Entretien/Danièle HUET-KOUO (Consultante,Formatrice et Auditrice Internationale) : »J’ai l’impression que le monde entier croit beaucoup en l’Afrique que les africains eux-mêmes »
Abidjan, 05-04-2018 (lepointsur.com) Danièle HUET-KOUO est ingénieure et Mastère en Management de la Qualité. Elle est également spécialisée dans le management des organisations d’entreprises. Ayant consacré la majeure partie de sa carrière professionnelle dans l’innovation et le transfert de technologie, elle participe aujourd’hui, au comité de normalisation pour son école d’ingénieurs.C’est donc cette manière de voir autrement l’innovation, qui l’a conduite à initier un projet d’habitat écologique. Pour en savoir davantage sur ce secteur d’activités, nous l’avons rencontrée…
Qu’est-ce qui vous amène en Côte d’Ivoire?
Ce qui m’amène ici, en Côte d’Ivoire, c’est qu’il y a, à peu près une dizaine d’années, je me suis mariée à un ivoirien. J’ai découvert le pays et je trouvais normal de prendre la nationalité ivoirienne et de considérer le pays comme le mien.
Avez-vous un projet pour ce pays?
Nous sommes en train de travailler avec des associés multinationaux sur un projet d’habitat frugal. C’est-à-dire un habitat qui va prendre en compte l’économie circulaire,l’économie sociale, l’environnement, la convivialité… C’est un concept de village que nous sommes en train de mettre en œuvre avec différents partenaires et étudiants qui travaillent également sur ces différentes thématiques. L’objectif, c’est d’installer ce 1er village, d’une démonstration vitrine sur un terrain qui se trouve à Bassam et qui va permettre de proposer aussi bien un concept de nouveau village pour une population de jeunes actifs, mais qui veulent vivre autrement parce que l’habitat à Abidjan ,est très compliqué voire très difficile ; nous allons donc proposer des studios dans un environnement de convivialité. Ce concept pourra être vendu pour de bailleurs locatifs .Par exemple où nous pourrons aussi proposer la vente d’habitat à l’unité pour des personnes qui souhaitent s’installer et en faire leur propre propriété.L’un des objectifs, c’est d’être quasi autonome en énergie, en eau et de limiter également tout ce qui pourrait être climatisation artificielle.
Pourquoi le choix de la Côte d’Ivoire?
Je suis l’initiatrice du projet. C’est une idée personnelle. Tout simplement, parce que je suis ivoirienne. Et c’est clair que vous le sachiez, l’une des porteuses de ce projet est sénégalaise, une jeune ingénieure. Il est donc évident que la 2ème étape de mise en œuvre de ce type de village soit le Sénégal.
Où en êtes-vous avec ce projet ?
Nous sommes en lice pour concourir à une conférence internationale qui aura lieu en Inde à Bangalore en janvier 2019, et l’Inde est la capitale de l’innovation frugale. Ils détiennent notre projet et acceptent qu’on fasse un appel à papier. Nous sommes en cours de rédaction de ce projet que nous allons présenter en janvier 2019.C’est dire que nous avons un certain nombre d’institutions qui croient en nous et qui nous aident à le mettre en œuvre.
Quel est votre mot de fin?
J’ai l’impression que le monde entier croit beaucoup en l’Afrique, que les africains eux-mêmes. Que les africains prennent conscience. Ils ont un pouvoir phénoménal, une force phénoménale.
Réalisé par Médard KOFFI