Abidjan, le 1er Août 2024 (lepointsur.com) Dans une région où les défis liés à l’éducation et à l’autonomisation des femmes sont nombreux, l’ONG Femme au cœur d’or du Worodougou brille comme un phare d’espoir. Fondée le 23 septembre 2014 par Mawa Dosso, cette organisation se consacre à l’amélioration des conditions de vie des femmes et des jeunes filles de la région. Dans cet entretien exclusif, Mawa Dosso nous ouvre les portes de son engagement et de ses actions au service de la communauté.

Création et motivations initiales

L’ONG Femme au cœur d’or du Worodougou a vu le jour suite à une prise de conscience aiguë des difficultés rencontrées par les élèves en français. « En 2009, alors que j’étais enseignante volontaire au collège moderne BAD de Séguéla, j’ai constaté que les élèves avaient beaucoup de difficultés en français. J’ai décidé de donner des cours de mise à niveau gratuits. Avec feu Dosso Abdramane et Touré Ramatou Samira, nous avons fondé l’ONG pour étendre cette initiative à un plus grand nombre d’élèves, » explique Mawa Dosso.

Défis initiaux et solutions

La crédibilité et la collaboration avec les autorités locales étaient des défis majeurs lors des débuts de l’ONG. « Il nous a fallu obtenir la collaboration de la DRENA de Séguéla pour gagner la confiance des chefs d’établissements, » se souvient-elle.

Évolution des programmes et impact

Depuis sa création, l’ONG a diversifié ses activités pour toucher un plus large public. « Nous organisons chaque année des événements comme Noël féerique et le Concours de Ladji et Hadja Tabaski. Nous faisons également des dons à la prison civile pour améliorer le quotidien des détenus, » raconte Mawa Dosso. Ces actions visent à renforcer les liens avec la population locale tout en soutenant les plus vulnérables.

Défis actuels des femmes et jeunes filles

Malgré les efforts déployés, les femmes et les jeunes filles du Worodougou continuent de faire face à de nombreux obstacles. « Elles manquent d’informations sur les structures d’aide financière, » déplore Mawa Dosso.

Programmes contre le décrochage scolaire

Pour lutter contre le décrochage scolaire, l’ONG a mis en place des cours d’alphabétisation, des cours de renforcement et parfois des cours à domicile gratuits. « Nous sensibilisons aussi les parents pour éviter que les enfants ne quittent l’école pour aider au champ ou au marché, » ajoute-t-elle.

Mesure de l’impact et partenariats

L’impact des initiatives de l’ONG est mesuré à travers des témoignages et des réussites concrètes. « Des élèves bénéficiaires de nos programmes sont devenus des fonctionnaires d’État et viennent nous remercier. Par exemple, Rokia D., élève au Lycée Dominique Ouattara de Séguéla, continue ses études grâce à nos conseils, » partage Mawa Dosso.

L’ONG travaille en étroite collaboration avec les établissements scolaires pour renforcer ses actions, malgré les défis liés aux partenariats. « Nous recherchons des partenaires, mais beaucoup viennent pour voler nos idées. Cela ne nous dérange pas tant que cela contribue à nos objectifs, » confie-t-elle.

Financement et ressources

Le financement des projets de l’ONG repose principalement sur les cotisations de ses membres. « Nous fonctionnons sur fonds propres, » indique Mawa Dosso.

Sensibilisation des communautés

La sensibilisation est au cœur des actions de l’ONG. « Nous faisons du porte-à-porte, utilisons les associations de femmes et organisons des focus groups pour discuter de différents thèmes, » explique-t-elle.

Projets futurs

Pour continuer à améliorer la situation des femmes et des jeunes filles, l’ONG envisage de créer des centres de formation et des crèches. « Ces initiatives faciliteront la vie des personnes souhaitant apprendre et favoriseront leur insertion professionnelle pour une autonomisation durable, » conclut Mawa Dosso.

Cet entretien exclusif avec Mawa Dosso met en lumière le travail inlassable et les aspirations d’une organisation dédiée à l’autonomisation des femmes et des jeunes filles dans le Worodougou. Leur mission continue d’inspirer et de transformer des vies, un pas à la fois.

Entretien mené par Médard KOFFI

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