Entretien-Joël Poté (Cojep) : «Le Cojep participera aux prochaines élections législatives»
-« Concernant le référendum, nous dénonçons l’attitude du pouvoir »
Abidjan, 14-06-16 (lepointsur.com)- Joël Poté est le Secrétaire exécutif chargé de la mobilisation et de l’éveil du Congrès pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep). Il est aussi le président du comité d’organisation (Pco) d’une grande tournée nationale que le parti fondé par Charles Blé Goudé, prépare. Il nous en dit plus dans cet entretien.
Doit-on considérer que Joël Poté signe son retour, à travers cet entretien, sur la scène politique ?
Les Ivoiriens n’attendent qu’un seul et grand retour : le retour du président Laurent Gbagbo et du ministre Charles Blé Goudé.
Après 3 ans, qu’est-ce qui justifie les raisons de votre retour au Cojep?
Je voudrais faire la précision suivante : je n’ai jamais quitté le Cojep. J’ai éteint les gaz. J’étais loin de toutes les activités du parti, mais j’ai gardé ma qualité de membre. Retenez simplement qu’au Cojep, on peut ne pas s’entendre aujourd’hui, et se comprendre demain. Il y a eu beaucoup de bruits, d’incompréhensions, de médisances sur ma personne et sur mon ami et frère, Blé Sépé Marc, mais en politique, comme dans la vie, il faut toujours faire du temps son allié, pour le triomphe de la vérité.
Comment réagissez-vous à votre récente nomination comme Secrétaire exécutif chargé de la mobilisation et de l’éveil du Cojep ?
Je voudrais saluer le tact et l’intelligence politique de notre leader, Charles Blé Goudé, qui, jusqu’à ce jour, ne souffrent d’aucune contestation. Pour Charles Blé Goudé, à défaut d’être la lune pour éclairer la terre, il faut être au moins une lampe pour éclairer sa chambre. En plus de ses appels à la paix entre les Ivoiriens dans notre diversité politique, culturelle et religieuse, il était important pour lui, de faire la paix dans sa propre maison. Je voudrais saluer toute la direction du Cojep, avec à sa tête le Premier Secrétaire, Nogbou Hyacinthe ; saluer tous les militants et sympathisants du Cojep, qui m’ont reservé un accueil chaleureux, le 16 avril 2016, à notre rentrée politique.
Que dites-vous relativement aux accusations de trahison dont vous avez été l’objet par certains de vos camarades ?
J’ai posé la question de savoir, »qui détient « le trahimètre » ? », l’instrument de mesure pour jauger la capacité ou le niveau de trahison dans notre famille politique. Mais personne ne m’a répondu. Les gens savent détruire, ils ne savent pas construire. Je suis en phase avec Charles Ble Goudé, mon leader, c’est l’essentiel. Il me qualifie dans son dernier livre, de fidèle lieutenant.
Un livre qui est interdit de vente en Côte d’Ivoire !
Oui, la vente est interdite mais pas la lecture.
Que savez-vous de la position Youan Bi Angenor ? Va-t-il vous rejoindre aussi ?
Tous les militants du Cojep, qui reconnaissent Charles Blé Goudé comme leur leader, ont leur place au Cojep. Tous ceux qui ne reconnaissent plus Charles Ble Goudé comme le leader du Cojep, ont décidé volontairement de s’exclure du Cojep. En 2013, j’ai disputé la tête du Cojep avec le camarade Bly Roselin mais tous les deux, nous nous sommes réclamés de Blé Goudé. Aucun de nous deux, ne l’a dénigré. On peut ne pas s’entendre à un moment donné sur une approche, une méthode, une démarche mais quand il s’agit du parti et de Charles Blé Goudé, il faut savoir taire nos ego, et se retrouver dans l’intérêt de notre cause.
Qu’en est-il de la tournée que le Cojep annonce sur les réseaux sociaux ?
