma réponse à ce concours est très citoyenne: accompagner les entreprises de l’État de Côte d’Ivoire à travers la direction régionale de la culture et de la francophonie, maître d’oeuvre de cette activité. Notre modeste soutien à la direction régionale est donc un soutien citoyen.

Le thème « Nos musiques de 1960 à ce jour » s’est avéré être un puissant moteur de rassemblement. Les orchestres et les divers groupes artistiques sélectionnés ont véritablement illustré cette idée avec brio. Outre les performances artistiques, nous avons été ravis de constater la qualité et la diversité du public présent. Cela nous remplit de joie.

Pour moi, Duékoué est et restera toujours le lieu d’activités qui favorisent la cohésion sociale et l’affection mutuelle. La musique, qui a le pouvoir d’adoucir les mœurs, se révèle être l’instrument parfait pour unir les communautés, valoriser les compétences, et réunir femmes, hommes, filles, jeunes et adultes dans le Guémon. Je tiens donc à remercier chaleureusement le Dr. Culture d’avoir choisi l’Espace Concorde et Amitié pour ce spectacle inoubliable.

Depuis votre retour d’exil, votre engagement indéfectible dans toutes les initiatives en faveur de la paix et de la cohésion sociale est remarquable.

Absolument. Avons-nous vraiment d’autres options que de rechercher la paix ? Ma position exprimée le 15 novembre 2022 lors de la journée de la paix en présence du Premier Ministre Patrick Achi reste inchangée à ce jour. Si je peux apporter une contribution significative à ma région, ce sera assurément en promouvant la paix et la cohésion sociale. Lorsque les peuples ont tant souffert, ce dont ils ont le plus besoin est indéniablement la construction d’une cohésion sociale et d’une paix d’une manière différente.

Je vous prie de vous exprimer de manière plus détaillée, Monsieur le Ministre.

Notre ambition est de bâtir la Paix et la Cohésion sociale dans le Guémon de manière novatrice. C’est précisément la raison pour laquelle nous nous portons candidats à la présidence du Conseil Régional du Guémon. Nous aspirons à concrétiser d’importants projets bénéfiques que nous avons élaborés pendant notre période d’exil.

Pour être explicite, vous avez judicieusement utilisé votre séjour en exil pour contribuer au développement de votre région.

En effet, nous avons pleinement saisi l’opportunité offerte par notre exil pour élaborer des stratégies de développement pour notre région natale. Plutôt que de nous apitoyer sur notre sort, nous préférons exprimer notre gratitude envers Dieu pour nous avoir guidés vers des rencontres enrichissantes avec des personnalités, des décideurs, et des acteurs du développement. Cela nous a permis d’établir des possibilités de partenariats en vue du progrès de la région.

Avec une expérience, un réseau et un retour d’expérience de 10 années d’exil, nous croyons fermement que nous incarnons le profil idéal pour impulser un nouvel élan de développement dans notre région. Face aux cicatrices marquées par l’histoire de notre région, nous comprenons l’urgence de compter sur des hommes dotés d’un courage exceptionnel, d’une vision claire et précise, et d’une détermination sans faille pour la sortir de cette situation.

Le Guémon requiert des solutions innovantes, et sa gestion ne saurait être assimilée à celle d’autres régions de la Côte d’Ivoire. Il est indispensable de le considérer avec une approche spécifique afin de répondre aux défis uniques qui lui sont propres.

Pourriez-vous nous présenter quelques aspects de vos initiatives ambitieuses visant à dynamiser le développement du Guémon ?

Le Guémon requiert une gestion soutenue par des appuis spéciaux, car sa situation est similaire à celle de l’Europe d’après la Seconde Guerre mondiale. Cette assistance ne doit pas uniquement émaner de l’État de Côte d’Ivoire, mais doit également provenir de la communauté internationale à travers des partenariats que nous envisageons de développer. Il est évident que nos idées suscitent l’intérêt des autres, mais il est légitime de se demander s’ils possèdent les capacités et les ressources nécessaires pour les mettre en œuvre de manière efficace.

Êtes-vous réellement confiant quant à cette élection régionale ?

Je crois que les populations doivent prendre en considération les profils capables de proposer des innovations plutôt que ceux qui stagnent. La question qui se pose est la suivante : le Guémon a-t-il besoin d’une approche spécifique pour se relever davantage que les autres régions ? Si tel est le cas, alors il est primordial de choisir un profil qui s’harmonise avec ces besoins particuliers. Nous sommes modestement convaincus d’être parmi ceux qui incarnent ce profil recherché.

Un dernier message aux populations, en conclusion de notre entretien.

Je place ma confiance dans la clairvoyance des électeurs et je leur rappelle que s’ils constatent l’absence d’une candidature unique au sein de certaines formations politiques, il leur appartient de les rassembler et de les encourager à s’entendre. J’invite les populations à faire preuve de discernement en optant pour des choix raisonnés, guidés par leur cœur et leur sens des responsabilités. Je les encourage à ne pas se laisser disperser par la multiplicité des candidatures.

Entretien réalisé et retranscrit par Laine Gonkanou, Correspondant Régional

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