[Entretien] Commandant Assie Roy (OIPR Sud-Ouest CI) parle des avantages de gestion durable des ressources naturelles du lac Buyo et du parc national de Taï
Duékoué, le 11-07-2023 (lepointsur.com) L’atelier de finalisation et de rédaction de la convention pour la gestion durable des ressources naturelles du lac Buyo, secteur pêche de Gbapleu et du parc national de Taï s’est tenue du 21 au 23 juin 2023 à la salle de conférence de la Mairie de Duékoué.
A cette occasion, le commandant des Eaux et forêts Assie Roy, chargé d’études à la zone Sud-Ouest de l’OIPR en charge du parc national de Taï a représenté le directeur dudit parc, le Dr-colonel Diarrassouba Abdoulaye. Au terme des travaux en commission sanctionnés par la présentation du document de contractualisation entre les différentes parties, pour la gestion durable des ressources naturelles de ces 2 aires au corps préfectoral du Département de Duékoué, le commandant Assie Roy a eu une oreille attentive à nos préoccupations : l’intérêt de cet atelier en termes beaucoup plus lucides pour le citoyen ivoirien lambda.
Cet atelier à en croire les discours officiels, est le troisième du genre. En quoi consiste-il?
Il faut dire que depuis 2014-2015, nous avons initié un processus de contractualisation avec les communautés qui vivent dans les limites immédiates du lac Buyo et du parc national de Taï pour les amener à revoir les attitudes qui permettent une gestion durable des ressources naturelles de ces 2 aires en qualité et en quantité. Ainsi, après Buyo en 2018 et Guiglo en 2021, nous sommes à Duékoué car nous avons remarqué que le secteur pêche de la Sous-préfecture de Gbapleu n’était pas pris en compte. C’est pour l’intégrer dans notre projet que nous avons initié des démarches auprès des autorités administratives et les acteurs clés de la pêche de cette zone depuis 2022.
Quelles ont été les différentes étapes de ces démarches entreprises auprès des autorités administratives et les acteurs clés de la pêche de la zone de Gbapleu ?
Nous avons eu plusieurs rencontres sur le terrain. D’abord, il y a eu un atelier de diagnostic pour faire l’état des lieux afin de connaître les dangers auxquels sont exposés les poissons. Ensuite, nous avons entrepris la rédaction du document de contractualisation entre les différentes parties prenantes ( autorités administratives déconcentrées et décentralisées et les acteurs de base de la pêche du secteur de Gbapleu regroupés en associations). Cet atelier a donc mis fin au diagnostic participatif de tous les acteurs de base et institutionnel de ce projet. En outre, il a permis d’élaborer le document ce jour (ndlr : 23 juin 2023) de contractualisation entre les différentes parties prenantes.
Quelle sera l’étape suivante ?
La prochaine étape permettra de présenter cette convention à toutes les parties prenantes pour qu’elles puissent la valider avant d’y apposer leur signature, après avoir formalisé toutes les associations des pêcheurs de Gbapleu. La fin de cette étape verra aussi la mise en place des outils pour opérationnaliser cette convention (mise en place des organes de gouvernance que sont le comité de pilotage, la cellule de gestion et un plan d’action approprié).
Ce projet de promotion et de protection des ressources naturelles du lac de Buyo dans le secteur de Gbapleu est d’un intérêt national et international , dans ce contexte de lutte contre le réchauffement climatique. Bénéficiez-vous des soutiens des partenaires tant au plan national qu’international ?
Bien évidemment, la mise d’une telle initiative visant à améliorer les techniques de pêche devant aboutir aux accès aux ressources naturelles du lac de Buyo, en toute sécurité et dans la durée, dans le secteur de Gbapleu bénéficie des soutiens de plusieurs partenaires au nombre desquels figurent les membres du corps préfectoral, les élus municipaux et régionaux, la GIZ (partenaire technique et financier), le MIRA et l’Université Lorhougnon Guédé de Daloa. C’est le lieu pour moi de les remercier tous au nom du directeur zone de l’OIPR de leurs contributions efficientes qui nous ont permis de mener à bien toutes les étapes antérieures et celles à venir.
Que doit retenir le citoyen ivoirien lambda, au terme de cet atelier ?
Je voudrais indiquer à juste titre que nous (OIPR et nos partenaires) partons satisfaits car la participation active de tous a permis d’élaborer et de présenter le document de contractualisation entre les différentes parties aux autorités administratives conduites par le Préfet du Département de Duékoué représenté par le SG1 Gohoré Bi Tibé. Notre satisfaction résulte de ce que la gestion des aires protégées est au bénéfice des populations car elles pourront toujours avoir accès aux ressources naturelles de façon durable, en abandonnant les mauvaises pratiques du passé. C’est pourquoi nous nous attèlerons à les aider à avoir les statuts et règlements intérieurs et les récépissés de déclaration de leurs différentes associations auprès des autorités administratives.
Propos recueillis et retranscrits par Laine Gonkanou, Correspondant Régional