Le Cojep prépare effectivement une tournée nationale, que j’ai la responsabilité d’organiser. Cette tournée est baptisée « Unis, maintenons l’espoir ». Cette tournée sera lancée à Gagnoa, le 18 juin 2016 à la place Bonweli. Mais avant, nous ferons des meetings de ceinture avant la grande messe de Gagnoa. Nous serons le 15 juin à Gnangbodougnoa, le 16 à Bayota, le 17 à Dignago et Guiberoua, et le 18 juin, le giga meeting. Nous allons célébrer notre père (Gbagbo), notre mère (Simone) et le fils politique (Blé Goudé). Il est temps de faire la différence entre les querelles et le combat politique. Les querelles, c’est un problème de personne. Le combat politique engage la vie et l’avenir du peuple. C’est pourquoi, nous allons, depuis Gagnoa, lancer un appel à l’unité autour du président Gbagbo. Le président Gbagbo ne nous a pas distribué de l’argent dans les villes et villages mais ce qu’il nous a donné, est plus que de l’argent. Il a fait naître en nous le sentiment qu’on peut partir de rien et devenir quelqu’un. Il est le symbole qui donne espoir aux fils de pauvres. Père du multipartisme, de la liberté d’expression, sa place n’est pas en prison. Nous allons le célébrer, et réclamer sa libération.
Pourquoi le choix de Gagnoa ?
Gagnoa est la terre d’origine de nos illustres prisonniers. Gagnoa, pour exprimer notre soutien et notre solidarité à leurs familles respectives, au peuple Bété dans son ensemble. Aussi, voulons-nous dire merci et exprimer nos encouragements aux chefs et cadres qui œuvrent pour la libération de leurs fils, et surtout leur demander de garder espoir. Le président Laurent Gbagbo et le ministre Charles Blé Goudé reviendront.
Quel est le contenu du thème « Unis, maintenons l’espoir »?
Au delà d’un thème, c’est un appel. En Côte d’Ivoire, il faut un pouvoir qui gouverne, et non qui règne. Il faut une opposition responsable qui critique mais surtout, qui fait des propositions. C’est le propre de la démocratie. Une opposition divisée, conforte le pouvoir dans sa gestion clanique du pouvoir, et dans ses prises de décisions qui ne répondent pas aux besoins du peuple. C’est pourquoi, nous invitons toute l’opposition, la grande famille Gbagbo, à l’unité. Unis, nous serons plus forts. Unis, nous allons redonner le goût à la vie aux Ivoirien qui ont perdu leur emploi, qui ont vu les maisons détruites, redonner espoir aux Ivoiriens qui ruminent la souffrance face à la cherté de la vie et au phénomène des « microbes ». Unis, nous allons reprendre le pouvoir en 2020. Unis, nous avons des chances de ramener plus tôt le président Gbagbo, Blé Goudé, et d’obtenir la libération des prisonniers politiques et le retour sécurisé des exilés. Unis, nous allons donner la voix qui montre la voie.
Pourquoi ce sont les pro-Gbagbo uniquement que vous appelez à l’union ?
Au delà de notre famille, nous appelons les Ivoiriens à l’unité. La division est la plaie qui empêche toute nation d’avancer. L’unité de la nation n’est pas l’uniformisation de la vie politique ni un retour nostalgique à la pensée unique. L’unité de la nation, c’est le respect mutuel dans notre diversité d’opinion, le respect des valeurs démocratiques.
Quelle est la prochaine étape après Gagnoa ?
Après Gagnoa, le 25 juin, nous serons à Affery, le 3 juillet à Alepé, le 9 juillet à Sassandra, le 23 juillet à Yopougon pour la première phase. Marcory, Port Bouët, Bonoua suivront…Cette tournée débouchera sur le reférendum et les législatives.
Justement, quelle est votre position sur le référendum et les législatives ?
La position du Cojep sur les prochaines législatives, ne souffre d’aucune ambiguïté. Le Premier Secrétaire du parti l’a clairement donnée lors de notre rentrée politique, le 16 avril 2016. Le Cojep participera aux prochaines élections législatives. A cet effet, nous allons déposer, les jours à venir, auprès de la Cei et du gouvernement, nos propositions sur le plan politique, technique et sécuritaire, pour garantir un scrutin apaisé et transparent. Concernant le référendum, nous dénonçons l’attitude du pouvoir. On nous dit que les experts sont au travail, et on fait des consultations ! Or, les consultations ont pour but de recueillir l’avis et les propositions des différentes couches de la population, et ensuite les mettre à la disposition du Comité d’experts. La méthode actuelle s’apparente à mettre la charrue avant les bœufs. Sur le référendum, le Cojep se prononcera le moment venu.
Source Soir Info par SYLLA A.
NB/ Le titre est de la rédaction
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